Le Sommet de Pittsburgh : principaux résultats
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Le Sommet du G20 à Pittsburgh a eu lieu à un moment crucial de transition entre la récession et la reprise. Lorsque le G20 s’est réuni en avril dernier, le monde se heurtait à des difficultés de l’économie mondiale que l’on n’avait plus connues depuis des générations. Le G20 a réagi énergiquement en s’engageant dans une série de mesures coordonnées d’une portée et d’un effet sans précédent. Ces actions ont sorti l’économie mondiale de la crise dans laquelle elle risquait de sombrer.
Six mois plus tard, on commence à observer les premiers signes d’une reprise mondiale et les marchés financiers reprennent vie. À Pittsburgh, le président Obama a négocié un accord avec les dirigeants des pays du G20 pour prolonger ces mesures vigoureuses visant à restaurer la croissance économique et à créer des emplois, à adopter un nouveau cadre pour une croissance forte, durable et équilibrée, et à réformer la réglementation financière et son encadrement de façon à éviter un retour aux excès qui ont mené à la crise. Ces mesures seront soutenues et mises en œuvre par le truchement d’une architecture économique mondiale repensée.
Actualité du G20 Le Figaro (cliquez l’image)
Accompagner la relance
- Depuis le Sommet du G20 à Londres, les pressions exercées sur les marchés financiers se sont considérablement relâchées, la production a cessé de décliner, et les mesures de relance prises par le G20 vont permettre de sauver ou de créer de 7 à 11 millions d’emplois d’ici à la fin de cette année. À Pittsburgh, les membres du G20 sont convenus de poursuivre leur plan de relance jusqu’à ce que la reprise soit assurée et de commencer à identifier les meilleurs moyens de coordonner leurs efforts visant à démanteler progressivement ces énormes programmes de soutien fiscal, monétaire et financier.
Lancement du Cadre pour une croissance forte, durable et équilibrée
- Le G20 a adopté le Cadre pour une croissance forte, durable et équilibrée avancé par le président Obama. Ce plan prescrit des mécanismes de coopération et de coordination économiques qui contribueront à garantir que les mesures de sortie de crise éviteront un retour aux déséquilibres dangereux qui sapent la croissance économique à long terme. C’est la première fois que des pays aussi nombreux – les pays du G20 représentent 85 % de la production mondiale- s’engagent à collaborer pour évaluer leurs programmes économiques, à s’entendre sur les pratiques qui ont besoin d’être réformées et à adopter une politique favorisant le nécessaire rééquilibrage de la demande mondiale de façon que tous les pays puissent bénéficier de la reprise.
Promouvoir une nouvelle réglementation des marchés financiers
- Dans la foulée des démarches énergiques entreprises par les États-Unis afin de renforcer les normes en matière de capitaux et de rémunération pour les entreprises qui reçoivent des appuis publics, les membres du G20 se sont accordés sur des normes internationales strictes concernant le capital des banques et les compensations afin de mettre fin aux comportements qui ont abouti à des prises excessives de risques. Les capitaux permettent aux banques de surmonter des pertes, et il est essentiel que les mesures prises aident les instances régulatrices à tenir les banques pour responsables des risques qu’elles prennent. Ces réformes vitales ont été associées à des mesures visant à rendre les marchés des produits dérivés plus transparents et à des procédures de gestion des faillites de grandes entreprises financières internationales. Dans chacun de ces domaines, les pays du G20 ont fixé des calendriers stricts et précis pour trouver un accord international et ensuite pour appliquer les nouvelles normes à l’échelle nationale, favorisant une course à la réglementation. Cette nouvelle réglementation débouchera sur un système financier très différent de celui qui nous a conduits à la crise. Le nouveau système sera mieux en mesure d’absorber les pertes et comprendra des incitations qui éviteront une réapparition des excès du passé. Un retour aux comportements irresponsables et à l’absence d’obligations qui ont mené à la crise ne sera en effet pas toléré.
