Magazine Culture

Et mon coeur transparent....

Par Sylvie

DE VERONIQUE OVALDE
Prix France Culture Télérama 2008
Et mon coeur transparent
Editions de l'Olivier, 2008
Véronique Ovaldé est l'une des voix les plus originales de la littérature française actuelle. On dit que cette dernière est tournée vers l'autofiction, un repli sur soi. Véronique Ovaldé nous livre au contraire des contes plein de fantaisie et de merveilleux, des histoires qui ne se passent que dans les livres !
J'avais eu plutôt une approche négative de Déloger l'animal où elle faisait s'exprimer une petite fille attardée dans un langage  très soutenu. Dans Et mon coeur transparent, je me suis vraiment laissée embarquer dans un monde certes incroyable mais peu importe !
Lancelot, un solitaire un peu hypocondriaque et rêveur, tombe amoureux de la belle Irina. Il n'hésite pas à quitter sa femme subitement pour aller la rejoindre. Alors que Lancelot reste bien sage à la maison, irina parcourt le monde pour faire des documentaires animaliers. Jusqu'au jour où Irina est retrouvée morte, noyée dans une voiture qui ne lui appartient pas...La police découvre qu'elle était morte avant l'accident.
Déboussolé, Lancelot va pourtant enquêter sur la mort mystérieuse d'Irina et découvrir un toute autre personnage...
Véronique Ovaldé détourne à sa manière le roman noir et le récit d'apprentissage. Dans ce roman s'apparentant à un conte, on est tout à coup plongé dans un monde de terroristes ! Lancelot, tel un nouveau Candide, découvre la face cachée du monde.
Comme à son habitude, Ovaldé ne donne aucun détail spatio-temporel réel ; nous sommes dans la ville imaginaire de Camerone et dans un pays enneigé.
Le roman est le récit des aventures rocambolesques de Lancelot raconté par l'auteur dans une langue très imagée, enfantine et "sucrée". Ainsi, un sourire peut être "chaud et laineux" et les chewing-gum parfumés à la crème de marron.
Entrez dans un monde fantaisiste où les meubles disparaissent, où des chaussures rouges vont tombent sur la tête, où les petites filles s'appellent Tralala et où les recettes de cuisine deviennent des recettes de cocktail molotov et où les terroristes distribuent des livres pour enfants pas très catholiques et des boîtes à musique chantant l'Internationale !
Véronique Ovaldé choisit un style naïf et coloré pour dire un monde très noir où les gens, finalement, ont du mal à se connaître.
Elle explore l'intime d'un couple dans une histoire fantasque et c'est beaucoup mieux que dans un énième roman d'autofiction !
Revigorant !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sylvie 700 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines