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Paradise Lost, faith and death

Publié le 28 septembre 2009 par Laurent Gilot @metalincmag

paradise-lost_small1Après avoir célébré le vingtième anniversaire de la formation de Paradise Lost en 2008 avec la sortie du DVD « The Anatomy Of Melancholy », les britons reviennent gonflés à bloc pour un quatorzième opus qui navigue entre ombre et lumière. Entretien avec Nick Holmes, vocaliste émérite et porte-parole pour l’occasion.

Votre dernier album studio, « Requiem », est sorti en 2007, votre DVD l’année d’après et vous venez de sortir un recueil de vos premières démos (« Drown In Darkness – The Early Demos »), vous ne vous arrêtez jamais ?
Nick Holmes : Non, c’est vrai, on ne s’arrête jamais. Si tu veux faire une carrière dans la musique, tu ne peux pas faire une pose… C’est un peu comme si tu voulais aller aux toilettes alors et quelqu’un serait susceptible de prendre ta place (rires).

Peux-tu nous parler de cette nouvelle réalisation ?
Nous avons commencé à enregistrer en janvier 2009 après un break de 8 mois suite à la tournée pour « Requiem ». Nous sommes allés en Suède, à Örebro (ndlr : ville située à l’ouest de Stockholm), en plein de milieu de l’hiver où nous avons passés 6 semaines à élaborer ce disque. Il faisait toujours -15 degrés donc on ne mettait pas trop le nez dehors. Nous avons travaillé avec un batteur de studio qui a mis 3 jours à enregistrer toutes ses parties. C’est un type incroyable qui a une manière de travailler bien à lui, il est en dehors du monde réel (rires). Après avoir enregistré les parties de guitares et de basse, je n’ai eu que 6 jours pour boucler les parties vocales, ce qui est très court pour moi. D’habitude, j’ai au moins 6 semaines pour le faire…

En dehors du peu de temps dont tu disposais, est-ce que c’était un travail très spontané pour toi et le reste du groupe ?
En fait, je m’étais bien préparé et, d’une manière générale, le groupe est assez bien organisé. Nous avions déjà conçu des démos très abouties de chaque morceau. Sinon, en ce qui concerne le processus de composition, il est toujours très collectif. C’est comme ça depuis le début.

Comment s’est passée votre collaboration avec le producteur Jens Bogren (Katatonia, Opeth, Amon Amarth…) ?
Très bien. C’est un jeune producteur qui a déjà réalisé notre album live. Jens a pris les choses très au sérieux et il voulait vraiment faire du bon travail sur ce disque. Il collait complètement à notre style… Par exemple, nous ne sommes pas très intéressés par le fait de sortir pour se bourrer la gueule (rires). Puis, nous avons enregistré tellement d’albums à ce jour que chacun dans le groupe sait parfaitement quel est son rôle et ce qu’il a à faire. Jens a donné une opinion très constructive lorsqu’il a écouté pour la première fois les démos de ce disque. Au moment où nous nous sommes retrouvés en studio, il connaissait bien les morceaux et il savait dans quelle direction aller.

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Avec quel logiciel travaillez-vous pour élaborer ces démos ?
En ce qui me concerne, j’utilise Protools mais je n’exploite même pas la moitié des possibilités offertes par ce software. J’utilise également un synthé virtuel qui restitue parfaitement les sonorités d’un orchestre symphonique. Il m’arrive d’écrire des lignes mélodiques sur un son de violoncelle. Ensuite, si cela peut fonctionner avec une partie de chant, je l’utilise. Mais, il ne faut pas trop se rattacher à cette méthode de composition qui se résume à du 4/4 temps et qui sonne parfois trop formaté. Tu peux l’utiliser mais il ne faut pas que cela prenne le pas sur une technique de composition classique. Il y a tellement de technologie à ta porté que tu peux te perdre dans les possibilités offertes. Aujourd’hui, tout le monde est capable de produire une bonne démo dans sa chambre. Je me souviens encore de l’époque où l’on se servait péniblement d’un enregistreur 4 pistes (rires).

Peux-tu nous éclairer sur le titre de cet album et son caractère religieux ?
Ma croyance est que nous naissons et nous mourrons tous d’une manière identique. Entre ses deux étapes, si tu as une croyance, ce n’est pas une raison pour essayer de l’imposer aux autres, de ruiner des vies pour ça… Il y a des gens qui croient en des choses dont l’existence n’est pas prouvée et ils se préparent même à tuer au nom de cette croyance. Je trouve que cela n’a aucun sens pour moi. Je ne crois pas à la religion mais, avec le groupe, nous aimons employer une certaine imagerie en rapport avec celle-ci, comme sur la pochette de ce disque. Cela créé une atmosphère proche de celle des films d’horreur, par exemple. Au moment de l’enregistrement, nous en avons d’ailleurs regardé certains comme « The Mask Of The Red Death » (ndlr : film réalisé par Roger Corman en 1964) ou « Witchfinder General » avec Vincent Price (ndlr : film de Michael Reeves de 1968). Mais, attention, nous n’avons pas la volonté de véhiculer des idées anti chrétiennes ou quelques conneries de ce genre…

Peux-tu nous parler des paroles de ce disque ?
Pour moi, les paroles viennent en complément de la musique. Certains mots parlent d’eux-mêmes et il n’est pas nécessaire d’en donner une justification ou une signification particulière. Par exemple, j’aime écouter des chants grégoriens… On ne comprend pas vraiment ce qu’il chante mais cela fonctionne avec les mélodies. Si je devais comprendre les paroles, peut-être que cela me plairait moins. J’ai donc une approche semblable vis-à-vis de l’écriture des morceaux pour Paradise Lost. Tu peux dire des choses très simples mais qui peuvent prendre un caractère flamboyant une fois qu’elles sont mélangées à la musique.

Après plus de 20 ans d’activité, comment se déroule le processus créatif ? Est-ce parfois plus difficile de trouver l’inspiration ?
Pas vraiment. Nous aimons la musique et comme le groupe est notre job, nous sommes dans une situation où nous pouvons en profiter sans nous soucier du lendemain. J’ai des amis qui sont dans des petits groupes qui ne donnent qu’un concert par mois où ils ont l’impression d’avoir, à nouveau, 18 ans (rires). Moi, je fais cela tous les week-ends ! Et puis, la plupart des groupes que l’on fréquente sont assez vieux. Ma femme est venue nous voir lors d’un festival en Angleterre. Elle est très détachée de ce milieu et elle trouvait que la plupart des groupes à l’affiche avaient une moyenne d’âge assez élevée, ce qui n’est pas sans me déplaire. Enfin, cela ne nous empêchera pas de partir pour une grande tournée mondiale qui commence au mois d’octobre (rires).

Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : DR

Paradise Lost, « Faith Divides Us – Death Unites Us » (Century Media)
Sortie le 28 septembre 2009

En concert :
Lun 4 /12 LYON- Le Transbordeur
Ven 18/12 COGNAC – Les Abattoirs
Sam 19/12 PARIS – Elysee Montmartre

www.paradiselost.co.uk
www.myspace.com/paradiselostuk

Paradise Lost, Faith Divides Us, Death Unites Us, Vidéo


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