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Petite lorgnette sur le texte de Liviu Dopinescu

Publié le 29 octobre 2009 par Paule @patty0green
Je ne connais malheureusement pas très bien le théâtre, malgré qu'une grande part des recherches sur l'effet de présence porte sur les nouvelles formes de représentation dans le théâtre (Performativité et effets de présence). J'essaie de me mettre à jour dans mes lectures plus récentes sur l'effet de présence en même temps que je développe ma pensée avec mes fantômes (Husserl, Nietzsche..etc.). Je serais bien mal à l'aise d'analyser, du point de vue du théâtre, le magnifique texte de Liviu Dopinescu "Effet de présence et non-représentation dans le théâtre contemporain" paru en 2008.
Je m'intéresserai plutôt, et assez brièvement, aux apparitions du terme effet de présence dans son texte puisque qu'elles relancent ma propre pensée. Son approche théorique phénoménologique est très intéressante et permet d'éclairer certains mécanismes de réception dans le théâtre, certainement, mais aussi dans les oeuvres d'art. L'auteur s'intéresse, entre autre, à cette idée que les êtres et les objets soient perçus, au théâtre, non comme représentations, mais plutôt comme de purs vécus phénoménologiques : Regarder directement le monde? Enfin, j'élabore ce petit dialogue imaginaire en espérant ne pas déformer les propos de l'auteur avec ma lorgnette.
Petite lorgnette sur le texte de Liviu Dopinescu
Le terme "effet de présence" est utilisé de différentes manières tout au long du texte. D'abord, il semble interchangeable avec la notion de simulacre, tel qu'entendu par Baudrillard, c'est-à-dire, comme quelque chose qui est "vrai". Le simulacre n'est pas une illusion au sens où il ne contient pas une erreur de perception. Si le simulacre est "vrai", c'est bien parce que pour Baudrillard, le réel n'existe pas. C'est donc avec le simulacre, une forme vide, que nous sommes constamment en contact dans la vie quotidienne. Je trouve cette idée intéressante, même si j'aurais tendance à penser que le simulacre est en quelque sorte l'inverse de l'effet de présence. L'effet de présence nous fait prendre conscience qu'il y a des simulacres autour de nous. S'il est un simulacre, il doit être un peu spécial. Un simulacre qui montre sa réversibilité?
L'effet de présence est ensuite entendu comme un équivalent à la "brèche" Brechtienne dans la représentation, qui crée une "sortie de la fiction vers la réalité". Ça me fait bien réfléchir. Si on se campe dans la posture de Baudrillard, la sortie de la fiction vers la réalité ne devrait-elle pas justement pointer le simulacre du réel? Enfin, je trouve cette idée de "brèche" très intéressante! Je définissais l'effet de présence comme un accroc dans notre représentation du monde, mais l'effet de présence est peut-être un simulacre avec une petite brèche en son sein? J'y songe.
La manière dont Dopinescu développe sur le simulacre et très intéressante du point de vue de l'idée de l'investissement du spectateur : "le simulacre est une forme qui a perdu son contenu et qui fait en sorte que le spectateur se sent en droit de l’investir de sa propre sensibilité, de son vécu." Enfin, ce qui m'apparaît de plus en plus évident est que l'effet de présence a besoin du simulacre ou de la simulation pour émerger.
Référence :
Liviu Dopinescu, "Effet de présence et non-représentation dans le théâtre contemporain", Tangence, no88, 2008, p. 45-61.

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