Genre : Clip vidéo musical
Année : 1970
Durée : 5,30min
La critique de ClashDoherty :
Ah, l'album mal-aimé. Sorti en 1970, premier album dylanien de la seconde décennie de sa carrière, Self Portrait est aussi son second double album studio.
C'est indéniablement un des albums les moins bien estimés du Barde, il fut assassiné en son temps par des critiques très dures (la plus célèbre vient de Greil Marcus, de Rolling Stone Magazine : What's this shit ? en était le titre), et il est évident qu'il ne fait pas partie des meilleurs albums de Dylan.
Mais ce disque mérite quand même l'écoute, et une écoute aussi attentive que dénuée de toute envie de comparaison. N'essayez pas de comparer Self Portrait avec, au pif, Highway 61 Revisited.
Ca n'est pas comparable. Tout au plus peut-on comparer Self Portrait avec les albums qui le sandwichent dans la discographie dylanienne : Nashville Skyline de 1969 (dont il n'a pas à rougir) et New Morning de 1970, sorti après (et franchement mauvais, pour la peine).
Self Portrait, c'est Dylan en mode autosabordage, chapitre 2. Oui, le Barde en avait marre que tout le monde le voie comme un prophète annonçant la bonne parole folkeuse et contestataire.
Nashville Skyline, et ses 27 minutes de folk et de country sans aucune prétention et sans aucun message (chansons d'amour, pour la plupart), a bien marché, et n'a pas totalement convancu les fans que le Barde voulait casser son mythe.
Avec Self Portrait, dont la pochette peinte par Dylan (et très moche) le représente, l'évidence est bien là : Dylan a réussi à casser le mythe. 24 chansons, dont pas mal de reprises, et pas mal de chansons volontairement niaises (Take A Message To Mary, I Forgot More Than You'll Ever Know, Blue Moon), avec deux versions live d'anciennes chansons (Like A Rolling Stone, She Belongs To Me), deux instrumentaux (Wigwam, Woogie Boogie) et avec une première chanson (All The Tired Horses) chantée uniquement par des choristes féminins.
Parmi les reprises, Blue Moon, The Boxer, Let It Be Me (de Bécaud ! ici en anglais, donc). Et quasiment partout sur les 74 minutes du disque, Dylan chante d'une voix de crooner que les fans apprécieront, on le comprend, mal (Copper Kettle, Take Me As I Am (Or Let Me Go)...).
Mais Self Portrait, c'est aussi du folk. Et si l'album déroute totalement et s'inscrit dans une optique d'easy-listening qui, franchement, ne cadre pas avec le style dylanien (on écoute Dylan pour ses textes ; si les chansons ne veulent rien dire de particulier, où est l'intérêt ?, se diront les fans), il contient quand même de grandes chansons, comme Minstrel Boy, The Mighty Quinn (Quinn, The Eskimo) ou cet immense Days Of '49 que j'ai décidé de vous offrir ici.
Chanson la plus longue de l'album (5,35 minutes), elle est aussi la plus pure, celle qui aurait pu se trouver sur John Wesley Harding, Planet Waves, Blonde On Blonde ou Another Side Of Bob Dylan. Veuillez excuser cette longue introduction pour remettre les pendules à l'heure en ce qui concerne l'album, et laissez-moi conclure l'article sur Days Of '49, donc, chanson sur laquelle Bob Dylan retrouve sa voix naturelle, sans chiquer au crooner à la Johnny Mathis.
C'est certes long, et pas spécialement folk-rock (piano, guitare sèche, rythmique, mais pas d'harmonica), mais on tient franchement, ici, le sommet absolu de Self Portrait.
Une chanson touchante et lyrique, totalement convaincante, qui à elle seule impose l'achat (jamais à un prix très élevé) de l'album. Une de mes chansons préférées du Barde.
Et pour conclure, j'avoue adorer l'ensemble de l'album, qui fut, avec Desire, mon premier Dylan. Un Dylan certes mineur, mais loin d'être raté, que ce Self Portrait, et franchement, il mérite d'être réhabilité (d'ailleurs, il a tendance à l'être) !
Note : 20/20
I'm old Tom Moore from the bummer's shore in that good old golden days
They call me a bummer and a ginsot too, but what cares I for praise ?
I wander around from town to town just like a roving sign
And all the people say, "There goes Tom Moore, in the days of '49"
In the days of old, in the days of gold
How oft'times I repine for the days of old
When we dug up the gold, in the days of '49.
My comrades they all loved me well, a jolly saucy crew
A few hard cases I will recall though they all were brave and true
Whatever the pitch they never would flinch, they never would fret or whine
Like good old bricks they stood the kicks in the days of '49
In the days of old, in the days of gold
How oft'times I repine for the days of old
When we dug up the gold, in the days of '49.
There was New York Jake, the butcher boy, he was always getting tight
And every time that he'd get full he was spoiling for a fight
But Jake rampaged against a knife in the hands of old Bob Stein
And over Jake they held a wake in the days of '49
In the days of old, in the days of gold
How oft'times I repine for the days of old
When we dug up the gold, in the days of '49.
There was Poker Bill, one of the boys who was always in a game
Whether he lost or whether he won, to him it was always the same
He would ante up and draw his cards and he would you go a hatful blind
In the game with death Bill lost his breath, in the days of '49
In the days of old, in the days of gold
How oft'times I repine for the days of old
When we dug up the gold, in the days of '49.
There was Ragshag Bill from Buffalo, I never will forget
He would roar all day and he'd roar all night and I guess he's roaring yet
One day he fell in a prospect hole, in a roaring bad design
And in that hole he roared out his soul, in the days of '49
In the days of old, in the days of gold
How oft'times I repine for the days of old
When we dug up the gold, in the days of '49.
Of the comrades all that I've had, there's none that's left to boast
And I'm left alone in my misery like some poor wandering ghost
And I pass by from town to town, they call me a rambling sign
"There goes Tom Moore, a bummer shore in the days of '49 "
In the days of old, in the days of gold
How oft'times I repine for the days of old
When we dug up the gold, in the days of '49.