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(500) jours ensemble - ou le "cinéma américain indépendant"

Par Timotheegerardin


J'ai déjà remarqué que dans tous les films qui colportent un discours niais sur "l'amour", et s'en revendiquent avec je ne sais quel décalage ou second degré trendy (c'était le cas d' Amélie Poulain - qui a fait des émules outre-Atlantique, si on prend l'exemple de la série mort-née Pushing Daisies), il y a toujours l'enfance respective des deux âme-soeurs qui est mise en regard. A tel point qu'on se demande si l'étape enfantine (le "stade anal" dit clairement l'héroïne Summer) n'est pas l'horizon indépassable du genre de relation qui fait rêver les réalisateurs américains-mais-indépendants (indépendants de quoi?) comme Marc Webb, l'auteur de (500) jours ensemble. Bizarrement, le personnage qui donne les conseils les plus pragmatique est celui de la petite soeur, un enfant.
Le personnage principal, dénommé Tom, a un travail qui consiste à écrire des cartes de voeux - c'est l'occasion, au moment de la déception amoureuse, d'un pétage de plombs sur le thème "on ment aux gens, on leur fait croire à un bonheur qui n'existe pas". Soit. Mais on aime quand même jouer de ces idées et de ces phrases toute faites: même si on ironise sur les décors ikéa, on se laisse prendre au jeu... C'est toute l'ambiguïté de ce film, qui joue sur tous les clichés du genre, mais essaie de s'en tirer avec des astuces de scénario, des plans art-déco et une fin triste. Car en effet, le film se finit mal: notre personnage se laisse marcher dessus comme un paillasson - on l'a dit au début, ce n'est pas un homme c'est un petit garçon. Mais attention, il le supporte car son propre échec signifie la victoire de l'idéologie carte de voeux (amour, bonheur, bonne santé... des autres).
On aurait aimé que tout le film se passe comme le mini passage de comédie musicale, ou comme la gentille parodie de Bergman, deux moments réellement réussi. On aurait aimé aussi s'attacher à Summer, incarnée - c'est un bien grand mot - par Zooey Deschanel (l'actrice était autrement plus convaincante dans Yes Man). Mais non, Marc Webb préfère nous plonger dans le nunuche pour nous punir ensuite d'y avoir cru. Il nous traite comme un vulgaire personnage masculin de film américain indépendant. Une manière très peu classe, presque lâche, de ne pas assumer le cliché - tout le problème de ce genre de film.

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