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A qui cela profite-t-il ?

Publié le 18 octobre 2009 par Ephemere

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Qu’apprenons-nous ? A 120 ans, la Dame de Fer se serait aigrie et serait devenue sournoise à l’égard de ceux qui penchés ou perchés à son chevet triment pour lui redonner fière allure avec un 19ème lifting. De ses escarres corrodées par les intempéries qui balaient le ciel de Paris, elle cracherait au visage des pantins amarrés à ses poutrelles des poussières de plomb… La vilaine !
Voilà ce que Claire Chazal au cours de son JT du 20 heures, vendredi soir, nous dit en substance. Depuis une semaine, lundi dernier, la campagne de peinture de la Tour Eiffel est suspendue pour cause de suspicion de peinture au plomb. Les 25 compagnons en charge de sa remise en peinture sont soumis à des examens toxicologiques sur ordre de la CRAMIF (Caisse Régionale d’Assurance Maladie d’Ile de France) qui aurait récupéré des écailles de peinture suspectes dans les filets de protection du chantier… A lire ou à écouter de telles informations, on croit rêver !
On ne va pas nous faire croire que la STELMA bien que société grecque ne soit pas sensibilisée et rompue au traitement des peintures au plomb dans les supports qu’elle répare ! Toutes les entreprises de peinture, au quotidien et pire, en milieu confiné, sont confrontées au quotidien aux vieilles peinture à base de plomb. Les peintres accrochés à la Tour Eiffel sont en altitude et il y a fort à parier que les poussières ne stagnent pas longtemps sur leur combinaison et leur masque sous les effets du vent… On veut imaginer que dans son cahier des charges, la SETE (Société d’Exploitation de la Tour Eiffel) dans un alinéa, même modeste, suggère de songer à la présence de peintures au plomb. On veut croire qu’un PPSPS (Plan Particulier de Sécurité et de Protection de la Santé) a été remis en bonne et dûe forme par la STELMA à JARNIAS chargé de la sécurité du chantier et accompagné d’une “Méthodologie pour traitement de peinture au plomb”… Sur tout chantier lambda, cela est obligatoire, à plus forte raison sur une campagne de ravalement de la Tour Eiffel, fortement médiatisée.
Est-ce la vague de suicides à France Telecom qui rend sourcilleuse à ce point la CRAMIF ? Aurait-on peur que ces acrobates de la rénovation ne détachent leur harnais de sécurité pour aller s’écraser au milieu des touristes, quelques centaines de mètres plus bas, qui benoîtenement continuent à visiter ce symbole de la France ? Cela ferait désordre.
Mais avant la STELMA, la SPR (Groupe SPIE) et plus avant encore, THOMAS HARRISON (Groupe BECHET) ont participé aux campagnes de peinture de la grande et fière Dame de Fer ? La CRAMIF a-t-elle établi une enquête et des statistiques parmi les ouvriers qui se sont succédés, brosses et rouleaux à la main pour “ripoliner” notre chère Tour Eiffel ? Tiens, il serait interessant de savoir combien sont malades ou décédés avec des symptômes laissant suspecter une intoxication par les poussières émanant du ponçage des maintes couches successives de peintures sur les flancs métalliques de la Tour ? Et puis tant, qu’on y est aussi, se souvenir qu’elle a été rouge et que l’on pourrait bien aussi trouver des traces de cadmium tout aussi toxique.Voyons, on flirte là avec le ridicule. Alors, que début mars lors du lancement de cette campagne de ravalement hautement prestigieuse, on se vantait et on criait haut et fort que la Tour Eiffel, magique et fair play, n’avait jamais tué aucun des ouvriers venus à son chevet !
L’intoxication ne serait-elle pas purement médiatique ? Car ce matin je me pose et je vous pose la question : “à qui cela profite-t-il ?”



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