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L'écrivain Raymond Federman est mort

Publié le 10 octobre 2009 par Mgallot

Raymond Federman 2.jpgGrand blagueur devant l'éternel, connu en tant qu'écrivain "comique et scatologique" (c'est lui qui le disait - la comparaison avec Bigard s'arrête là), Raymond Federman nous a quittés le 6 octobre.

A 81 ans, il bloguait encore - il était blagueur ET blogueur - je l'avais parmi mes amis myspace où il postait de temps en temps des textes, carnets de notes et autres. Toujours un plaisir.

Une personnalité, ce Federman. Il faut lire ou relire Retour au fumier, dont j'avais parlé ici. Je n'ai jamais rien lu de tel sous la plume d'un enfant juif caché pendant la seconde guerre mondiale. C'est énorme.

Il faut relire aussi La voix dans le débarras, texte poétique bilingue que sa fille raconte lui avoir lu la nuit de sa mort, dans un adieu émouvant publié sur son blog:

Mon père est mort ce matin. La veille je lui ai lu tout "La voix dans le débarras" d'un seul trait, 75 pages: une phrase. Je me suis arrêtée à la page 61 pour pleurer, et ensuite on a pleuré ensemble à la fin. Cela faisait plus de 24 heures qu'il n'avait plus réagi, c'était donc particulièrement magique. (...) Ses sourcils m'ont dit d'arrêter de pleurer. Donc je l'ai fait. Je lui ai dit que je comprenais parce qu'il m'avait tout appris sur le rire.


Raymond Federman - Un retour dans le débarras
par thqds1 La peur de mourir - et je pense ici au problème des humains -  il faudrait sans doute se demander si par exemple les poissons rouges ressentent également cette douleur au creux de leur petit estomac - pour savoir si eux aussi ils ont peur de la mort - ou s’ils s’en foutent complètement - ou peut-être se disent-ils la prochaine fois que je serai transmuté j’espère que je reviendrai en homme ou en femme - je préfère en femme avec de jolies jambes - parce qu’il paraît que les êtres humains n’ont pas peur de la mort - c’est pour ça qu’ils aiment s’entre-tuer inlassablement - voilà à quoi je pensais en admirant le paysage par la fenêtre de mon bureau ce jour où je foutais rien. (Raymond Federman, Les carcasses)

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