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zona

Publié le 02 octobre 2009 par Marieclaude

Description médicale

Le zona se manifeste par des éruptions cutanées douloureuses le long d'un nerf ou d'un ganglion nerveux. Ces éruptions surviennent en conséquence de la réactivation du virus qui cause la varicelle, le virus varicelle zona (VVZ).

Parfois, la douleur causée par le zona persiste pendant des mois ou même des années après la guérison de l'éruption : on nomme cette douleur névralgie post-zona.

Le zona touche le plus souvent le thorax, mais il peut également se manifester sur le dos, les fesses, un bras, une jambe et, parfois, sur le visage et sur le cuir chevelu.

Cause

À la suite d'une varicelle, presque tous les virus sont détruits sauf quelques-uns. Ils restent dormants dans les ganglions nerveux pendant plusieurs années. Avec l'âge ou en raison d'une maladie, le système immunitaire perd de sa capacité à contrôler le virus, qui peut se réactiver. Une réaction inflammatoire s'installe alors dans les ganglions et dans les nerfs, causant l'apparition de vésicules disposées en grappes sur la peau.

Il se peut que les adultes déjà infectés qui ont été en contact avec des enfants atteints de varicelle bénéficient d'une protection accrue contre le zona. Les scientifiques croient qu'une seconde exposition au virus stimule le système immunitaire, et contribue ainsi à maintenir le virus à l'état dormant.

Prévalence

Environ 90 % des adultes dans le monde ont déjà eu la varicelle. Ils sont donc porteurs du virus varicelle zona. Environ 20 % d'entre eux seront atteints de zona au cours de leur vie.

Évolution

En l'absence de traitement, les lésions du zona durent en moyenne trois semaines. La plupart du temps, une seule crise de zona survient. Toutefois, il arrive que le virus zona-varicelle se réactive à plusieurs reprises. C'est ce qui se produit dans le cas d'environ 1 % des personnes atteintes.

Complications possibles

La douleur persiste parfois après la guérison des lésions cutanées : c'est la névralgie post-zona. On compare cette douleur à celle d'une sciatique. Les personnes qui en souffrent disent qu'elles ressentent de véritables « décharges électriques ». La chaleur, le froid, le simple frottement d'un vêtement sur la peau ou le souffle du vent peuvent devenir insupportables. La douleur peut durer des semaines ou des mois. Parfois, elle ne cesse jamais.

Le risque de névralgie post-zona s'accroît avec l'âge. Ainsi, selon une étude menée en Islande auprès de 421 personnes, 9 % des personnes âgées de 60 ans et plus ressentaient des douleurs trois mois après une première crise de zona, contre 18 % des personnes âgées de 70 ans et plus.

La névralgie post-zona serait causée par l'endommagement de fibres nerveuses, qui se mettent à envoyer de manière confuse des messages de douleur au cerveau.

D'autres types de complications peuvent survenir, mais elles sont rares : des problèmes oculaires (voire la cécité), une paralysie du visage, une méningite non infectieuse ou une encéphalite.

Contagion

zona
Le zona ne se transmet pas d'une personne à l'autre. Cependant, le liquide à l'intérieur des vésicules rouges qui se forment durant une crise de zona contient plusieurs particules du virus de la varicelle. Ce liquide est donc très contagieux : une personne qui y touche peut attraper la varicelle si elle ne l'a jamais eue. Pour pénétrer dans l'organisme, le virus doit entrer en contact avec une muqueuse. Il peut infecter quelqu'un qui se frotte les yeux, la bouche ou le nez, par exemple, avec une main contaminée.

Le lavage des mains aide à prévenir la transmission du virus. Il est aussi conseillé d'éviter les contacts physiques lorsque le liquide s'écoule des vésicules. Les personnes qui n'ont pas eu la varicelle et dont l'infection pourrait avoir des conséquences graves doivent redoubler de prudence : c'est le cas, par exemple, des femmes enceintes (l'infection peut être dangereuse pour le foetus), des personnes dont le système immunitaire est affaibli et des nouveau-nés.

