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The Beatles - Le "Double Blanc"

Publié le 28 septembre 2009 par Olivier Walmacq

Genre : Clips vidéo musicaux

Année : 1968

Durée : Aléatoire

La critique de ClashDoherty :

Parlez d'un album mythique. 30 titres, 95 minutes (à peu près) de musique, une pochette blanche et vierge avec juste le nom du groupe en incrustation blanche et un numéro de série, et à l'intérieur, 4 photos individuelles et un dépliant contenant les paroles et des photos contact du groupe.
The Beatles, alias le Double Blanc, est l'album le plus mythique des Beatles. Mon préféré, et sans doute leur sommet, aussi, bien qu'il ne soit pas parfait : sur les 30 titres, il y a de tout, du grandiose comme quelques chansons vraiment gênantes (Good Night, Ob-La-Di, Ob-La-Da, Honey Pie).
Mais dans l'ensemble, l'album est mémorable, et j'ai décidé de vous en proposer un grand assortiment de chansons.

L'album s'ouvre sur un bruit d'avion qui décolle, et Back In The U.S.S.R., une chanson sur laquelle Paul McCartney (qui la chante), tient la batterie, et Lennon, la basse, suite au départ éphémère de Ringo (on imagine la situation dans le groupe, pour qu'un type aussi conciliant que Ringo foute le camp quelques heures !).
Energique, le morceau ouvre à merveille le Double Blanc, avec des paroles sarcastiques sur le parallèle Est/Ouest.

Puis Dear Prudence, ballade magnifique interprétée par Lennon, composée à Rikishesh, Inde, lors du pélerinage du groupe (un lot incroyable de chansons furent composées là-bas).
C'est la seconde chanson de l'album, et c'est une ballade semi-acoustique de toute beauté, qui donne le frisson. La basse, de McCartney, est inoubliable. 

On passe à Glass Onion, aussi interprétée par Lennon, troisième chanson de l'album. Les paroles sont assez étranges, et font allusion à bon nombre d'anciennes chansons du groupe : Strawberry Fields Forever, I Am The Walrus, The Fool On The Hill, Fixing A Hole, et Lady Madonna, autrement dit, à l'exception de Lady Madonna, la période psychédélique du groupe.
Comme une sorte de travail d'introspection. Un des sommets de l'album, là aussi. Mais trop court : 2,15 minutes en tout...

Puis vient une des quatre chansons que George Harrison chante sur l'album (une par face, d'ailleurs) : le merveilleux et long While My Guitar Gently Weeps, sur lequel le solo de guitare est signé d'un invité de marque, Eric Clapton (unique collaboration à un album des Beatles d'un non-membre du groupe), ami de Harrison. Chanson triste, mélancolique et inoubliable.

On passe à Happiness Is A Warm Gun, chanson très sombre signée Lennon, sur laquelle le chanteur binoclard semble à la fois parler de son addiction à l'héroïne (I need a fix 'cause I'm going down) et de son amour pour Yoko Ono (Mother Superior était le surnom que Lennon lui donnait).
Le bonheur est un fusil chaud, mais apparemment, pour Lennon, le bonheur est difficile à obtenir. Une chanson qui achevait la première face sur une note assez obscure.

Blackbird est une ballade acoustique à la Yesterday, sublimement chantée par Macca, une ode à un oiseau noir, un corbeau.
Belle ballade, quasiment une berceuse. Une chanson courte et touchante. Que dire devant cette merveille ?

En revanche, Piggies, de Harrison, est une chanson faussement gaie et drôle. Musique enthousiaste, mais paroles assez aggressives.
Ce cinglé de Charles Manson y verra une chanson anarchiste l'encourageant à tuer. Bon, il était cinglé, ce Manson, qui verra des messages dans ce double album.
Mais on ne peut pas dire que Piggies (argot pour flics) soit une chanson guillerette et anodine. All they need's a damn good wacking. Une chanson excellente et assez spéciale. J'adore !

Julia est une merveille dédiée à la mère de Lennon, et interprétée, bien entendu, par Lennon. Chanson douce et triste, limite déprimante, achevant le premier disque, c'est une merveille touchante et introspective, un chant d'amour de Lennon envers sa mère alors déjà décédée depuis un sacré bon bout de temps.

