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états – mines

Publié le 21 octobre 2009 par Collectifnrv
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Politiquement parlant, ce n’est pas très neuf – et pourtant, cela ne saute pas encore aux yeux de tous –, il y a une « fausse Gauche » : le PS et ses déclinaisons ; c'est-à-dire, des partis de non-opposition à un « vrai » parti d’actions, et de réformes. On nous martèle assez que les partis de Droite sont « concrets », « réalistes », « efficaces », etc. ; et que leurs actions sont fondées sur des « études », des « chiffres », des « expertises », des « faits »… Mais, dans tous les cas, nous restons dans le spectacle atterrant de la classe possédante : de la catégorie de la population qui possède autant en biens (et en terrains)… qu’en « paroles ». Et donc, en fait, un grand parti (unique) schizophrène de non-opposition systématique ; la « gauche de la Gauche » n’étant autre qu’une forme « améliorée », « modernisée », « sophistiquée » de cette politique de la représentation – en représentation.

Soit, sur la scène : d’un côté (à droite), une porte : celle qui ouvre les « solutions de crise » (du capitalisme qui, par principe, s’auto-génère de ses crises) ; et de l’autre, une autre porte (à gauche), celle qui permet de sortir du capitalisme « sauvage » (car sans doute pas encore assez « barbare »), pour le « moraliser ». Soit donc, les deux fausses portes de la politique, continuellement présentées, à longueur de temps ! Et des millions de gogos, qui s’y engouffrent. La politique désignant, pour nos contemporains, le sempiternel jeu de chaises musicales de tous les faux-problèmes avec des demi-solutions (des pires aux moins mauvaises) ; et où l'on tire la couverture à soi en faisant semblant de choisir pour le meilleur non-choix qui produira à nouveau un pseudo dilemme !

Alors que, au fond, il n’y a – et aura toujours – qu’un seul (vrai) problème : « ils » veulent être gouvernés ! « Ils » veulent un… pro-grâââ-mme ! « Ils », ce sont les électeurs, les « citoyens-consommateurs » qui veulent savoir ce qui les attend, pour arrêter leur choix : de voter « Oui » ou « Non », « 1 » ou « 2 », « Pepsi » ou « Coca », « Starac » ou « Popstar » ; de désigner en masse le « meilleur ». Tout en continuant à se baigner dans leur léthargie. Alors, on donne sa « voix » à un énergumène qui saura diriger un Etat « meilleur » : selon les circonstances, ça signifie « lucratif », et d’autres fois « moral ». Or, le « programme », quel qu’il soit, reste une aliénation. Une « promesse ». De l’incertitude, on parvient à énoncer de vagues intentions, et peu importe si elles correspondront à leur réalisation. Il faut dire qu’à une époque, c’eut été le « Paradis », et beaucoup s’en contentaient benoîtement. Puis, un beau jour, est apparu dans les discours publics, un mot qui a fait fortune depuis : le con-cret ! Ce fut alors, le « Progrès », la « Modernité », ou ailleurs, le « Plan ». Mais, très vite, ils se sont avérés insatisfaisants. L’objet du la « promesse » peut toujours changer, mais jamais on ne veut se débarrasser définitivement du Programme !!!

Le programme « de l’Etat meilleur », de la « meilleure gouvernance envisageable », est nécessairement une aberration. Comment peut-on spéculer sur le comportement d’un si grand nombre d’individus ? A moins de raconter continuellement des salades ? Car, à chaque palier de l’organisation sociale, toute impeccablement conçue qu’elle serait, il y a inévitablement le facteur humain : les névroses, les bassesses, les accidents. Alors, peut-être des ajustements un peu moins « dégueulasses » que les propositions adverses ? Mais, toujours en deçà du politique : du comportement (éthique) élémentaire que chacun devrait avoir vis-à-vis de l’autre. Ou alors, ce ne serait donc que ça le « réalisme » : savoir que le plus grand nombre de nos contemporains sont quoi ? Hypocrites, égoïstes, lâches, cupides, abrutis,… malins ?!!! Mais alors, une politique… « bien intentionnée », ne serait donc que l’ajustement des institutions pour « mieux » gérer les médiocrités du troupeau humain ?!

Et si le politique, ce pouvait être, et de façon encore plus « réaliste », l’agrégation, (le regroupement) de tous les Sujets « consistants » – de « cocos individualistes », « solidaires » et « conséquents » – plutôt que la satisfaction de tous les Sujets « obscurs » et « réactifs » ? Et si la seule « révolution » possible, ce n’était que la transformation de l’individu « versatile » en Sujet consistant : celui qui va exténuer toutes les étapes d’une procédure de vérité par sa capacité à raisonner. Car si tous les individus agissaient à chaque instant en tant que Sujets conséquents, alors il n’y aurait plus besoin d’ajustements (« équitables ») d’un Etat quelconque. La réorganisation de l’Etat n’étant qu’une variante de la soumission – à une autorité de l’administration : une aliénation plus « acceptable » ; mieux « consentie ».

La seule sortie possible du Sujet vers son émancipation, la seule « révolution »… « palpable », « concrète », c’est la Pensée, par le biais du savoir, et non pas encore par la dépendance à un Etat, tout « vertueux » soit-il. Car l’Etat (d’essence bourgeoise), c’est encore le Pouvoir. Et le Pouvoir, c’est la division, et la propriété. Et la prétendue « démocratie », une « gestion quantitative », par les suffrages majoritaires, finissant par ne reposer que sur la démagogie : un groupe contre une minorité, et toujours la coercition du plus fort (par le nombre, par le muscle) sur des cas isolés ! Alors que la Pensée, celle de l’être autonome capable de produire lui-même sa propre réflexion sur son Etre-là-au-monde-malgré-les-autres, c’est la liberté de l’imagination en prise avec le Réel. C’est pour cela que la classe dominante doit tout faire, souvent inconsciemment du reste, et toujours sans imagination, mais sans jamais manquer de ruse, pour la liquider, ou la dissoudre dans la « réalité » : la distraction, l’actualité, l’opinion, le libre arbitre, le juridisme, le contrôle, la philosophie morale…

Le seul programme valable à suivre – non comme fin, mais comme moyen… de sortir –, c’est la discipline dans la connaissance (de soi, des autres). Par conséquent, on peut toujours laisser les Sujets « inconstants » et « superficiels » entre eux ; et, attendre – ou contribuer activement à ce – que ces magnifiques portes leur reviennent à la gueule !!!

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par Albin Didon


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