Élimination des subventions inefficaces aux combustibles fossiles et augmentation de la transparence du marché de l‘énergie
- Les subventions inefficaces aux combustibles fossiles encouragent la surconsommation, restreignent notre sécurité énergétique, font obstacle à l’investissement dans des sources d’énergie propre et portent atteinte aux efforts de lutte contre les changements climatiques. Les dirigeants du G20, notamment les représentants des principaux pays producteurs et d’autres pays qui octroient d’importantes subventions, se sont engagés aujourd’hui à éliminer à moyen terme leurs subventions aux combustibles fossiles tout en apportant une aide ciblée aux plus démunis. Ils ont rendu cet engagement concret en demandant à leurs ministres de l’énergie et des finances de leur rendre compte, lors de leur prochaine réunion, de leurs stratégies et de leur calendrier de mise en œuvre. Cet effort sans précédent encouragera les économies d’énergie, améliorera la sécurité énergétique et constituera une avance sur les engagements pris en matière de réduction des gaz à effet de serre.
Le G20 a également pris des mesures pour mieux superviser et réglementer les transactions pétrolières et améliorer la transparence du marché du pétrole en augmentant l’enregistrement de données relatives à la production, à la consommation et aux stocks.
Modernisation de l‘infrastructure de la coopération économique internationale
- Les dirigeants du G20 sont convenus de mettre à jour l’architecture de la coopération économique mondiale. Dans un accord historique, ils ont décidé de placer le G20 au centre de leurs efforts de coopération visant à engendrer une relance durable et à réformer le système financier international. Dans le cadre de cette modernisation, ils ont décidé de transférer au moins 5 % des quotes-parts du FMI des pays surreprésentés aux pays sous-représentés, donnant aux pays émergents et en développement dynamiques un pouvoir de décision au sein du FMI qui cadrera mieux avec leur rôle dans l’économie mondiale d’aujourd’hui. Ils sont également convenus d’augmenter d’au moins 3 % le poids du vote des pays en développement et en transition sous-représentés à la Banque mondiale, et demandé à une Banque mondiale réformée de jouer un rôle moteur pour répondre aux problèmes dont la nature exige une réponse coordonnée à l’échelle mondiale.
Soutien aux populations les plus vulnérables du monde
- Les membres du G20 ont pris des engagements précis envers un accès facilité des populations les plus pauvres du monde à la nourriture, aux combustibles et aux finances en créant un nouveau fonds fiduciaire de la Banque mondiale qui servira à financer des investissements dans la sécurité alimentaire. Il s’agit de financer des programmes qui facilitent l’accès à des énergies renouvelables et de rechercher de nouvelles idées facilitant l’accès des pauvres au système financier. Les dirigeants sont convenus d’explorer de nouveaux moyens d’augmenter la capacité du système international de mobiliser rapidement des ressources pour aider les pays les plus vulnérables à faire face à de futures crises.
Tenir les promesses précédentes
- Les membres du G20 ont fait le bilan de leurs efforts de mise en œuvre des engagements pris lors des sommets précédents, prouvant que le G20 joint le geste à la parole. À Londres, ils avaient pris l’engagement d’agir énergiquement pour stopper le déclin de l’économie mondiale en mettant sur pied le plan de relance fiscale et monétaire le plus ambitieux et le mieux coordonné jamais conçu. Les statistiques indiquent que ces mesures vont permettre de sauver ou de créer de 7 à 11 millions d’emplois dans l’ensemble de leurs économies d’ici à la fin de cette année. Cela comprend un million d’emplois sauvés ou crées par la Loi sur la relance et le réinvestissement aux États-Unis (ARRA). Le G20 a tenu sa promesse d’injecter plus de mille milliards de dollars dans le système financier international pour lui permettre d’enrayer la propagation de la crise, dont plus de 500 millions de dollars au titre des Nouveaux Accords d’emprunt du FMI. Des premiers pas importants ont été faits vers un resserrement de la réglementation des banques et des institutions financières dans le monde entier, ce qui renforcera le système financier mondial.
Vision de l’OCDE (cliquez l’image)
Voici ci-dessous source Maison-Blanche le discours de B.H. OBAMA
Déclaration du président Obama
lors de sa conférence de presse de clôture
du sommet du G20 à Pittsburgh
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Je tiens tout d’abord à remercier le maire de Pittsburgh, M. Luke Ravenstahl, le responsable en chef du comté, M. Dan Onorato, et les habitants de la ville pour leur accueil extraordinaire. Hier soir lors du dîner que j’ai partagé avec les autres chefs d’État et de gouvernement, un grand nombre d’entre eux ont parlé du fait qu’ils étaient venus à Pittsburgh autrefois, parfois il y a vingt, vingt-cinq ou trente ans, et qu’ils étaient maintenant impressionnés par le nouvel essor de cette ville. Certains d’entre eux ont indiqué qu’ils pouvaient en tirer des leçons pour faire revivre des villes industrielles dans leur propre pays. Les gens ici sont tout à fait extraordinaires, et je tiens à vous remercier tous pour votre grande hospitalité.