Yer Blues, seconde chanson du second disque, est un rock déprimant et terminal, allusion efficace et glauque de Lennon envers son addiction à la drogue.
Vraiment une chanson qui mérite bien son titre, bien bluesy et sombre. So lonely, wanna die. Brrrr.   

On passe à Sexy Sadie, chanson interprétée par Lennon et qui nécéssitera un grand nombre de prises chaotiques.
A la base, cette chanson assez douce, mais cependant cynique s'appelait Maharishi, et parlait, d'une manière très cynique et méchante, du gourou de Rikishesh.
George Martin, producteur, et les mecs d'EMI, parviendront à faire changer Lennon de paroles et d'orientation pour la chanson.

Helter Skelter, boucan infernal et totalement hard-rock, sur lequel Macca est en forme olympique, est un des sommets de l'album.
I got blisters on my fingers ! glapit Ringo à la fin ('j'ai des ampoules plein les doigts !'), et on imagine pourquoi : il faudra un grand nombre de prises, là aussi.
Dont une, apparemment, assez longue...Comment définir Helter Skelter ? Une furie metal, avant l'heure. Surprenant de la part des Beatles. Grandiose aussi.

Grandiose aussi, ce Long, Long, Long de Harrison, chanson christique, religieuse et très calme, limite silencieuse (faut bien tendre l'oreille, par moments).
Cette chanson achevait la troisième face de l'album. Un des meilleurs moments de l'album, et le plus reposant aussi. Une vraie splendeur touchante et subtile.

Revolution 1 est une version acoustique et calme du Revolution, chanson furieuse sortie en single peu auparavant (face B de Hey Jude).
Cette version acoustique est, selon moi, supérieure, vraiment belle. Elle ouvrait à merveille la dernière face de l'album.

Savoy Truffle est la dernière des quatre chansons de George Harrison, une merveille pop funky qui ne déparerait pas sur un album de Stevie Wonder.
Paroles sucrées, qui donnent envie de manger (ah ah ah), et une chanson efficace et rythmée. Funky, quoi ! Avec des allusions à la merde de Macca, Ob-La-Di, Ob-La-Da...

Cry Baby Cry est une complainte signée Lennon, magnifique en tous points parlant d'un bébé qui chiale, d'un roi préparant le petit-déjeuner de la reine, et de la reine qui joue du piano pour ses enfants. Une chanson remarquable. La dernière chanson classique et grandiose de l'album, car le morceau suivant est, comment dire... space.

Revolution 9 est une bordel sonore de plus de 8 minutes, conçu d'après une prise-fleuve de Revolution qui partira en couilles (avec un Lennon ne cessant de crier des Aaalriiiight ! à tout bout de champ). Micmac sonore mélangeant extraits sonores, dialogues, voix répétant Number 9, number 9 et bruitages divers, Revolution 9 est un collage dadaïste aussi magnifique que complexe et, généralement, haï des fans. C'est le morceau le plus long et bizarre de l'oeuvre beatlesienne, on s'en doute.
C'est un des sommets du Double Blanc (et son ultime grand morceau, le suivant étant la merde Good Night, qui achève mal l'album).
Si on passe les bandes à l'envers, on entend Turn me on, dead man, allusion, bien entendu (ironie) à la prétendue mort de Macca. 

Voici donc les sommets du Double Blanc, l'album le plus pharaonique du groupe. Cet article propose 16 chansons sur les 30 de l'album, soit un condensé assez imposant qui aurait sans doute du mal à tenir sur un seul disque vinyle.
Bref, malgré des titres assez moyens, malgré une longueur vraiment rébarbative par moments, le Double Blanc n'aurait pas pu être un Simple Blanc, le meilleur de l'album ne pouvant décemment tenir sur une seule galette vinyle (en CD, par contre, pas de souci).
Une vraie auberge espagnole : il y à de tout, à boire, à manger, du bon cru comme de la piquette. Et l'ensemble est inoubliable. Et pour ce coup, le cycle Beatles est bel et bien fini !


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