Par Bernard Vassor
Emplacement du "Puits d'Amour" foré aux environs du XII° siècle. Cette maison disparue au moment du percement de la rue Rambuteau en 1838 à l'emplacement actuel de la rue de la Grande-Truanderie et la rue Pierre Lescot, anciennement "carrefour de la Tour". Au moyen âge à l'intersection des deux rues de la Grande-Truanderie et de la Petite- Truanderie* en plein coeur de la Cour des Miracles, se trouvait un puits qui ne s'appelait encore que "le puits de l'Ariane". Selon une légende, sous Philippe Auguste, une jeune gille de bonne famille, Agnès Hellebic amoureuse d'un amant volage, se jeta dans ce puits. La position du père à la Cour, fit que l'affaire fit grand bruit. L'endroit devint un lieu de pèlerinage pour les amoureux pendant des siècles. Tous les soirs, on y chantait et on y dansait en se faisant des serments éternels. En 1525, un jeune homme desespéré par l'inconduite de sa promise, se jeta lui aussi dans ce trou. Sa belle, prévenue et repentante lui tendit une corde et le fit remonter en lui jurant un amour éternel.Tout à fait rassuré, l'amoureux béat fit graver sur la margelle "L'Amour m"a refait, En 1525 tout à fait". Au début du règne de Louis XIV, à la demande de l'épiscopat qui voyait d'un mauvais oeil ces débauches païennes, le puits fut comblé, mettant ainsi fin au scandale qui perdurait depuis plusieurs siècles. *Le mot Truanderie, viendrait du "truage", impôt perçu sur les marchandises, ou bien de l'argot "truand" ce qui reviendrait selon certains au même....La rue était aussi appelée "via Mendicatrix"