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Freischwhimmer festival - Turbo Pascal, même pas peur

Publié le 21 octobre 2009 par Steffi
Freischwhimmer festival - Turbo Pascal, même pas peurTurbo Pascal c'est ce collectif berlinois qui en 2006 émergeait du joyeux fourre-tout du 100° Berlin. Pendant trois jours, sans sélection aucune si ce n'est celle du "premier arrivé" 100 performeurs, artistes, troupes, amateurs ou pros, ont porte ouverte à la Hau et aux Sophiensaele pour présenter leurs productions. Un grand mic-mac théâtral au rythme marathonien d'où émergent parfois des figures. Turbo Pascal donc, avait tiré son épingle du jeu en 2006 et pouvait dès l'année suivante commencer à tourner sur les scènes "reconnues" allemandes. Leur credo, interpeller le public, gommer les barrières scènes-salles. La semaine dernière ils ont ouvert le festival Freischwimmer 09 - Plateforme pour le jeune théâtre - un rendez-vous co-organisé par les Sophiensaele mais aussi le Kampnagel à Hambourg, le forum du Freies Theater de Dusseldorf,la Theaterhaus Gessnerallee à Zürich et la Künstlerhaus de Vienne. Sous la thématique du "choc" ils ont présenté "Ich bin nicht wirklich die Gefahr", une performance jouant des scénarios du pire où le spectateur est pris à parti. Sans grand frisson mais joyeusement poétique. “Que se passerait-il si toutes les 250 personnes du public devaient sortir en même temps par la même porte?” “Savez-vous que l’installation électrique de cette salle date du temps de la RDA?” “Il y a deux ans des morceaux de ce plafond sont tombés sur la scène...” Ainsi nous reçoit le collectif Turbo Pascal sur la scène des Sophiensaele. Bienvenue en paranoïa aïgue, celle de nos sociétés du tout sécurité où la moindre faille technique devient obsédante. Les quatre acteurs-performeurs ont commencé parmi nous, susurrant des horreurs pour nous faire craindre le pire. Le thème du festival Freischwimmer n’est-il pas le “choc” cette année? Tout peut être cause de peur, tout peut provoquer l’accident, et pourquoi pas la mort, un portable, une échelle, une pomme. Alors méfions-nous! Les quatre acteurs jouent des mots et des scénario, poussent à l’extrême une politique de prévention des risques, et dessinent à même le sol les zones des possibles. Quand la pièce tourne à la panne d’électricité générale, nous voilà plongés dans le noir total, nous qui avions été allumés plein feux au début du spectacle. On nous distribue alors de petites lampes à faisceaux rouges, on se laisse alors guider par celui-qui sait, ou du moins fait mine, et obéissons aux consignes. “Tourner en rond”, “les filles à droite”, “les garçons à gauche” “Qui est enceinte?”, “qui est infirmier?”, “qui a de la nourriture?”. Nous voilà contraints de vider nos sacs et nos poches, tout est bon à prendre, bonbons, pommes croquées, bouteilles de bière.Mais le grand frisson n’est pas au rendez-vous, la catastrophe non plus. Rien ne nous fait vraiment peur dans cette grande salle de théâtre berlinoise aux murs décrépis. Certes il le plafond s’est vraiment effondré il y a deux ans, et oui, il est vrai que ce beau loft industriel était auparavant une centrale électrique de la RDA. Mais le scénario du pire reste flottant. On préfère alors s’amuser du temps faussement dramatique, des envolées poétiques, des déplacements des corps, des morts mimées au ralenti, des jeux de lumière astucieux. Obligation de finir sur la scène, forcés de quitter nos chaises suivant les consignes de sécurité. Là, tout se termine en chanson, en tapant dans les mains. La peur est bien loin...
Prochaines dates pour les non-Berlinois :
24.+25. Oktober 21.00 Uhr Kampnagel, Hamburg
26.+27. November 21.00 Uhr Theaterhaus Gessnerallee, Zürich
7.+8. Dezember 21.00 Uhr brut im Künstlerhaus, Wien
19.+20. Januar 19.30 Uhr Forum Freies Theater, Düsseldorf
5.+6.+7.+8. November 20.00 Uhr LOT-Theater, Braunschweig
10.+11.+12.+13. November 20.00 Uhr, Theaterhaus Hildesheim

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