Dans le Manuel du
voyageur à Paris de Claude François Xavier Mercier de Compiègne (1763-1800) datant de la toute fin du XVIIIe siècle, le chapitre intitulé 'Cafés' commence ainsi : « Est-il rien de plus
commode que ces salons proprement décorés, où l'on peut, sans être astreint à la reconnaissance, se délasser de ses courses, lire les nouvelles, se chauffer gratis en hiver, se rafraîchir à peu
de frais en été, entendre la conversation, quelquefois curieuse des nouvellistes, et dire franchement son avis, sans crainte de déplaire au maître de maison. » Il règne dans les cafés
d'alors une atmosphère accueillante de douce liberté baignée dans une émulsion intellectuelle et familière. L'auteur ne parle presque pas de consommation. Au contraire il écrit qu'on n'y est pas
astreint à la reconnaissance tout en pouvant profiter de nombreux éléments : décor, délassement, lectures, chaleur, frais, conversations libres.
L’histoire des cafés parisiens remonte au XVIIe siècle. C’est à la toute fin du XVIIIe siècle (au temps des merveilleuses et des incroyables) qu’ils s’embellissent et deviennent des endroits chics avec des décors à l’antique, de grandes glaces, des luminaires, du marbre … C’est aussi à cette époque que certains ‘prennent’ sur le boulevard, s’ouvrent en terrasses ou dans des jardins, ce qui permet aux femmes d’en profiter, la respectabilité de certaines voulant qu’elles n’y entrent pas au début. Ainsi trouve-t-on, comme sur la gravure (troisième photographie), des garçons de cafés servant en dehors du bâtiment.
Dans son Almanach du voyageur à Paris datant de vers 1778, Luc-Vincent
Thiéry fait une

Photographies : LE GRAND CAFE ROYAL D'ALEXANDRE SUR LES BOULEVARDS DE PARIS. Gravure 'vue d'optique' polychrome du XVIIIe siècle représentant le « Grand Café Royal d'Alexandre » Texte en latin et français : « Major taberna Caffe Alexandri In Majori Ambulatorio Lutaetiae vulgo boulvard » - « 35e Vue d'Optique Représentant Le Grand Café d'Alexandre sur les Boulevards de Paris. » Autres inscriptions : « Présentement chez Lachaussée rue St. Jacques. » - « A Paris chez Daumont rue St. Martin » - « Et Présentement chez Basset rue St. Jacques au coin de celle des Mathurins. Tient Fabrique de Papiers. » Dimensions : 35,4 x 45,3 cm avec le cadre.

Un des plus anciens cafés, toujours présent à Paris, est le Procope. Comme l'écrit dans la seconde moitié du XVIIIe siècle Louis-Sébastien Mercier dans Tableau de Paris : « Ce fut Procope qui corrigea les grands seigneurs & les poètes, les élégants de la cour & les écrivains du siècle de Louis XIV qui s'enivraient loyalement au cabaret : en leur versant du café, il leur donna un autre point de réunion ... »
Par La Mesure de l'Excellence - Publié dans : La ModeEcrire un commentaire 0 - Voir le commentaire - Voir les commentaires - Recommander Précédent : Plateaux-miroirs Retour à l'accueil
