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I ♥♥♥ Techno

Par Kub3

Tous les ans, j’ai des petits copains qui essayent de me vendre I Love Techno avec tellement de passion que je les soupçonne d’être en fait étudiants en marketing ou d’avoir des actions chez Live Nation. ILT, c’est à chaque fois le gros événement générateur de leurs meilleurs souvenirs de concerts pour au moins un an. Grosse explosion d’une nuit et plus grand rassemblement musical en Europe,35 000 festivaliers venus des quatre coins du continentavec de la techno qui fait boum boum dans le cœur, un line up chaque année plus excitant que celui de l’édition précédente et cinq énormes salles : le pack est aussi huileux de bonheur que les fricadelles qu’on trouve dans Gand, ville-mère du festival.

Cette année, je me suis laissée tenter. C’était samedi dernier, et je sens encore les basses en sourdine dans ma cage thoracique et mon corps porte quelques œdèmes souvenirs. Mais Bon Dieu oui, si c’était à refaire, je le referais.

Pourquoi ?

D’abord, ILT n’est pas ILT sans son parking. C’est là qu’on fait l’apéro et que les voitures se transforment en véritables soundsystems. Dans la foulée, on copine tous les uns avec les autres et on accueille gaiement les cars qui arrivent. Certains viennent de loin, de France et de Navarre. J’ai encore dans la tête l’image de ce groupe de Toulousains chahuteurs restés 8 heures dans le car pour venir en danser l’équivalent au festival. Et ce joyeux bus qui a déversé un flot d’Espagnols surexcités ! Le parking a pris des airs de révolte populaire.

Autour de nous, une bretelle d’autoroute et au loin la grosse enseigne de meubles suédoise que l’on connaît tous. Rien d’autre. Paysage en fait aussi pur que les verres d’alcool de ceux qui trinquent.

ILT se passe dans la Flanders Expo, l’un des plus gros spots en Belgique. Pour rejoindre l’endroit depuis le parking, il faut traverser un long couloir souterrain. On a l’impression de pénétrer dans un endroit mystique, un peu caché, c’est rigolo.

A l’intérieur, l’ambiance est folle : une énorme salle laisse se côtoyer snacks, bars, points d’eau gratuite, et concerts de cris de fêtards enthousiastes. Sur le moment, on hésite entre euphorie et agoraphobie : la fourmilière est aussi excitante qu’effrayante. Les festivaliers sont partout, ils crient, ils hurlent, ils trébuchent et tombent de tout leur long à vos pieds. Ca fait peur, “vous êtes des animaux“, leur dirait-on volontiers.

De part et d’autre de cette plateforme géante se trouvent six salles. L’une est appelée “Chill Room” : on trouve une large moquette au sol où les festivaliers, les pieds en compote, peuvent se reposer. Certains élisent carrément domicile dans la salle, ils finiront la soirée allongés là.

Les cinq autres salles sont les salles de concerts : elles portent toutes le nom d’une couleur. Alerte rouge dans la “Red Room” où Vitalic sévit, pendant que dans la “Blue Room”, A-Trak, the Subs et Boys Noize nous prouvent qu’ils ne sont plus des bleus. Dans la “Orange Room” pétillent Birdy Nam Nam, Crookers et les Bloody Beetroots, avant que le juteux set de Don Rimini n’éclabousse ! Direction la “Green Room”. Les pirouettes sonores d’Adam Beyer y sont aussi agréables qu’une soirée dans l’herbe fraîchement coupée. Quant à la “Yellow Room”, elle est ensoleillée par Yuksek, Surkin, Simian Mobile. Ils laisseront ensuite place au rayonnant Brodinski, qui nous apparaît les cheveux coupés (et ça lui va super bien, selon mes copines).

Seul bémol (mais normes de sécurité obligent) : les salles ferment leurs portes quand le nombre maximum de 5000 personnes est atteint. Le festivalier y va donc de son calcul rationnel “coût/avantage/risque” : “Vais-je sortir de la salle bleue pour rejoindre la salle rouge, au risque de ne pas pouvoir y entrer si elle est complète, et devoir me rabattre sur une autre salle alors que la suite du line up de la salle bleue me disait bien aussi ?”

Ce jeu d’ouverture et de fermeture des entrées donnent parfois lieu à quelques frustrations. Heureusement, il reste toujours la plateforme du milieu où traîner en musique. Sans compter les rangées de tables où rigoler entre festivaliers, manger des frites et boire des bières. Ouf.

Au final, tout va toujours pour le mieux dans la techno-cratie où les technolovers, grande nation vivante, restent rois. On entre à ILT en aimant la techno, on en sort en voulant l’épouser.


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