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L’oeil du tigre, man

Par Dalyna

l'oeil du tigre stalone

Oui, je sais fidèle lecteur ce que tu te dis quand t’arrives sur mon blog : « C’est quoi ce blog décédé, en jachère, qui ose en plus s’intituler Revue de Presse ? ». J’avoue.

Mais en même temps, je t’avais prévenu. Depuis que j’ai lâché mon taf de merde, ben c’est que Dalyna, elle travaille un peu histoire de se dire qu’elle ne l’a pas fait pour rien. Du coup, ce blog est complètement délaissé. Du moins, revue de presse parlant. Car paradoxalement, j’ai des tas de choses à dire. Le hic, c’est que cela concerne plutôt ma petite life, et donc le journalisme, plutôt que l’actualité.

Je vais vous expliquer un truc. Un gros scoop, un truc qu’on ne m’avait jamais dit et que j’ai du découvrir toute seule comme une grande : figurez-vous qu’un pigiste, avant d’être un journaliste, c’est un bon commercial. Et oui, et si je l’avais su, croyez-moi, au lieu de faire un cursus journalisme, je me serais plutôt orientée en école de commerce pour connaître les bases. Ca m’aurait économisé des mois de galère à comprendre et décoder comment ça se passe dans le business.

Voici une journée-type de pigiste. On se lève, on prend un petit déj tranquille, comme tout le monde, tout en tentant de s’informer un peu de ce qui s’est passé dans le monde. En général, ce n’est pas très intéressant en tant que tel, c’est plutôt quand on croise les infos entre elles que ça peut donner une dimension. Après avoir pris son Kellogg’s, direction l’ordinateur donc. Si t’as une idée d’article, tu commences par faire ta pré-enquête en prenant des contacts divers, passant des petits coups de fil à droite à gauche. Si tu sens que y’a matière à développer, tu commences à écrire ce qu’on appelle un synopsis, sorte de résumé de l’article en mode teasing, que tu enverras ensuite aux rédac chefs. Jusqu’ici, tout va bien. En revanche, si t’as pas d’idées, t’es un peu dans la merde, mais passons.

Une fois que t’as écrit ton synopsis, nous voilà dans la 2ème phase et c’est là où ça devient bien galère. Je t’explique le truc, tu sors ton Guide de la pige, ton carnet d’adresses, et tu commences le merveilleux travail de démarchage : par mail, par tel, par télégramme, c’est comme tu veux. Ce qui compte est d’en envoyer un maximum. Pourquoi ? Parce que sur 45 mails environ, tu peux espérer une seule réponse positive. Le reste, c’est soit du « Super, mais on n’a pas de budget piges en ce moment » (C’est ballot), ou « Ce n’est pas notre style » (là, ça veut dire que t’as un peu merdé niveau ciblage, mais 45 mails aussi, y’à de quoi s’embrouiller), et le top du top du mail, je ne l’ai eu qu’une fois, mais franchement, il m’a tellement plu que je vous le met ici « Non, merci » (mot**r fuc**r). Si ça, c’est pas la classe comme réponse. Je préfère encore le vent du nord.

En général, cette phase intensive de démarchage est une période terrible. Elle dure une semaine environ, pendant laquelle vous passez par toutes les phases émotionnelles du monde. L’enthousiasme, le stress, le doute, et… le blues. Ouais, parce que quand t’as bossé une semaine sur un sujet, que tu l’as envoyé à toutes les rédactions de France et de Navarre, et que tu te retrouves sans réponse alors que tu sens que c’est un bête de sujet, y’a un moment où t’en peux plus. Ca m’arrive quasiment tout le temps. C’est le moment où en tant que pigiste, on est testé par le Dieu du journalisme à fond. Où je me maudis d’avoir choisi ce métier, ou j’ai envie d’envoyer des colis piégés… En général, je me contente d’éteindre mon ordi de merde qui me débecte, et j’allume la télé. Je regarde Delarue, je vis mon chagrin à fond. J’écoute les témoins raconter leurs histoires à deux balles. Ouais, moi quand je vais mal, j’aime bien le faire à fond tu vois. Le trou noir. Parfois, une larme coule même sur ma joue. Et puis, après 30 minutes de déprime intense, avec l’énergie du désespoir, tu te dis que t’en as rien à foutre, que tu vas les harceler s’il le faut. Tu rallumes donc ton ordi et tu recommences ton boulot de commercial…

Et puis, à un moment donné, quand le Dieu du journalisme t’as bien éprouvée, il finit quand même par être clément. T’es en mode Stalone, œil du tigre, et tout d’un coup, tel un sésame, un rédacteur en chef intelligent a compris l’intérêt de ton sujet. Mieux, il te passe commande. Et là, t’es trop ému, tu sais pourquoi ? Parce que pour la première fois depuis une semaine, tu vas enfin faire ton métier. Tu vas virer ton habit de commercial tant détesté, et tu renfiles celui de journaliste, qui écrit, bosse sur son sujet. Du coup, t’es tellement content, que t’as limite envie de faire péter le champagne le soir même.

A suivre…


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