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Un nano-film…

Publié le 27 septembre 2009 par Boustoune

« Second life » et « les Sims » vous ennuient à mourir ? Eh bien réjouissez-vous, amateurs de mondes virtuels, car à en croire le nouveau film de Mark Neveldine et Brian Taylor, Ultimate Game, il sera bientôt possible, contre une somme forfaitaire, de prendre à distance le contrôle de vrais humains et leur faire accomplir tout ce qui sort de votre fertile imagination. Tout ça grâce à des nanopuces implantées dans la nuque des individus en question, qui permettent de déléguer à des ordinateurs une partie de leurs fonctions motrices et intellectuelles. Pfiou ! On n’arrête pas le progrès !
Et si vous préférez les Shoot’em up, pas de problème, vous aurez « Slayers » (« tueurs », en VF), un jeu où vous pourrez contrôler, là-aussi, un être de chair et de sang, mais armé jusqu’aux dents, avec pour objectif de le maintenir en vie et d’éliminer tous les autres participants. En plus, vous aurez droit de passer à la télévision, le jeu donnant lieu à un gigantesque show en prime time. Télé-réalité et violence, c’est bon pour l’audimat, ça…
Bon d’accord, ce n’est pas très moral tout ça, parce que si les joueurs en ligne sont bien à l’abri devant leurs écrans, les combattants, eux, meurent pour de vrai ! Mais ce n’est pas bien grave, vu que ce sont tous des prisonniers ultra-violents, condamnés à de lourdes peines, qui sont jetés dans l’arène. Et pour eux, l’enjeu est de taille, car si le joueur qui les contrôle remporte trente victoires d’affilée, l’administration pénitentiaire s’engage à les libérer.
Ultimate Game - 2   Ultimate Game - 4
Le héros du film, Kable (joué par Gerard « this is Sparta ! » Butler) est devenu la star du jeu et est sur le point d’être le premier à retrouver sa liberté, avec l’aide de son joueur, Simon, un ado plutôt doué. Le problème, c’est qu’il n’a pas été emprisonné par hasard. Il détient des informations plutôt embarrassantes pour le milliardaire Ken Castle, qui a créé ces jeux et les technologies qui vont avec…
Le point de départ du film est intéressant, évoquant pêle-mêle les scénarii du Prix du danger d’Yves Boisset ou du Running man de Paul Michael Glazer, autres œuvres où des individus doivent sauver leur peau devant des caméras de télévision.
On se prend alors bêtement à espérer voir un passionnant pamphlet sur les dérives de la télé-réalité et l’explosion des univers virtuels. On a oublié un peu vite que ce n’est pas David Cronenberg ou Mamoru Oshii qui officient derrière la caméra, mais le binôme qui a signé les deux Hypertension, pas franchement des chefs d’oeuvres… Neveldine et Taylor n’ont que faire des options offertes par leur script et de la réflexion qu’elles pourraient induire chez le spectateur. Non, ce qui les intéresse, c’est l’action pure et dure, les explosions, la castagne et les coups tordus… Bon après tout pourquoi pas, d’autant que pour ça, on est copieusement servis : Dès les premières minutes, on est littéralement plongés au cœur de combats épiques, à l’aide d’une mise en scène survoltée et un montage frénétique qui donne un peu le tournis. Les personnages courent dans tous les sens, les balles sifflent dans tous les coins… On ressent vraiment l’excitation et le stress du personnage principal.
Ultimate Game - 3  Ultimate Game - 5
Le problème, c’est que dès que le rythme retombe, on s’aperçoit très vite des faiblesses de la narration, qui cumule intrigue indigente, invraisemblances et ellipses bizarres ; on constate que les seconds rôles sont particulièrement mal exploités (on se demande ce que Alison Lohman, Kyra Sedgwick et John Leguizamo sont venus faire dans cette galère…) et on ne se console pas avec le jeu des deux acteurs principaux, Gerard Butler et Michael C.Hall, tous deux peu inspirés (on les comprend…)
Du coup, on finit par s’ennuyer ferme et à attendre avec impatience le très prévisible dénouement. Et on se dit que finalement, le Course à la mort de Paul W.S.Anderson, sur une trame narrative très similaire, n’était finalement pas si raté que cela…
Quel dommage de n’avoir pas voulu – ou pas su – exploiter le potentiel du sujet. Ultimate game laisse donc une impression de gâchis que l’on peut résumer ainsi : Virtuellement, une œuvre fine et intelligente ; en réalité, un banal film d’action décérébré et sans âme, aussi petit que la technologie dont il parle – un nanofilm…
Note : ÉtoileÉtoile
Ultimate Game

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