Cinéma: Mon rôle dans "Ihki Ya Sheherazade" m'a autrement présentée au public (Sanae Akroud)

Abou Dhabi-19/10/09- Le film "Ihki Ya Sheherazade" a été une expérience qui "m'a permis de changer le cliché dominant mes rôles dans les drames télévisés", a déclaré l'actrice marocaine Sanaa Akroud, à l'affiche de ce long métrage égyptien de Yousri Nasrallah. Dans un entretien à la MAP, en marge de la projection de ce film en compétition officielle au Festival international du cinéma du Moyen-Orient, organisé à Abou Dhabi, Sanaa Akroud estime avoir eu de la "chance" de participer à cette expérience, sa première en Egypte aux cô tés de grands noms du cinéma.

"C'est pour moi une grande expérience qui m'a grandement profité" et qui fut "un pari que j'avais pris en toute conscience", a dit l'actrice, qui a été chaleureusement applaudie en fin projection pour l'interprétation du rô le de Nehad, médecin dentiste.

"Je suis une comédienne et j'entends interpréter le maximum de personnages aussi différents soient-ils, ce qui est d'ailleurs la clé de la réussite pour tout acteur", a-t-elle dit.

Sanae Akroud estime que Nehad est un personnage "complètement différent" de ceux qu'elle a eu à interpréter auparavant en ce sens qu'il requiert "plus de cran".

"Ce personnage m'a fasciné au point que j'ai réussi, grâce à Dieu, à m'identifier à lui", a ajouté l'actrice marocaine, qui s'est également félicitée d'un autre pari, le "plus grand", qu'elle a pu relever, à savoir la maîtrise en "temps très court" du dialecte égyptien et l'interprétation d'un "rô le complexe" aux cô tés de grandes figures du cinéma arabe et égyptien, du calibre de Sawsane Badr, Mahmoud Hemida ou Mouna Zaki.

Sanae Akroud affirme qu'elle ne se sent pas animée par la volonté d'user de la célérité pour arriver à la célébrité. Elle préfère plutô t avoir une forte présence dans des oeuvres cinématographiques et d'y interpréter tous les rô les, quels qu'en soient la nature et le genre.

A propos des échos que pourrait susciter au sein du public marocain le courage que lui prêtent les critiques pour avoir osé relever le défi d'interpréter ce personnage, Sanae Akroud a rappelé que les Marocains la connaissent "très bien" et qu'il l'apprécient.

"Je suis reconaissante à ce public pour le soutien qu'il m'a toujours réservée mais mes rô les clichés m'ennuyaient et j'ai décidé de m'ouvrir sur d'autre rô les, un vrai comédien, a-t-elle expliqué.

A l'origine de cette expérience, Sanaa Akroud raconte avoir été choisie par le réalisateur égyptien, à l'issue d'un casting aux cô tés de comédiennes égyptiennes.

De son cô té, le réalisateur égyptien a salué Sanaa Akroud pour son grand talent : "c'est l'une des meilleurs actrices avec lesquelles j'ai eu à travailler", a-t-il confié à la MAP.

"Elle a réussi à s'identifier à merveille et sans complexe au personnage et à pratiquer le dialecte égyptien en trois semaines seulement", a précisé Yousri Nasrallah, qui ne cache pas "avoir été très agreablement surpris".

Pour sa part, Mahmoud Hamida -le mari dans le film- a qualifié Sanaa Akroud de "comédienne talentueuse et intelligente qui a réussi, grâce à sa persévérance, à jouer un rô le difficile".

"Elle parlait égyptien tellement bien que les critiques étaient nombreux à se méprendre sur sa nationalité, a-t-il noté.

Le film raconte l'histoire d'une jeune animatrice d'une émission casse tabous à la télévision (Mouna Zaki), consacrée aux problèmes que vivent les Egyptiennes de tous les bords sociaux. Akroud y interprète le rô le de Nehad, médecin dentiste, opposée à son mari, un homme d'affaires (Mahmoud Hemida), qui refuse de lui accorder le divorce et tente de la soumettre au chantage pour céder à ses voeux de reprendre sa liberté.

Douze longs métrages, 18 courts métrages et 6 documentaires sont en lice pour le "Perle Noire" du festival, dont le palmarès sera annoncé mardi dans la soirée.

MAP