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The Stone Roses

Publié le 02 octobre 2009 par Jb

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Note : 9/10

De nombreuses rééditions d’importance paraissent actuellement : les Beatles évidemment (dont j’aurai sans doute l’occasion de parler une prochaine fois), mais aussi le premier album (éponyme) des Stones Roses.

Finalement, les Stones Roses sont relativement peu connus dans nos contrées, par rapport à tous les autres "poids lourds" de la pop anglaise, Blur et Oasis en tête. C’est assez aisément compréhensible dans la mesure où leur carrière fut brève : après ce premier effort, il fallut cinq ans aux Stone Roses pour enfanter un deuxième album, lequel fut très froidement accueilli par la critique (malgré le fantastique single "Love Spreads"). Suite à cela, le groupe splitta.

Et pourtant, The Stone Roses est resté une référence pour les amateurs, une espèce de premier album un peu "culte" comme on dit sans originalité, considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs premiers albums de tous les temps (à l’échelle du pop rock évidemment).

La particularité de ce premier album, comme je l’ai dit, c’est qu’il n’a été suivi que par un deuxième album, nettement moins bon, par conséquent cela n’a fait qu’accentuer le "mythe", dans la mesure où la plupart des autres très bons groupes, même si certains ont également accouché d’un excellent premier album, ont généralement fait mieux par la suite. Ce n’est pas le cas des Roses, qui ont directement livré leur alpha et leur oméga.

Bref, toujours est-il que nous fêtons actuellement les 20 ans de cet album (paru donc, le lecteur mathématicien l’aura compris, en 1989). Pour la peine, The Stone Roses a été remasterisé. On se replonge donc, avec un poil de nostalgie, dans ce disque qui ne se laissera pas forcément apprivoiser à la première écoute par l’auditeur qui ne l’aurait jamais entendu auparavant. Celui-ci se dira probablement que les sons de batterie font quand même assez années 80 (même si, heureusement, elles tiennent quand même le coup) et que la voix de Ian Brown est plutôt en retrait.

Certes. Mais il est quand même assez difficile de ne pas reconnaître que l’album groove un maximum, notamment grâce aux guitares très acérées de John Squire et aux cadences dosant pertinemment le chaud et le froid. La basse d’ailleurs n’est pas en reste, notamment sur le morceau inaugural du disque, "I Wanna Be Adored".

Deux ou trois écoutes suffiront pour se dire que tout de même, les groupes qui enchaînent autant de singles potentiels sur un premier album ne sont pas légions. Il suffit de prendre deux titres particulièrement emblématiques pour comprendre : "Waterfall" et "Made Of Stone". Le premier est extrêmement dansant, avec ses arpèges sautillants et sa batterie toujours en avant, le deuxième alterne les moments gais et pop et ceux plus mélancoliques.

Cette sorte de double face, qui empêche toujours l’album d’être franchement radieux, sans pourtant être triste, permet aux Stone Roses de livrer des compositions très riches, toujours rythmées mais parfois amères. Elles peuvent tenir le choc aussi bien dans sa voiture, dans le train, que chez soi sur le canapé avec la fenêtre ouverte. Aussi bien quand on a la pêche que lorsqu’on est un peu plus renfrogné. Une sorte de "Bitter Sweet Symphony" au fond.

"It is perfect", aurait dit Noel Gallagher, l’ex-leader d’Oasis, en parlant du disque. Venant de quelqu’un d'aussi peu amène, voilà qui a de quoi surprendre. D’autant que la perfection n’étant pas de ce monde, je n’irais personnellement pas aussi loin. Mais c’est effectivement largement meilleur que la plupart des albums d’Oasis, largement meilleur que plein d’autres trucs, ça capte l’esprit d’une époque et ça permet de mieux comprendre comment les Stone Roses ont largement anticipé la vague de pop anglaise qui devait déferler dans la décennie suivante, vague dont, malheureusement, ils s’excluraient d’eux-mêmes en n’étant pas capables de supporter le poids de ce premier et admirable effort studio.

Au fond, c’est déjà énorme. The Stone Roses mérite donc assurément d’être (re)découvert.


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