Symptômes

  • La personne atteinte de zona éprouve une sensation de brûlure, des picotements ou une sensibilité accrue sur une zone de la peau le long d'un nerf, généralement sur un seul côté du corps. Le zona survient le plus souvent au visage, dans le dos ou sur un membre.
  • D'un à trois jours plus tard, une rougeur diffuse apparaît sur cette région de la peau.
  • Puis, plusieurs vésicules rouges remplies de liquide et ressemblant aux boutons de la varicelle font éruption. Ils provoquent des démangeaisons, puis se dessèchent et disparaissent au bout de deux à trois semaines.
  • De 60 % à 90 % des personnes atteintes de zona ressentent une douleur locale aiguë, de durée et d'intensité variables. Elle peut ressembler à celle d'une brûlure ou d'une décharge électrique, ou à des élancements aigus. Parfois, elle est si forte qu'elle peut être confondue avec une crise cardiaque, une appendicite ou une sciatique.
  • Certaines personnes ont de la fièvre et des maux de tête.

Personnes à risque

  • Les personnes âgées de 60 ans et plus.
  • Les personnes qui prennent des médicaments à base de corticostéroïdes ou des immunodépresseurs (un groupe de médicaments diminuant l'activité du système immunitaire).
  • Les personnes dont le système immunitaire est affaibli par une maladie (un cancer, une infection par le virus de l'immunodéficience humaine, ou VIH, etc.) ou par un traitement (comme la chimiothérapie). Cela serait seulement le cas de 4 % des personnes qui ont le zona.

Facteurs de risque

Aucun facteur de risque n'est officiellement reconnu.

  • Les chercheurs se demandent s'il y a un lien possible entre l'apparition du zona et le fait de vivre un stress chronique. Les études réalisées jusqu'à présent mènent à des résultats contradictoires : certaines suggèrent un lien, et d'autres, non.
  • Une étude menée en Caroline du Nord suggère que l'exposition à des produits chimiques augmente le risque de souffrir de zona. Cette étude comptait, notamment, 900 participants âgés de 18 ans à 40 ans et résidant à 2,5 milles d'un lieu d'enfouissement de pesticides ou d'autres produits chimiques (des produits inutilisés dont les compagnies doivent disposer). Ces participants ont souffert de deux fois plus d'épisodes de zona que les 742 personnes interrogées résidant à une plus grande distance du site, dans les communautés environnantes. Selon les auteurs de l'étude, l'exposition à certains produits chimiques affaiblirait les défenses immunitaires.

Prévention

Mesures pour prévenir l’apparition du zona

Il n’existe pas encore de moyen de prévenir le zona. La meilleure façon de le prévenir serait de ne pas contracter la varicelle. Or, cela n’est pas simple, car de nos jours, le virus de la varicelle infecte une bonne partie de la population (environ 90 %). Voici tout de même quelques pistes qui pourraient minimiser le risque de l’attraper.

Renforcer son système immunitaire. Pour empêcher le virus de redevenir actif, le mieux est de renforcer son système immunitaire grâce à un régime alimentaire sain, à la pratique régulière d’activités physiques et à des périodes de repos suffisantes. Une petite étude contrôlée effectuée auprès de 36 personnes de plus de 60 ans indique que la pratique régulière de tai-chi stimule la production des cellules immunitaires qui attaquent le virus de la varicelle et prévient l’apparition du zona1. Consulter notre fiche Renforcer son système immunitaire.

