Michel LEIRIS, La règle du jeu, Gallimard - La Pléiade, 2003.
Ignorance de ma part ? sans doute. Une vie couvrant le XXe sièce, 1901-1990. Écrivain dont j'avais appris l'existence, ainsi va la vie, pour la première fois à sa mort, déjà dans le Monde des livres et, sans doute, L'Obs. Il ne faisait pas partie du programme obligatoire au collège, n'était pas habitué aux Top 50. Une quinzaine d'années plus tard, « sa » Pléiade me tombe entre les mains chez un bouquiniste. J'achète, après avoir feuilleté quelques pages. Il y a quelques semaines, je le prends dans ma bibliothèque, voisin de La Fontaine, dont Fabrice LUCHINI avait lu une fable à la fin de son one man show. Recherche dans mes ouvrages de référence, Dictionnaire des écrivains de langue française et Histoire de la littérature française et détour inévitable par Google et Wikipedia. C'est une pointure.
Je lis un peu moins ces jours-ci : effet de la maladie, manque de concentration. Et plus lentement. Mais j'avais envie d'une lecture « de qualité » et ce n'est sûrement pas sur les présentoirs des Renobric-à-brac et autre souks à PKP que j'aurais pu la trouver. Une pointure donc, une œuvre de conséquence semble-t-il. J'ouvre. Cela commence au début : enfance. Pas une séduction immédiate, mais je constate un grand amour des mots, de la langue. Un style. C'est fin, c'est jouissif : je tombe dedans. Une autobiographie ? rien à voir avec l'égo-fiction en vogue. L'invention d'une vie par un travail sur la langue, grâce à la langue.
Premier titre de ce quatuor que constitue La règle du jeu : Biffures.
J'y suis bien.