Revoir les revenus liés aux ventes de livres numériques, c'est la dernière recommandations de la Society of Authors pour augmenter le salaire des auteurs, qui touchent actuellement entre 15 et 25 % du prix de vente d'une version numérique. Pour la SoA, ces revenus devraient avoisiner les 35 % alors que certains éditeurs offrent jusqu'à 50 % du prix du livre. Faites attention à votre contrat, une fois de plus...
Selon le secrétaire général, Mark Le Fanu, 25 % représentent déjà un bon chiffre et la SoA est en train de consolider sa position même. « Ce montant ne sera sûrement pas revu à la baisse. Nous cherchons à le revoir à la hausse », mais il ne dit cependant pas quel est le montant escompté. Une position qui repose sur une confiance en l'avenir, puisque si les ventes numériques dépassent celles du papier, alors les revenus des auteurs devront clairement être réévalués. « Nous pensons que le barème devrait être plus favorable à l'auteur », ajoute-t-il.
Mais dans cette histoire, ce sont les éditeurs qui posent souci : difficile d'avoir du recul ou simplement une vision suffisamment large pour comprendre comment le marché se comportera. Pour autant, lorsque la maison a fait les premiers investissements dans le passage à un programme numérique, la création et la vente de livres ne représentent qu'un chiffre dérisoire.
Justement, un courageux éditeur anonyme se prononce sur le sujet : irréaliste, tout simplement. « Ils ne comprennent pas les marges sur lesquelles nous travaillons. Il doit y avoir une approche réaliste à cet égard. Même si le produit numérique devient celui de l'édition première, cette attitude reste déraisonnable ».
Pour d'autres, comme Pan Macmillan, une telle renégociation est prématurée, attendu qu'à ce stade de l'édition numérique, impossible de réellement prévoir la situation dans quelques années. « Bien sûr, nous allons discuter des préoccupations des auteurs et de ces questions ouvertement avec eux », mais en attendant, que tout le monde se calme sur le sujet. Ce qui primerait aujourd'hui, c'est que le marché prospère et que l'on ne se tracasse pas tant que cela avec les revenus liés au numérique.
Ben justement... Les professionnels de l'édition interrogés dernièrement estiment en majorité qu'en 2018, les ventes d'ebooks dépasseront celles du papier. Il serait peut-être temps dès maintenant de discuter des contrats...