On le savait, avec la Chine en invité d'honneur les organisateurs de la Foire du livre de Francfort s'exposaient à être critiqués de toutes parts. Et ça a bien été le cas.
Si la Chancellière Angela Merkel a bien tenu sa parole en évoquant la liberté d'expression dans son discours, la chose a été plutôt mal prise du côté chinois qui avait bien prévenu qu'il n'était pas question de recevoir « une leçon de démocratie ». La Chancellière a notamment déclaré : « Il est possible d'avoir des discussions sans tabous, et je suis sûre que c'est ce qui se passera ».
Le directeur de la Foire, Juergen Boos, pour sa part a affirmé : « Nous condamnons les limitations des droits de l'Homme et les limitations de la liberté d'expression » ajoutant « ne pas parler des sujets déplaisants n'a pas aidé par le passé ».
Les officiels chinois déçus par l'accueil
Un porte-parole chinois, Zhao Haiyun, a déclaré : « On ne pensait pas être traités comme ça ». Il s'en est pris aussi aux médias occidentaux qui ont plus commenté la question des droits de l'Homme et de la liberté d'expression que le programme culturel de la Chine. Il a affirmé : « Les médias allemands sont vraiment biaisés ».
Du côté des éditeurs chinois, si l'on se félicite de bonnes ventes des droits de traduction on déplore là encore l'accueil. Le vice-président du groupe corporatif d'éditeurs chinois, Li Pengyi a déclaré : « On n'estime pas avoir été traité avec hospitalité ». Et il a ajouté faisant référence au discours de la Chancellière : « Si l'Allemagne ou Merkel avaient joué le rôle d'invité en Chine, nous n'aurions jamais imaginé nous adresser à eux d'une telle manière ».
Des débats à une voix
Pour les dissidents, le constat n'est pas vraiment positif non plus. Certains ont dû venir à la Foire sans invitation comme Dai Qing ou l'auteur Ma Jian. Et les débats attendus par nombre d'opposants au régime chinois n'ont pu avoir lieu car refusés par les officiels.
Il en a été ainsi pour la table ronde organisée par le PEN international, et portant l'intitulé : « Liberté d'expression, liberté de parole » qui a tournée a une conversation de bonne entente entre l'écrivain Abdulrussul OezHun, le poète Bei Ling et l'auteur Zhou Qing.
Les organisateurs de la Foire du livre de Francfort expliquent que sur les 500 événements autour de la Chine moins de la moitié sont officiels.