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Laurent Terzieff bien seul...

Publié le 15 octobre 2009 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre
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"Philoctète, guerrier qui a reçu ses armes du dieu Heraclès, a été abandonné sur l'île de Lemnos par Ulysse parce qu'il souffre d'une blessure purulente au pied. Mais le devin troyen Hélénos, fait prisonnier par les achéens, révèle que sans les flèches d'Heraclès que détient Philoctète, ils ne pourront prendre Troie. Ulysse choisit le fils d'Achille, Néoptolème, pour récupérer les armes".

Christian Schiaretti nous donne à voir, à l'Odéon jusqu'à dimanche, une variation très épurée et poétique du "Philoctète" de Sophocle écrite par Jean-Pierre Siméon. Si la langue est magnifique, si Laurent Terzieff (Philoctète) est bouleversant dans sa douleur et sa solitude, il n'en demeure pas moins que ce spectacle est d'une froideur totale.

le metteur en scène a opté pour une sobriété et une neutralité extrêmes. Pas de réalisme, pas de décor pouvant perturber l'imagination du spectacteur (la quasi intégralité du spectacle se joue à l'avant-scène, rideau de fer baissé), des costumes minimalistes, pas de psychologie des personnages, pas de sentiment, poussant les comédiens  à un non-jeu basculant presque dans un surjeu... et un Laurent terzieff bien seul pour faire vibrer le spectateur. lui seul est merveilleusement humain dans ce tableau, pas inintéressant, mais qui laisse malgré tout terriblement indifférent.

Que dire du reste de la distribution ? Qu'elle fait office de figuration et que le jeune David Mambouch (Néoptolème) paraît bien fade face au monstre Terzieff...

Ajoutons une apparition finale kitschissime du demi dieu Héraclès  tranchant trop violemment (même si c'est volontaire) avec le reste du spectacle. Au bord de l'esthétique "Pierre et Gilles", Héraclès (Julien Tiphaine) apparaît posant tel un acteur de porno gay, pantalon moulant, torse nu, musculature impeccable, cambré, ceinture et casque doré... On se demande pourquoi une telle image après une heure trente d'une sobriété absolue...

Alors pour Terzieff, oui, mais Dieu que tout cela manque de vie...

 photo : Christian Ganet / ArtComArt


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