Un vaccin bientôt disponible
Depuis 2006, un vaccin contre le zona peut être obtenu sur ordonnance aux États-Unis, dans certains pays de l’Union européenne et en Australie, mais pas au Canada. Ce vaccin, nommé Zostavax®, est destiné aux personnes âgées de 60 ans et plus qui ont déjà eu la varicelle. Une étude menée par le fabricant auprès de 38 500 hommes et femmes âgées de 60 ans et plus indique que le Zostavax® réduit de 51 % l’incidence du zona. Le vaccin ne protège donc pas à coup sûr du zona, mais diminue de moitié le risque d’en être atteint. Ce vaccin a aussi diminué le nombre de cas de névralgie post-zona, ainsi que la durée et la gravité des symptômes. En août 2008, Santé Canada a homologué le Zostavax®, ce qui veut dire que ce vaccin sera offert aux Canadiens en 2009. Le fabricant ne connaît pas encore la durée de protection qu’offre ce vaccin, donc le nombre de doses requises. Des études sont en cours.

Remarque. Il se peut que la vaccination contre la varicelle procure une certaine protection contre le zona. Cependant, il faudra encore plusieurs années avant de vérifier cette hypothèse, étant donné que ce vaccin n’est offert que depuis 1998 (au Canada).

Mesures pour prévenir la névralgie post-zona

Il est important de consulter un médecin dès que les symptômes du zona apparaissent. Il prescrira des traitements antiviraux. Lorsque ceux-ci sont pris tôt, ils limitent l’apparition ou la durée des névralgies post-zona.

Pour éviter des complications aux yeux, il est également important de voir un ophtalmologiste dès que le zona touche la partie supérieure du visage.

Traitements médicaux

Consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes du zona. Plus le traitement est précoce, meilleure est son efficacité. Idéalement, un médicament antiviral devrait être pris dans les trois jours suivant l’apparition d’une lésion.

Des antiviraux, des médicaments qui combattent les virus, peuvent être prescrits, comme l’acyclovir, la vidarabine ou l’amciclovir. Ils sont pris par voie orale. Ils sont bien tolérés et ont peu d’effets indésirables. Les antiviraux accélèrent la guérison, réduisent la douleur aiguë et limitent l’apparition ou la durée des névralgies post-zona s’ils sont pris dans les trois premiers jours suivant l’éruption cutanée.

Des corticostéroïdes (comme la cortisone) peuvent également être prescrits. Ils peuvent aider à soulager la douleur, mais ils ne préviennent pas la névralgie post-zona. Pour atténuer plus vite les symptômes, il est possible d’employer aussi des médicaments antiviraux.

Des analgésiques peuvent soulager les douleurs légères ou modérées. À titre d’exemple, mentionnons l’acétaminophène (Tylénol®, Panadol®, Paracétamol®, etc.) ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène (Advil®, Motrin®, etc.). La névralgie post-zona peut nécessiter, en plus de l’utilisation d’analgésiques classiques, des traitements à base d’antidépresseurs tricycliques ou d’analgésiques narcotiques aussi puissants que la morphine.

Conseils pratiques

  • Pour soulager la douleur et dessécher les lésions, appliquer des compresses fraîches et humides sur les cloques. On peut humecter la compresse d’eau additionnée de quelques gouttes de vinaigre.
  • Prendre un bain dans une eau fraîche additionnée d’un peu de bicarbonate de soude ou d’avoine colloïdale.
  • Pour prévenir une surinfection bactérienne, faire en sorte que les zones de peau touchées restent propres et sèches. De plus, ne pas gratter les vésicules et ne pas tenter de les percer.
  • Porter des vêtements légers afin d’éviter de frotter les vésicules.
  • Pour aider l’organisme à combattre l’infection, bien se reposer.
  • En cas de fortes douleurs, tout ce qui aide le corps à relaxer peut avoir un effet apaisant : la lecture, l’écoute de musique, les loisirs, le tai-chi, etc.

L’opinion de notre médecin

Au début de ma pratique, dans les années 1980, ce n’était pas une mince affaire d’annoncer à une personne âgée qu’elle avait le zona. Tout le monde avait entendu parler de la douleur post-zona et de lésions ne guérissant jamais. Je suis impressionné par l’efficacité des traitements antiviraux actuels. Maintenant, mes patients vont rapidement mieux et ont beaucoup moins de douleur et de séquelles qu’avant.

Dr Dominic Larose


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