La chaine numérique n’est pas la même chose que dénombrer, soit utiliser les mots/nombres pour quantifier. Pour aller plus loin et mieux appréhender les 5 compétences à maîtriser selon GELMAN et GALISTEL, je vous renvoie sur ce lien très bien fait. Et là, il est vrai que le passage de cette suite de noms, même dans un ordre précis, même maîtrisé, doit laisser la place à une connaissance logico-mathématique.
Les chiffres, les nombres ne sont plus inconnus pour le petit d’homme et même il prend plaisir à aller jusqu’à 10 au moins une fois par jour.
La suite des mots/nombres est arrivée très vite grâce au livre « Le livre à compter de Balthazar, A la poursuite du lapin brun » de Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER dont je parlais rapidement là avec les autres de cette collection « aide-moi à faire seul ».
L’histoire entraîne Bathazar et sa peluche vivante Pépin dehors, à la poursuite d’un lapin brun. Ils vont rencontrés deux yeux, trois nuages, quatre poules etc… le chemin continue et à chaque page, le comptage se fait en posant le doigt sur le livre, jusqu’à 10. Et puis une indication de 100. L’interaction est aussi très jouissive pour l’enfant qui, à la suite de l’accompagnant, suit la forme des chiffres et des nombres. J’aime ce livre qui inclut dans l’histoire les chiffres, les nombres mais aussi des liens de prononciations « 10 biscuits », « 6 chauve-souris », des indices biologiques (les lapins ne pondent pas d’œufs) ou des manipulations fondatrices de Montessori (ranger du plus grand au plus petit des tournevis).
« Les chiffres de Balthazar » de Marie-Hélène PLACE et Caroline FONTAINE-RIQUIER, bien que plus théorique, ont été là aussi pour appuyer la compréhension.
A relire encore et encore pour cette logique de prononciation et ces gestuels, j’en parlais là.
La vie courante a fait le reste. Une manipulation de poupées russes, mes matriochka bleues, où le but était de retrouver les têtes dans un ordre décroissant, a laissé libre court au comptage final.
Les mains suivent aussi, nombre de bouchées lors des repas etc…
Mais pour l’instant, rien ne nous confirme la capacité du loupiot à bien catégoriser en compté, non compté, à l’abstraction des qualités intrinsèques des objets. Ce n’est donc que le début.