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Le Petit Nicolas

Publié le 20 octobre 2009 par Mg

Il carbure bien, le père Goscinny, depuis quelques années. Astérix et autres y sont passés, et c’est au tour du Petit Nicolas. Un petit Nicolas qui a bercé nos enfances (je sais pas vous, mais la mienne en tout cas) au gré de courts récits en noir et blanc, ou presque, pour des anecdotes très enfantines qui comme d’habitude nous apprenne la vie. Bref, c’était un vrai défi de l’imposer en couleurs et en version longue au cinéma, ce à quoi s’est atteler Laurent Tirard (Mensonges et Trahisons, Molière).

Le résultat final n’est pas aussi charmant que son original, mais impose très vite une bonhomie très enfantine. Difficile de résister aux charmants bambins qui ont été choisis avec soin parmi des milliers. Malgré la tête un peu trop sérieuse du héros, on retrouve parfaitement les Alceste et Rufus de la bande dessinée (entre autres). Leurs péripéties sont tout aussi charmantes, entre une volonté de trop bien faire et les histoires de bandes à l’âge de huit ans. Tout cela sur fond de problème de petit frère et de paternité, Tirard et son co-scénariste (avec Alain Chabat pour les dialogues) ont su broder une histoire complète autour des divers incidents et questions des enfants. Sans oublier les adultes et leurs noms volontairement comiques, de Moucheboume au Bouillon (qui fait vraiment peur).

Outre la forme passablement sympathique, difficile de voir ici un chef d’oeuvre tant le fond manque de consistance. Alors oui, c’est très joli, pas très long, parfaitement formaté pour le prime time. Formidable efficacité doublé d’un certain savoir faire (en marge, le générique de début est très bien foutu), mais on reste en surface. Comme si on avait enlevé 1 plan sur 2 pour caler aux séances du cinéma. Reconstitué dans des années 50 factices, Nicolas nous raconte son histoire quasiment à la première personne, démultipliant les effets (décors multiples, effets spéciaux…) et les guests pour des plans uniques (cf Gérard Jugnot). Un petit côté tape-à-l’oeil qui voit sans doute ici la volonté de vouloir rassembler le maximum de gens et combler le ralenti du rythme, coincé entre une multitude personnages qui ne font qu’apparaitre, et la succession de scénettes centrées sur les enfants qui passent à une vitesse folle. A ce rythme là, on espère voir une version longue en DVD qui sera plus consistante.

Pas un échec mais un film sans doute plus destiné à une jeune génération, Le Petit Nicolas reste un bon divertissement franco-française qui a du mal à dépasser ses objectifs. Difficile d’imaginer ici un humour satirique, mais on aurait aimé plus d’audaces.. Pourtant il y avait du Chabat à un moment.


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