Je vous dirai que je suis un peu contrarié parce que je ne suis pas allé au restaurant Pamela’s Diner pour manger des crêpes, alors que le premier ministre japonais, M. Yukio Hatoyama lui a eu des crêpes. Je ne sais pas comment il a fait, mais il en a parlé avec enthousiasme.
Il y a six mois, j’ai dit que le sommet de Londres avait marqué un tournant dans les efforts du G20 tendant à prévenir une catastrophe économique. Ici à Pittsburgh, nous avons pris plusieurs mesures importantes pour garantir la reprise de notre activité économique et le passage à une croissance économique forte, durable et équilibrée. Nous avons ramené l’économie mondiale du bord du précipice où elle se trouvait. Nous avons aussi posé aujourd’hui les fondements d’une prospérité durable.
Il est bon de se souvenir de la situation à laquelle nous nous heurtions il y a six mois : une économie en voie de contraction, une montée très rapide du chômage, des échanges commerciaux en stagnation et un système financier qui était presque bloqué.
Certains nous mettaient en garde contre une seconde grande dépression. Toutefois, grâce aux mesures hardies et concertées que nous avons prises, on a pu sauver ou créer des millions d’emplois, arrêter la diminution de la production, faire revivre les marchés financiers et empêcher que la crise ne touche encore plus les pays en développement.
Nous savons cependant qu’il reste beaucoup à faire. Un trop grand nombre d’Américains sont encore sans emploi et ont des difficultés à régler leurs factures. Un trop grand nombre de ménages sont incertains de ce que l’avenir leur réserve. Du fait que l’économie mondiale est maintenant fondamentalement interdépendante, il nous faut agir de concert pour faire en sorte que notre rétablissement crée des emplois et des entreprises, tout en prévenant le genre de déséquilibres et d’abus qui nous ont entraînés dans cette crise.
Pittsburgh est le cadre parfait pour cette tâche. Cette ville a connu une période difficile, alors que de vieilles entreprises telles que les aciéries ne pouvaient plus susciter la croissance. Pittsburgh s’est cependant rétablie et s’oriente vers les branches d’activité créatrices d’emplois de l’avenir, allant de la biotechnologie à l’énergie propre. Elle sert de modèle pour tourner la page vers une économie du XXIe siècle et rappelle que la clé de notre prospérité future ne se trouve pas seulement à New York, à Los Angeles ou à Washington, mais dans des villes comme elle.
Aujourd’hui, nous avons pris des mesures hardies et concertées pour garantir cette prospérité et pour élaborer un nouveau cadre favorable à une croissance forte, durable et équilibrée.
En premier lieu, nous sommes convenus de maintenir nos plans de relance tant que la croissance ne sera pas rétablie et qu’un nouveau cadre favorable à la prospérité ne sera pas mis en place. Nos plans de relance concertés ont joué un rôle indispensable pour ce qui est de prévenir une catastrophe. Maintenant, nous devons veiller à ce que, lorsque la croissance reprendra, les emplois augmentent aussi. C’est pourquoi nous poursuivrons nos mesures de relance jusqu’à ce que nos concitoyens aient de nouveau un emploi et nous les supprimerons graduellement dès que notre reprise sera forte.
Nous ne pouvons pas cependant nous arrêter là. En allant de l’avant, nous ne pouvons plus tolérer les anciens cycles d’expansion et de ralentissement. Nous ne pouvons pas relâcher nos efforts. Nous ne pouvons pas attendre qu’une crise éclate pour coopérer. C’est pourquoi notre nouveau cadre permettra à chacun d’entre nous d’évaluer les mesures prises par les autres, de parvenir à un consensus au sujet des réformes à entreprendre et de garantir que la demande mondiale suscite la croissance pour tous.
