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Allaitement maternel : mythes et réalités

Publié le 27 avril 2007 par Willy
Allaitement maternel : mythes et réalités Si les avantages de l’allaitement au sein étaient mieux connus, il y aurait nettement plus de mères et de bébés à connaître les joies de l’allaitement, nous affirme Claude Didierjean-Jouveau, auteur d'un ouvrage de référence sur le sujet.


Les enfants allaités sont en meilleure santé physique et psychologique que les autres

VRAI. On dispose maintenant de très nombreuses études montrant les avantages de l’allaitement pour la santé à court terme (moins de maladies gastro-intestinales, d’affections ORL…) et à long terme (prévention de l’obésité, du diabète, de certains cancers, meilleur développement neurologique, etc.).
Pour l’aspect psychologique, on peut bien sûr être une « bonne mère » en donnant le biberon, mais il est plus facile de l’être quand on allaite, car on est alors aidée par les « hormones de l’amour » (notamment l’ocytocine) sécrétées pendant l’allaitement, et l’on dispose avec la tétée d’un outil de maternage vraiment « magique ».

L’alimentation par lait artificiel tend à se généraliser, en France et dans le monde


FAUX. Cela a été vrai dans les années 50, 60 et 70. Mais depuis la fin des années 80, devant les conséquences catastrophiques de l’alimentation artificielle dans les pays en développement, les organisations internationales comme l’OMS et l’Unicef se sont mobilisées en faveur de l’allaitement, avec des résultats probants. En France même, pourtant lanterne rouge dans ce domaine, on est passé d’un taux d’allaitement à la naissance de 46,6 % en 1996 à 60 % en 2004. Et le PNNS lancé en septembre dernier s’est fixé comme objectif 70 % en 2010 !

Les hommes sont exclus de la relation mère-enfant et les relations sexuelles s’en trouvent perturbées

FAUX. Il y a tant d’autres choses que le nourrissage à faire avec un bébé, et qui peuvent créer un lien aussi fort que l’allaitement : changes, bains, promenades, jeux, massages, portage, bercement, endormissement, sommeil partagé, diversification alimentaire quand le moment sera venu, etc. Quant aux relations de couple, s’il y a un problème, on accuse bien sûr l’allaitement (de toute façon, on accuse l’allaitement de tout et n’importe quoi !), mais statistiquement, il y en a à peu près aussi souvent quand le bébé n’est pas allaité.

Allaiter prend beaucoup de temps et d'énergie à la mère

VRAI et FAUX. Certes, s’occuper d’un bébé prend beaucoup de temps et d’énergie. Mais c’est vrai qu’on l’allaite ou pas. Des études ont montré que le temps passé à nourrir le bébé était quasiment le même au sein et au biberon. Et que le niveau de fatigue les premières semaines ne différait guère. Mieux, il semble que les femmes qui allaitent bénéficient, sans doute grâce aux hormones de la lactation, d’une meilleure santé, d’un moindre niveau de stress et d’une meilleure capacité à le gérer.

Il existe de nombreuses contre-indications à l’allaitement maternel

FAUX. La brochure du ministère de la Santé, Allaitement maternel, les bénéfices pour la santé de l’enfant et de sa mère, en répertorie en tout et pour tout quatre : maladie cardio-vasculaire ou respiratoire sévère de la mère ; cancer en cours de traitement chez la mère ; infection maternelle par le VIH ; galactosémie chez le nouveau-né.
Par contre, on peut allaiter si on a la fièvre, on peut allaiter et se soigner si l’on est malade (la grosse majorité des médicaments sont compatibles avec l’allaitement), on peut allaiter et faire soigner ses dents (une anesthésie locale ne nécessite aucune interruption de l’allaitement), on peut allaiter même si l’on fume, etc., etc.

L'allaitement abîme le corps de la femme qui devient moins désirable

FAUX. Ce qui abîme les seins, ce sont les changements brusques de volume, donc essentiellement l’accroissement en début de grossesse, un engorgement les premiers jours ou un sevrage brutal. Avec une bonne conduite de l’allaitement et un bon soutien-gorge, il n’y a aucune raison de craindre pour ses seins.

L’enfant et la mère éprouvent un plaisir intense à l’allaitement


VRAI. Du côté du bébé, plaisir de combler sa faim, bien sûr. Mais pas seulement : le bébé ne tète pas que par faim, et même les tétées « nutritives » ne sont pas que nutritives. Elles sont une expérience sensitive, sensuelle, relationnelle et affective totale, où tous les sens du bébé, et aussi son besoin d’amour et de relation, sont comblés.
Pour la mère : plaisir des sens (le toucher, l’odorat – ça sent bon, un bébé allaité ! –, la vue par l’échange des regards, l’audition – ah, les petits bruits que fait le bébé en tétant…–, la caresse des petites mains…), plaisir de la détente induite par la tétée, plaisir de réussir par soi-même, plaisir de voir l’enfant grandir et se développer en bonne santé, plaisir de faire plaisir…

Source : http://www.medecines-douces.com

L’auteur
Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau s’intéresse depuis plus de trente ans à la naissance, l’allaitement et tout ce qui touche la parentalité.
Elle est rédactrice en chef de la revue de La Leche League France Allaiter aujourd’hui, et a écrit plusieurs livres sur l’allaitement : L’Allaitement maternel. La voie lactée, Anthologie de l’allaitement maternel et Allaiter, c’est bon pour la santé (aux éditions Jouvence), Les 10 plus gros mensonges sur l’allaitement (aux éditions Dangles).
LLL France, BP 18, 78620 L’Etang-la-Ville, 01 39 584 584, www.lllfrance.org



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