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Mary et Max, un bijou d'animation indépendante

Publié le 08 octobre 2009 par Olivier Walmacq

 Adam Elliot dans Mary et Max. (Affiche)

Genre: bijou d'animation indépendante.

Durée: 1h34.

Année: 2009.

L'histoire: Mary est une australienne qui a des yeux couleur gadouille, une tâche de vin, elle est âgée de 8 ans, elle a une mère alcoolo, un coq qui a failli passer à l'abattoir et un père aimant bien empailler des oiseaux morts. Max est un new yorkais obèse, il est atteint du syndrôme d'aspenger, âgé de 40 ans, et il a un poisson nommé Henry qui sera vite remplacé. Ces 2 personnes vont s'envoyer des lettres pendant des années...

La critique de Borat

Montré à Sundance, Berlin et Annecy où il a reçu le grand prix, Mary et Max d'Adam Eliott n'a rien d'un dessin animé habituel.
En effet, ce film est très adulte et ne s'adresse pas forcément aux enfants. Ne serait-ce que pour la description que j'ai donnée dans le synopsis.
Parents alcoolos ou dérangés, vocabulaire parfois très cru mais délirant, et bien d'autres choses qui relèvent plus d'un vrai film que d'un dessin animé.

Des 2 personnages, Max est certainement le plus interessant. Atteint du syndrôme d'Aspenger (Eels, fais nous une analyse !), ce dernier n'arrive pas à montrer ses émotions ni à les subir.
Par contre, il a un sacré franc parler qu'il montrera à plusieurs reprises à Mary. D'ailleurs, l'auteur de ce film s'inspire de sa propre histoire avec Max mais dans ce film, il le fait avec les yeux de Mary.

L'animation artisanale est splendide. Le film passe de l'humour noir irrésistible à l'émotion parfois très triste. Les voix françaises sont bonnes et on ne va pas s'en plaindre.
Pas de stars au compteur et c'est pas plus mal. En tous cas, un très beau film que je vous conseille vivement.

Note:17/20

La critique de Eelsoliver:

Pas besoin de s'appeler Pixar pour réaliser de beaux films d'animation. Telle est la leçon à retenir de ce Mary et Max, qui n'a pas grand chose à envier aux grosses cylindrées de l'animation.
Alors oui, soyons honnêtes, au niveau visuel, on est à des années lumières d'un Wall-E ou d'un Là-haut. Mais la beauté du film d'Adam Elliot est ailleurs: elle se trouve dans ses deux personnages principaux, Mary et Max.

Il s'agit vraiment d'un film d'animation atypique qui joue sur l'humour, la poésie, la tendresse et sur une autre façon de voir le monde qui nous entoure.
En un sens, Mary et Max sont deux êtres totalement opposés. Mary vit en Australie, dans un coin visiblement paumé, entre un père exténué par son boulot, et sa mère alcoolique.
Max habite dans un petit appartement étriqué de New York, soit dans une ville habitée par le bruit, les mauvaises odeurs et la pollution.

Rien ne semble les réunir. Et pourtant... Tous deux sont en proie à la solitude. Moquée par ses camarades de classe et infiniment seule, Mary va alors écrire au premier inconnu sur l'annuaire téléphonique. Elle entretient alors une longue correspondance (qui va durer pendant de nombreuses années) avec Max, un personnage atypique, obèse et fan de chocolat.

Ce dernier souffre du syndrome d'Asperger. Pour simplifier les choses, Max est autiste et le film explique de façon très juste (et parfois amusante) sa pathologie.
Son principal problème concerne son incapacité à comprendre le monde qui l'entoure. Et les personnes qui y vivent sont encore plus complexes à cerner.
Autre souci, il est incapable d'interférer l'état mental de l'autre: en résumé, il ne peut comprendre les émotions d'autrui et encore moins les siennes.

Il est sujet également à de nombreuses angoisses, et ce, dès qu'un événement nouveau apparaît dans sa vie. C'est ce que l'on appelle la néophobie, soit la peur de la nouveauté.
Enfin, il mène une vie bien réglée: il a un chat, un poisson et suit des repas bien précis en fonction des jours de la semaine.
Chaque nouvelle lettre de Mary le plonge alors dans des souffrances terribles puisque cela l'amène à ressasser des souvenirs douloureux du passé.

Juif, il a donc subi l'intolérance et l'antisémitisme de certains. Il a également alterné les métiers, puis a fait quelques séjours en psychiatrie.
Mais il partage un point commun avec Mary: lui aussi est seul et n'a pas d'ami. En résulte un film d'animation souvent hilarant, touchant, émouvant qui a le mérite de se concentrer sur des personnages attachants.

Adam Elliot frappe donc très fort car Mary et Max est bel et bien une petite claque en pleine tronche. le film aborde de nombreuses thématiques: le sens de nos vies, l'amitié malgré la distance, l'image de soi, la mort, le deuil, le pardon, les souvenirs de l'enfance qui refont surface sans crier gare... Et ce, à travers le destin extraordinaire de deux personnages incroyablement humains.
Une belle leçon de vie.

Note: 18/20

Plus d'infos sur ce film


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