En deuxième lieu, nous sommes convenus de prendre des mesures concrètes en vue de l’adoption d’une nouvelle réglementation financière stricte de sorte que des crises comme celle-ci ne puissent plus se reproduire. Plus jamais ne devrions-nous laisser les agissements d’une poignée d’imprudents mettre en danger le système financier du monde, et le bien-être de nos concitoyens. Ceux qui exploitent le système doivent être tenus pour responsables. Ceux qui agissent d’une manière irresponsable ne doivent pas compter recevoir l’aide des contribuables. Cette période est révolue.
C’est pourquoi nous nous sommes mis d’accord sur un ensemble de réformes. Nous allons apporter plus de transparence au marché des dérivés et nous allons renforcer les normes nationales en matière de fonds propres afin que les banques puissent supporter leurs pertes et couvrir leurs risques. Nous allons créer des instruments plus puissants pour rendre responsables les grands établissements financiers mondiaux et des méthodes pour faire face aux faillites sans imposer une charge aux contribuables. En outre, nous allons lier la rémunération des cadres de direction aux résultats de longue durée de sorte que l’on récompense les décisions judicieuses au lieu de la cupidité. En bref, notre système financier va être bien différent et plus sûr que celui qui a si mal fonctionné l’an dernier.
En troisième lieu, nous sommes convenus d’éliminer progressivement les subventions aux combustibles fossiles de manière à pouvoir réaliser le passage à l’économie énergétique du XXIe siècle. C’est une mesure de portée historique qui devrait aboutir à l’élimination de près de 300 milliards de dollars de subventions mondiales. Cette réforme renforcera notre sécurité énergétique. Elle contribuera à la transformation de notre économie par la création des emplois de l’avenir dans le secteur de l’énergie propre. De plus, elle nous aidera à lutter contre les périls des changements climatiques. Comme je l’ai dit cette semaine à New York, tous les pays ont le devoir de relever ce défi et, ensemble, nous avons franchi une étape importante en vue de nous acquitter de cette responsabilité.
Enfin, nous avons décidé d’un commun accord de réformer notre régime mondial de coopération et de gouvernance économiques. Il ne nous est plus possible de régler les problèmes économiques du XXIe siècle par des procédés du XXe siècle. C’est pourquoi le G20 sera le fer de lance de la création d’un nouveau régime de coopération. Pour que nos institutions reflètent la réalité de notre époque, nous confierons davantage de responsabilités aux économies émergentes au sein du Fonds monétaire international et y augmenterons leurs pouvoirs. Afin de bâtir de nouveaux marchés et d’aider les habitants les plus pauvres du monde à sortir de la pauvreté, nous créerons à la Banque mondiale un nouveau fonds fiduciaire destiné à soutenir les investissements en faveur de la sécurité alimentaire et le financement de sources d’énergie propre et d’un coût abordable. Pour assurer le suivi de nos engagements, nous sommes convenus de faire le point de la situation à mesure que nous progresserons.
Nous avons appris, à maintes reprises, qu’au XXIe siècle les peuples du monde avaient des intérêts mutuels. C’est pourquoi j’ai appelé à une nouvelle période d’engagement, capable de livrer de vrais résultats pour nos sociétés, une période où les États assumeront leurs responsabilités et agiront en faveur de leur sécurité et de leur prospérité communes.
C’est précisément ce genre de coopération intense que nous avons instaurée ici à Pittsburgh et auparavant à New York. En fait, en abordant ces divers sujets successivement, nous avons vu la communauté internationale commencer à se rassembler. Au G20, nous avons établi un niveau inédit de coopération économique mondiale et concrète, tout en prenant des mesures en vue de faire face aux défis des changements climatiques. Au Conseil de sécurité des Nations unies, nous avons adopté une résolution d’importance historique visant à mettre en sûreté les matières nucléaires non sécurisées, à enrayer la prolifération des armes nucléaires et à préparer l’avènement d’un monde en sécurité affranchi de ces dernières. Alors que nous approchons des négociations avec l’Iran, le 1er octobre, jamais notre unité n’a-t-elle été aussi forte avec le Royaume-Uni, la France, la Russie, la Chine et l’Allemagne pour exiger que l’Iran s’acquitte de ses obligations.
Sur toutes ces questions difficiles, il reste encore beaucoup à faire. Cependant, nous quittons ce sommet aujourd’hui plus confiants et plus unis dans l’effort commun consistant à promouvoir la sécurité et la prospérité de tous les peuples. Je remercie donc tous les dirigeants qui y ont pris part.