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La vie devant soi

Par A_girl_from_earth
LA VIE DEVANT SOI


LA VIE DEVANT SOI
Malgré l'excellente réputation dont jouit cet auteur et ce roman en particulier, je n'aurais jamais cru qu'il m'enthousiasmerait moi aussi au point que j'ai maintenant envie de lire toute l'oeuvre de Romain Gary! (oui c'est mon premier! LA VIE DEVANT SOI)
C'est que je ne voyais pas en quoi l'histoire d'un petit garçon arabe élevé par une vieille femme juive, ancienne prostituée, allait pouvoir me parler. Je craignais une histoire convenue avec son trop plein de bons sentiments auxquels on a du mal à croire, des lieux communs, rien de très neuf vraiment.
Je dois dire que c'est tout de même au fur et à mesure de ma lecture que j'ai commencé à trouver ça sympathique et à rentrer dedans, à m'attacher aux personnages, le coup de coeur n'est pas venu immédiatement, et c'est même maintenant en repensant à ce livre et en relisant certains passages que je trouve cette histoire de plus en plus fabuleuse...
Ce roman est une grande leçon d'humanité, de vie, de tolérance, de solidarité, c'est Les misérables du XXè siècle (et même du XXIè siècle, ce livre étant encore tout à fait d'actualité à travers les divers thèmes évoqués): un roman réunissant celles qui "se défendent" (les prostituées), travestis, noirs, juifs, arabes, bref, tous les marginaux de la société parisienne, sérieusement, dit comme ça, ça ne m'aurait pas donné envie de le lire, et pourtant il se dégage une certaine magie de cette histoire.
Les dialogues sont truculents, la vie qui y règne foisonnante, tous les personnages sont excellents, attachants, émouvants, on rit, on pleurerait presque, un peu façon "La vie est belle".
J'ai adoré la façon dont cette histoire était racontée par Momo, le petit garçon arabe dont l'innocence et la candeur touchent et amusent en même temps. Son parler propre à lui et la spontanéité de ses propos étaient un vrai régal.

"Il devait penser que j'étais encore interdit aux mineurs et qu'il y avait des choses que je ne devais pas savoir."
"J'y suis resté un bon moment parce que je n'étais pas urgent nulle part ailleurs..."
"Moi, l'héroïne, je crache dessus. [...] Pour se piquer, il faut vraiment chercher à être heureux et il n'y a que les rois des cons qui ont des idées pareilles. [...] Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie."
"Quand Madame Rosa sourit, elle devient moins vieille et moche que d'habitude car elle a gardé un sourire très jeune qui lui donne des soins de beauté."

J'ai trouvé tout cela vraiment joliment dit et pensé, un peu façon "les mots d'enfant" qui font sourire et qui pourtant cachent des vérités vraies.
Je ne m'attendais pas non plus à ce plaidoyer pour l'euthanasie que j'ai trouvé osé, très beau, très fort, poignant. C'est un sujet difficile, comme tant d'autres, mais j'ai apprécié cette prise de position que je partage.

"Elle ne voulait pas entendre parler de l'hôpital où ils vous font mourir jusqu'au bout au lieu de vous faire une piqûre. Elle disait qu'en France on était contre la mort douce et qu'on vous forçait à vivre tant que vous étiez encore capable d'en baver. [...] ... et elle se mettait à pleurer lorsqu'elle pensait qu'elle allait peut-être mourir en règle avec la loi."

Les trois derniers mots du récit, wouf! Une conclusion brutale, ça a failli m'achever!
Roman écrit en 1975 par Romain Gary sous son pseudonyme Emile Ajar et qui a obtenu le prix Goncourt.

Lu dans le cadre du défi   LA VIE DEVANT SOI
(DAL - 13 / reste 01 LA VIE DEVANT SOI - mais je doute de lire ce dernier d'ici la fin de l'année...)


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