Si Angela Merkel, quelques heures avant l'ouverture de la Foire du livre de Francfort, s'est offert Google books sur un plateau, en affirmant la volonté de l'Allemagne de lutter contre une numérisation abusive, les organisateurs, de leur côté prévoient des mesures de sécurité supplémentaires du fait de la manifestation, certes, mais surtout de « la situation politique générale dans le monde ».
Car demain, mardi 13 octobre, la manifestation allemande va commencer, et si l'on ne connaît pas à l'avance le nombre de personnes attendues, c'est surtout le nombre de protestants que l'on redoute. « De toute évidence, la Chine est de plus grande ampleur que la Turquie - la Turquie avait quelques problèmes, mais c'est une démocratie beaucoup plus proche de l'Europe. La Chine est un État totalitaire avec nombre d'interrogations. » L'an passé, quelques anicroches avaient été recensées, notamment un affrontement entre Turcs et Kurdes.
« Espérons qu'il y aura des discussions et des débats, mais du point de vue que j'ai, tout devrait être complètement pacifique », assure Thomas Minkus, vice-président marketing de la Foire. Rien ne sera cependant fait pour réprimer toute tentative de protestation, tant qu'elle se fera de façon ordonnée, ajoute-t-il. « La sécurité sera plus serrée que l'an passé, mais c'est vraiment du fait de la situation politique générale dans le monde. La police a mis en oeuvre une nouvelle stratégie de sécurité pour le Salon de l'automobile qui vient de s'achever. »
On s'attend en effet à la présence d'activistes tibétains, qui se sont inscrits auprès de la ville pour manifester leur mécontentement de la présence chinoise, en tant qu'invité d'honneur. Si des fouilles auront lieu, Minkus ne se leurre pas : impossible de fouiller tout le monde. Des policiers en uniforme seront présents, mais en civil également, de sorte que les visiteurs ne devraient pas voir la différence.
La Chine est déjà intervenue voilà un mois, en annonçant clairement que sa présence à la Foire ne se ferait pas pour recevoir « une leçon de démocratie ». Vigilance, donc.