Magazine Culture

Nauru, l’île dévastée, de Luc Folliet

Par Mcabon

Lis moi avec webReader

C’est une histoire formidable que nous raconte Luc Folliet dans son livre « Nauru, l’île dévastée », paru chez La Découverte. L’auteur raconte par le détail l’aventure post-coloniale de Nauru, petite île du Pacifique pas plus grande qu’un point, un pixel si vous êtes d’jeun, sur une carte. L’île compte aujourd’hui un peu moins de 14.000 habitants sur 21 km2. L’île serait restée anonyme ou presque si elle n’avait pas été riche en phosphates.


La malédiction des matières premières

Après la seconde guerre mondiale, l’agriculture mondiale a besoin d’engrais à base de phosphates pour enrichir ses champs. Elle va le trouver à Nauru qui devient une usine d’extraction à ciel ouvert. Pendant deux décennies, l’île va se retrouver dans l’opulence des recettes liées au phosphate. Ses élus investissent une part de cette manne dans d’innombrables programmes immobiliers à travers le monde. Las, une part de cet argent sera détournée soit par les responsables politiques eux-mêmes, soit par des conseillers peu scrupuleux. Les investissements malheureux se multiplient. Pendant ce temps, les naurans se sont habitués aux fastes. L’Etat leur paie des employés de maison pour faire le ménage chez eux. Plus personne ne se déplace à pied pour préférer l’usage des 4*4 qui arrivent par bateaux entiers sur l’île. Quand les mines de phosphate s’éteignent, l’île est exsangue, endetté jusqu’au cou, avec une population diabétique au possible sans système de soins adapté à ces nouvelles pathologies.

Nauru, une île à la dérive. – Ma-Tvideo France2
Nauru. Thalassa. Mots-clés : île thalassa pacifique faillite nauru micronésie phosphate Video de jerome-laurent

Avec la précision du documentaire et une narration journalistique, Luc Folliet nous offre un ouvrage essentiel à rapprocher avec celui de Jared Diamond, Effondrement. D’aucuns y verront la gabegie du système capitaliste, pourquoi pas, surtout cela démontre une nouvelle fois la malchance de disposer de matières premières en abondance. Ce syndrome hollandais touche la quasi-totalité des pays bien pourvus en la matière où la corruption fait son lit sans paresse.

En vente chez Dialogues.

Ci-dessous, vous pouvez lire le premier chapitre du livre.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mcabon 97 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines