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Jennifer's Body , Chef d'œuvre...

Publié le 25 octobre 2009 par Newwavehooker
Jennifer's Body , Chef d'œuvre...
Allons y, exagérons avec les grands mots, je sais que certains se sont déjà étouffés. Ok, oui j'ai bien réussi a défendre hannah Montana ou Twilight, donc vous vous doutez bien que je ne vais pas cracher sur Jennifer's Body. Et pourtant j'aurais pu, vendu comme il l'est, Megan Fox en avant, une baseline merdique sur l'affiche du type "drôle sexy et sanglant" et je ne sais quel autre argument marketing pour attirer le chaland.
J'y allais, sur et certain d'y voir une belle daube comme souvent dans ce type de cinéma. Qui se souvient encore de Meurtre à la St Valentin ou autre délicieux horror teen movie de seconde zone ?Et bien, non, Jennifer's Body est très très bon. IL faut toujours savoir comment on se place en allant voir un film de ce type, savoir dans quelle catégorie il joue. c'est comme pour le sport, on ne va pas voir un match de foot de Ligue 2 en hurlant sur les équipes parce qu'ils ne jouent pas comme en ligue des champions. oui ce film n'aura pas de palme à cannes ou de lion d'or à Venise mais dans la catégorie Horror Teen-Movie, ce film est parfait. Si Jennifer's Body était sorti en 1986, il serait un monument, un film culte et on serait déjà en train d'en faire un remake. Il n'a rien a envier à la ribambelle de film type Elm Street, il est aussi bon que ce qu'aurait fait Wes Craven en son temps. C'est bien comme ça qu'il faut le voir.Quand John Hughes sortait Weird Science, si un vieux con était venu me dire que cette parodie pop-corn de la créature de frankenstein ne vaut pas le film avec Boris Karloff en 1931, je lui aurait dit d'aller sucrer ses fraises. Si aujourd'hui vous montrez Lost Boys à un gamin en essayant de lui expliquer à quel point c'est autre chose que Twilight, il vous prendra certainement pour un vieux débris, et il aura raison. J'aime le cinéma culte de la génération MTV à laquelle j'appartiens, mais Class1984 ou Nightmare on Elm Street ne sont pas des grands films, c'est l'époque et le traitement qui compte.Jennifer's Body, c'est le film parfait de la génération Myspace. Je ne dis pas qu'il plaira forcement à cette génération, car il a aussi les défauts de ses qualités, tant il déborde de tous les clichés de cette vague adolescente des mids-00s : les goths, les emos, Myspace, les groupes de rocks, les posters de Fall Out boys etc etc... En tous cas, tout y est, c'est un film totalement décomplexé, et qui finalement n'est pas si mal dans sa trame. Personne n'a rien a dire quand un énième slasher movie débarque , avec toujours le même thème du tueur en série (vendredi13, Krueger, Halloween, scream, souviens toi l'été dernier, etc etc etc), on ne criera pas au scandale, c'est du pop-corn movie et tant mieux. Donc pas de quoi crier au scandale avec Jennifer's Body, surtout que son thème est différent. Attention je vais spoiler a fond, donc si vous n'avez pas vu le film et vous comptez le voir ne lisez pas.Le film est un bon mélange de tous les thèmes occultes chers à ce cinema : l'occulte, satan, les vampires, les loups garous etc etc. Tout part du mythe de Faust, maintes fois utilisé dans le cinéma ou la littérature, et surtout de cette vieille légende qui depuis Robert Johnson hante le rock et le blues : les musiciens qui réussissent on fait un pacte avec le diable.Par contre, contrairement à l'histoire habituelle qui s'intéresse a celui qui conclut ce pacte, ici le film s'intéresse à la pratique du sacrifice et à la vide dela pauvre vierge qui sera sacrifié pour que le groupe de rock en question puisse conclure son pacte. Et la pauvre vierge en question c'est Megan Fox. On y arrive.
Jennifer's Body , Chef d'œuvre...Le film est entièrement vendu sous son nom, et bon, c'est tant mieux. Même si il n'aurait pas souffert avec une autre actrice car il tient la route, il aurait certainement eu moins d'exposition. A aucun moment dans le film on ne peut croire à la virginité de Megan (je vous rassure elle ne l'est pas et c'est pour ça que le film dérape). Elle est parfaite, pas du tout dans le registre ou on essaie de la vendre. Non, elle n'est pas sexy et glamour comme la campagne de communication nous le dit. Elle est Bitchy à souhait, white Trash et Sale. On a l'impression qu'on vient d'attraper une MST juste en la regardant dans les yeux. Elle vomit, elle tue, elle mange des gens, elle a parfois une sale tête, parfois un minishort, parfois rien, mange du poulet avec ses doigts, ouvre des cages thoraciques avec ses dents, nage nue (mais on ne voit rien), embrasse des filles, mords des garçons et se remet du gloss comme si elle allait arpenter les trottoirs, elle est très bien, et on en attendais pas moins. Les dialogues sont bons, et entre quelques scènes d'horreur Diablo Cody (qui avait écrit Juno auparavant) sait parfaitement parler de ces adolescents qui ont beaucoup évolués en surface depuis les films de John Hughes ou de Wes Craven, mais dont les valeurs sont finalement toujours les mêmes.
Jennifer's Body , Chef d'œuvre...
Celui qui crache sur ce film aujourd'hui a certainement oublié à quel point les "horror teenage movies" ont ouvert une voix dans le cinéma et dans la façon de traiter les ados, et de les montrer dans leur époque, et souvent comme ils sont vraiment, derrière l'aspect purement "film fantastique". Le film n'est pas sociologique, tellement on ne s'attarde pas sur les personnages ,et qui ils sont, mais les dialogues, les looks, la musique, tout ça en second plan, raconte les teenagers aujourd'hui et place vraiment le film dans une époque. Jennifer's Body s'inscrit dans une tradition, et il n'est certainement pas moins bien que ce que nous trouvons culte dans le cinema de série B. Nous sommes aujourd'hui nourris de beaucoup trop de références et d'images pour apprécier au premier degré, comme on pouvait le faire il y a 40ans en allant voir l'Exorciste. Et pourtant L'exorciste aujourd'hui passerait pour un sacré navet s'il sortait en salle. C'est risqué de s'aventurer dans ce type de cinéma quand le public à l'impression d'avoir déjà tout vu, mais c'est là ou le film est bon, il essaie de parler à une nouvelle génération avec les codes de cette génération, la même tranche d'âge que Twilight, mais du coté de ceux qui n'aime pas Twilight. La génération qui s'en fout de savoir qu'en 1984 on faisait deja ce genre de film, comme je m'en foutais de savoir qu'en 1931, Bella Lugosi en vampire n'avait pas de moto comme son Homologue Kieffer Sutherland dans Lost Boys en 1987.

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