En dépit de
l'affiche de cette exposition, qui nous éclaire sur l'importance jamais assez souligné du graphisme dans l'art de la communication (voir ci-contre)
(Mais pourquoi l'emploi de ce vieux marron ? Pourquoi cette effet de découpage et de collage ? oui, pourquoi ??)
Enfin bref, malgré donc ce graphisme hideux, et en dépit d'un intitulé presque aussi affriolant que les
titres de la collection Que sais-je? votre serviteur s'est rendu aujourd'hui à l'exposition temporaire du Musée Saint-Raymond.
Point n°1 = Comme l'affiche le laisse présager, n'y allez pas pour le graphisme, n'y allez pas pour la
scénographie, ou les petits jeux sur lesquels vous aimez bien appuyer pour faire briller les petits points lumineux correspondants aux villes qui auraient marqué l'axe d'Aquitaine. Ici point de
rigolade. Point de jeux. Vous ne trouverez que des blocs marrons (oui le marron est un peu la couleur thématique de l'expo - de fait, on ne peut pas leur enlever une certaine cohérence dans le
pas beau). Les blocs illustrent les grands thèmes de l'expo : les marchandises transportées sur cet axe, les bateaux, la culture du vin, les ports que l'archéologie a permis de retrouver etc.
Chaque bloc se compose d'un texte écrit pas bien grand, puis de photos (agrandissements d'objets présents dans l'expo ou pas - ça c'est un peu trompeur! - et de dessins), et enfin des vitrines
contenant des objets (beaucoup de vases et autre récipients en céramique qui, il faut bien le reconnaître, ont du mal à susciter l'intérêt du quidam)
Point n°2 : On apprend pas grand chose, ou plutôt on sent bien qu'on pourrait apprendre beaucoup, mais il nous manque tout le contexte autour pour que l'on comprenne de quoi il s'agit. Au fait
c'est avant ou après la conquête de la Gaule ? et c'était qui l'empereur à ce moment là ? Bon et alors les routes elles ont été faites quand ? Et avant y avait quoi ? Autant de question que
votre serviteur ne manquât pas de se poser, et qui ne trouvèrent pas de réponses. Bien souvent les expos oublient le contexte, c'est dommage. Moi je dis vive les cartes et vive les frises
chronologiques ! Il n'y en a jamais trop. Et là, faute de repères de ce genre, permettant de rattacher l'ensemble à ce que je connais, j'ai bien peur que dans trois jours tout soit oublié.
Point n°3 : Les objets ! et finalement c'est d'abord à cela que servent les expositions.
Alors il faut passer outre graphisme et austérité pour aller voir ceci :
-un couple de petits chevaux en bronze doré attelé à un char : des "appliques" (mais on ne sait pas de quoi) qui inexplicablement ne sont pas sur l'affiche (trop racoleur le doré?).
-une belle intaille en cornaline
-des perles bleues qui auraient servies de colliers pour orner les chevaux
-une hipposandale : l'ancêtre du fer à cheval !
-un lingot de plomb pesant 65 kilos
-et même un bouchon de liège pour amphore
Ces objets, même gelés derrière les vitrines marrons, parviennent à susciter encore l'émerveillement. Malgré les schémas des archéologues, les chiffres, les statistiques...votre serviteur a vu
les hommes qui se cachaient derrière, et c'est cela qui l'intéresse. Elle aurait aimé voir davantage les échanges culturels, les textes écrits par ces hommes, enfin elle aurait préféré avoir
plus d'histoire dans l'archéologie.
Mais enfin, allez-y, juste pour voir les vaillants petits chevaux.
La voie de Rome : entre Méditerranée et Atlantique
Jusqu'au 8 novembre 2009
Tous les jours de 10h-18h
http://www.saintraymond.toulouse.fr/