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Capitalisme mon amour

Par Hmoreigne

Michael Moore, le retour. Vous avez aimé Fahrenheit 9/11,son documentaire sur le 11 septembre ? Vous avez été interpellé par SiCKO film, qui traite du système de santé américain ? Alors vous devriez adorer Capitalism: a love story. La dernière réalisation de cet enfant turbulent de l’oncle Sam sortira sur les écrans le 25 novembre prochain.

Cinéaste engagé, Michael Moore ne pouvait pas rester silencieux sur le cataclysme économique qui touche la planète. Capitalism: a love story constitue le prolongement logique de son premier film réalisé en 1989,Roger et moi, dans lequel il dénonce les conséquences des mesures de restructuration de General Motors sur Flint, sa ville natale (30 000 licenciés dans une agglomération de 150 000 habitants). Michael Moore présente à ce titre sa dernière œuvre comme “une forme d’aboutissement, un point culminant de mon travail.

A l’aide de ses armes favorites, l’humour et l’insolence, il pose une question de bon sens. Le système capitaliste qui a fait la grandeur et la puissance de l’Amérique n’est-il pas en train de se retourner contre la patrie de Jefferson ? Les témoignages d’américains ordinaires interpellent sur une histoire d’amour qui pour de nombreux anonymes a tourné au cauchemar.

Beaucoup sont convaincus que s’ils courbent l’échine et se tuent à la tâche, ils pourront passer à travers les gouttes. Il faut donc bien que quelqu’un se décide à rompre le silence et à mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Mon but est de formuler un certain nombre de questions qui me trottent dans la tête depuis un moment et qui, je crois, sont des questions que la société a besoin de formuler” déclare le cinéaste.

Capitalism: a love story traduit la volonté de regarder l’Amérique au fond des yeux pour établir un diagnostic certes sans complaisance mais pas sans amour.

Qui aime bien châtie bien. Sans complaisance quand Michael Moore estime que les banques et les institutions financières ont détourné l’économie et ont joué avec comme au casino et que les politiciens les ont laissé faire. Mais le réalisateur va plus loin, jugeant que “c’est le système qui autorise, encourage, et, pire encore, qui cautionne cette corruption“.

“Croyez-moi, il n’y a pas assez de savon dans le monde entier pour désinfecter Washington. Le film n’hésite pas à donner des noms, et à s’attaquer aux deux bords, sans peur ni complaisance. Le débat politique se voit toujours ramené à un affrontement entre libéraux et conservateurs, Démocrates et Républicains, ce qui est un moyen de nous détourner du véritable problème : le système dont nous dépendons étend son emprise sur les deux parties, les conservateurs comme les libéraux. Et aussi bruyants que soient les débats entre les partis, chacun n’a qu’un seul objectif : rester au pouvoir.

Peu importe finalement que le film comporte quelques clichés. Michael Moore réussit à nous réconcilier avec l’autre Amérique. Pas celle du business mais celle des vrais gens. Le film ne se veut pas impartial. Il est, c’est tout son intérêt, une œuvre engagée. Et quand on demande à son auteur ce que le film a à offrir aux spectateurs, il répond naturellement : “Du pop-corn et des fourches.”


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