Magazine Culture

Pose tes valises, Ulysse, et donne un coup de chapeau à mon éditrice.

Par Georgesf

Pose tes valises, Ulysse, et donne un coup de chapeau à mon éditrice. L’obtention du Prix Ozoir’Elles pour mon recueil « Qui comme Ulysse » me plonge dans l’allégresse, il serait indécent de le cacher. Je suis content pour moi, mais aussi pour mon éditrice qui mérite un grand coup de chapeau. S’il n’avait les deux mains encombrées des valises qu’il transportera pour l’éternité, Ulysse se serait déjà associé à ce lever de chapeau : il doit beaucoup à Anne Carrière.

L’histoire de ce recueil est presque trop belle : il a été retenu par mon éditrice alors qu’il me restait encore à écrire la moitié des nouvelles.

Ayant croisé Anne Carrière par chance, alors que je passais en ses bureaux pour un dossier qui n’avait rien à voir, je lui avais proposé de lire une nouvelle, "Un éléphant de Pattaya" qui abordait un sujet qui me tenait particulièrement à coeur, celui de la prostitution enfantine. Je craignais que le traitement de ce sujet puisse prêter à équivoque, et je voulais connaître sa réaction : elle a toujours eu une bonne vista en ce domaine.

Je lui ai donc envoyé cette nouvelle, avec quatre autres, qui donnaient la tonalité d’un recueil que j’envisageais alors assez confusément. Toutes ces nouvelles devaient être ancrées dans l’univers du voyage.

La réaction d’Anne a été chaleureuse. Il ne me restait plus qu’à écrire les nouvelles qui manquaient (le recueil en comporte finalement quatorze). Je rentrais alors du sud de l’Inde, et je suis reparti pour l’Amérique du Sud, continent qui m’est cher. J’y ai donc écrit plusieurs nouvelles, dont certaines n’ont rien à voir avec le cadre, notamment « La route de la soie » (Asie) et « La marche dans le désert » (Afrique). Je ne sais pourquoi, les idées et l’écriture me viennent bien plus facilement quand je suis devant mon PC à Buenos-Aires.

Au retour, le paquet de nouvelles était presque prêt. Après discussions, trois nouvelles ont été exclues du recueil, trois autres ont été créées, et le recueil était prêt. Presque prêt.

Anne et son équipe souhaitaient une couverture forte, évocatrice et ont fait pour cela le maximum : le visuel représente une sculpture "L’Homme aux valises", oeuvre de Gilles Blanchard, talentueux artiste. Il aime autant que moi les voyages.

Tout cela aurait dû suffire à mon bonheur.

Mais Anne a voulu faire encore mieux pour donner toutes ses chances à ce recueil auquel elle croyait fort. Dès juin, elle en a fait faire un tirage numérique pour envoi aux médias, et à un petit panel de libraires. Ce qui a beaucoup facilité l’obtention de belles critiques en septembre, malgré le flot des 676 nouveaux romans lancés pour la rentrée littéraire.

Un an plus tard, Anne était très émue de recevoir ce prix qu’elle a mérité autant que moi. Dans son interview *, elle a eu quelques mots très gentils pour l’auteur. J’étais à Rome, un peu loin de Paris, je n’ai pu prononcer les exquises paroles auxquelles elle avait droit. Aujourd'hui, il m’a paru normal de les écrire.

* Allez donc  sur le blog de Mandor, vous y entendrez cette interview et quelques autres, vous y trouverez les photos des jurées, vous saurez comment se passe une délibération de jury littéraire. Vous aurez l’impression d’y être, il ne vous manquera que le champagne.

 

Pose tes valises, Ulysse, et donne un coup de chapeau à mon éditrice.

Sur cette photo, de gauche à droite :
Victoria Bedos,
Luc-Michel Fouassier (organisateur du prix),
Macha Méril,
euh...,
Annie Saumont,
Emmanuelle Urien,
Véronique Genest.
Régine Deforges, présidente du jury, était absente en raison d'un deuil familial.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Georgesf 63 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines