Le Haut commissariat à la jeunesse a annoncé aujourd'hui une expérimentation bien différente du mouchard de la FCPE, dans des lycées de Créteil. Il s'agit de constituer une cagnotte dans deux classes de chacun des trois lycées pour lutter contre l'absentéisme entre autres.
Les classes partiront en début d'année avec une cagnotte de 2 000 euros qui pourra grossir en cours d'année selon certains barèmes comme un taux d'absentéisme faible, une bonne discipline, de bons résultats... En fin d'année, elle pourra atteindre jusqu'à 10 000 euros.
L'AFP révèle que cette cagnotte ne sera pas remise aux intéressés, mais devra servir à un projet collectif monté par les élèves et les professeurs. Le Haut commissaire explique : « On n'est pas dans une logique de cagnotte individuelle, ça s'inscrit dans un projet collectif de classe et pour que cela fonctionne il faut une solidarité du groupe » ajoutant que le projet devra être « éducatif ». Si ce test s'avère concluant, le système sera mis en place dans 70 classes pour l'année 2010/2011.
Le président PS en Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, pour sa part est loin d'être convaincu par ce projet. Selon lui « loin de responsabiliser les élèves, la mise en place de 'cagnottes collectives' nourrira un sentiment d'injustice entre les classes et les différentes filières de formation avec un risque d'accroissement des violences au sein des établissements ». Insistant sur le fait que « le rôle de l'école n'est pas d'apprendre aux élèves comment gagner de l'argent par tous les moyens, mais de leur transmettre les savoirs et les valeurs indispensables pour leur épanouissement personnel et pour la vie en société ».
Il indique qu'« à l'opposé de ces solutions démagogiques relevant de la baguette magique, la région Ile-de-France préfère une action de longue haleine pour s'attaquer sans stigmatisation aux raisons de fond qui expliquent l'absentéisme, reflet de difficultés sociales ». Il fait référence au plan « réussite pour tous » et au plan de rénovation des lycées franciliens.