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Muse : the resistance

Publié le 27 septembre 2009 par Devotionall

Reconnaissons le d’emblée : avec RESISTANCE, leur nouvel album, les 4 anglais de Muse n’ont plus peur de grand-chose. Une confiance en soi acquise à coups de ventes stratosphériques, qui débouche sur une tentative baroque de dépasser ses propres mécanismes, de repousser les frontières de la pop-rock lyrique, à grand renfort d’orchestre symphonique et d’une minutieuse élaboration en studio. Il est loin le temps où Matthew Bellamy pouvait déjà s’estimer tout heureux d’être accueilli comme un des épigones de Radiohead, cette même époque où le groupe pointait le bout de son nez en France, sponsorisé qu’il était par Fun Radio et son antenne libre ( vous souvenez vous de Max qui les passait en boucle ? Culture, quand tu nous tiens…). Le retour aux lucratives affaires avait de quoi donner le frisson, avec un morceau si grandiloquent et si casse gueule dans le pastiche, que Freddie Mercury a du esquisser un sourire narquois depuis l’au-delà ( United States of Eurasia, où Muse = Queen ). Le type d’audace qui fait au choix crier au génie ou s’esclaffer part de la critique. Difficile de rester insensible, car ce nouveau disque est en effet du genre inclassable. Entre les fans transis qui ne peuvent accepter que le groupe de fourvoie, et les pourfendeurs bien pensants qui le voueront aux gémonies avant même de l’écouter, ce « Resistance » résiste en effet à toute tentative honnête d’évaluation. Il faudra qu’un peu d’eau coule sous les ponts pour vraiment comprendre ce qu’on a eu entre les oreilles : ultime supercherie néo romantique où coup de maître artistique ? Dès « Uprising » le ton est donné : la modestie est bel est bien dispensable pour Muse, et c’est avec autorité qu’ils prêchent dans des stades bondés, pour un public d’ados conquis. Qui va devoir assimiler la symphonie en trois parties, intitulée « Exogenesis », qui conclut cet effort en douze minutes inattendues. Oasis est à la retraite forcée, U2 se parodie depuis des lustres, Radiohead s’évertue à se la jouer «contrecourant ». La place de plus grand groupe du rock au monde va-t-elle revenir de droit à Muse, qui s’empare de la ceinture avec la grâce et la subtilité de celui qui gratte une place assise dans le bus, au nez et à la barbe d’une petite vieille avec béquilles ? Ils sont irritants, ils sont outranciers, mais sont-ils mauvais pour au
tant ? En toute objectivité, certainement pas. Un peu trop racoleurs, par contre ? (6,5/10)



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