Tard pour Bar. Programme culturel de la TSR. 24 septembre (voir ici).
Il faut voir l'émission. Elle est édifiante. Le spectacle lamentable qu'y donne un animateur arrogant, inculte et paresseux démontre à ceux qui en douteraient encore que la télévision n'est pas compatible avec la littérature.
Un éditeur romand y est censé présenter sa rentrée littéraire. Mais de rentrée littéraire, il n'est pas question. L'animateur, Michel Zendali, embraye sur les journaux intimes. Il se trouve que Michel Moret, l'éditeur, en sorti trois cette année, le sien, celui de Gérard Delaloye et celui de Raphaël Aubert.
L'animateur passe vite sur les deux premiers, qui tournent l'un autour de l'activité d'éditeur, l'autre autour de la littérature. C'est le dernier qui va faire l'essentiel de l'émission.
Il apparaît que Zendali ne l'a pas aimé, l'a trouvé narcissique et satisfait. Les attaques fusent. Qui est-ce que ça intéresse? Combien l'éditeur a-t-il touché de subvention pour publier ça? Zendali coupe la parole, cite des passages. Puis, finalement, il avoue qu'il n'a pas lu le livre!
A posteriori, tout est clair. Faute de faire son travail, M. Zendali connaît ses clichés. La littérature romande, lui a-t-on dit, est nombrilique, narcissique. Alors, pour préparer son émission, M. Zendali a feuilleté un peu quelques bouquins jusqu'à ce qu'il soit tombé sur un ou deux passages qui ont conforté ses poncifs.
Quant à la rentrée littéraire annoncée...
- Je vais arrêter de vous étriller, maintenant, je vais vous laisser juste une minute pour dire parmi les livres que vous avez sortis, il y en a beaucoup... Dites votre coup de cœur. Un coup de cœur que vous voulez absolument défendre.
- Eh bien, j'en ai deux.
Le grand inquisiteur:
- Je vous donne qu'un!
De quoi dresser un large panorama, non?