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Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé

Par Mango
Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé
« Quand on lui apprend qu’elle va mourir dans six mois, Vera Candida abandonne tout pour retourner à Vatapuna »
Dès la première phrase du roman, nous connaissons la fin ! L’héroïne retourne sur l’île de son enfance, là où vit encore peut-être, dans sa petite cabane, celle qui l’a élevée, sa grand-mère maternelle, Rose Bustamente aux deux métiers, celle qui, « avant de devenir la meilleure pêcheuse de poissons volants de ce bout de mer,  avait été la plus jolie pute de Vatapuna  », celle aussi qui avait été  répudiée par sa mère à quatorze ans parce qu’elle n’était plus vierge.
Ces deux femmes, Rose et Vera, la grand-mère et la petite fille toutes deux solitaires, farouches, rebelles, secrètes et silencieuses, les deux personnages féminins à la forte personnalité du récit, sont aussi des figures maternelles mythiques, venues du fond des âges, qui sans avoir rien appris, découvrent l’amour maternel, au fur et à mesure, par petites touches plus que par instinct, contrairement à la mère de Rose qui l’a chassée sans ménagements et à Violette, la mère de Vera qui l’a abandonnée, très malade, à sa propre mère, Rose !  A son tour Vera aura une fille, Monica Rose, elle aussi née de père inconnu mais dont on finira par deviner l’ignoble identité avant qu’elle nous soit révélée à la fin.
Deux hommes ont une grande importance dans cette histoire de liens mères-filles : Jeronimo, le destructeur et Itxaga, le protecteur, l’homme bon. Deux endroits s’affrontent également, à l’opposé aussi l’un de l’autre, Vatapuna, l’île exotique à la nature si belle mais où la vie se révèle sordide, brutale et misérable pour les femmes seules et pauvres et Lahomeria, la ville sur le continent où se réfugie Vera adolescente et enceinte à son tour.
Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé
L'histoire est belle, pleine de malheurs et d’amour mais c’est surtout l’écriture, le style que j’ai beaucoup aimé.  Pas de lyrisme ni de pathos, mais un réalisme efficace et retenu teinté d’espérance, de rêves éternels, un récit triste et doux à la fois, comme un hymne au courage des mères, célibataires ou pas, putes ou saintes, obligées de se sublimer pour nourrir, coûte que coûte ces enfants pas toujours désirés ! Une belle histoire et un très beau récit !
Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé (Editions de l’Olivier, août 2009, 293 pages)
Ont également aimé ce livre: Aurore, Antigone, Amanda, Cathulu, Cuné, Jules, Marie, Bab's et sans doute bien d'autres encore. Je n'ai pas lu d'avis négatifs!

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