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Irène - Réalisation d' Alain Cavalier

Par Kilucru
Irène -  Réalisation d' Alain CavalierIrène
Réalisation d' Alain Cavalier
Irène et le cinéaste. Relation forte et en même temps pleine d'ombres. Irène disparaît. Reste un journal intime retrouvé des années après. Une fraîcheur. Une attirance. Un danger. Comment faire un film ?
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Irène de Alain Cavalier
Irène -  Réalisation d' Alain Cavalier
Voici mon premier contact avec l’œuvre du cinéaste, reçu comme un uppercut, tétanisé, subjugué par tant de maestria, porté par l’image et la voix du réalisateur, par la poésie du sujet, au cœur du romantisme, savant mélange d’amour et de mort, de pudeur aussi!
Irène -  Réalisation d' Alain Cavalier
Irène, ou comment après avoir hésité, confier ou non le rôle à une actrice, Sophie Marceau dont le portrait punaisé sur un mur semble lui dire, vas-y appelle moi !
Alain Cavalier part finalement seul sur les traces d’Irène, sa compagne et femme. Il va tel un petit poucet remonter les petits cailloux de souvenirs disséminés, incarné dans une multitude de lieux et d’objets. Appartements, chambres d’hôtes et d’hôtels qu’ils ont partagés. Comme guide suppléant de sa mémoire, s’il en était besoin, Alain Cavalier possède trois carnets, couvert de son écriture soignée, y sont consignés dans le détail faits et humeurs de l’un et l’autre, vu avec l’exigence du cinéaste-scénariste. Ils apparaissent à l’écran, d’abord dans une tentative de les soumettre aux flammes d’un camping-gaz, rayer le souvenir puis s’ouvrent les pages et leurs caractères serrés ,les mots se dévoilent, soulignés, repris par la voix de conteur, calme et posé, presque apaisante voire apaisée du cinéaste .
Le chemin du souvenir emprunte celui des mots mais plus encore celui des petits riens, ces objets, une lampe, un tableau, une chambre à deux lits toujours.
L’absente d’aujourd’hui y est infiniment présente ! Dans un rayon de lumière, un plan particulier, sur un lit blanc oreillers et traversins forment un corps alangui, de toutes ces choses inanimées Alain Cavalier cadre et exploite la lumière, la profondeur des champs avec un incroyable talent filmant le tout avec sa mini caméra numérique. Met en scène le vide , la disparition de l'autre, crée des parralèles audacieux: la pastèque et l'oeuf creusant là où cela fait mal !
Nous ne croiserons Irène qu’au détour d’une ou deux photos, l’auteur lui-même se fait absent, à peine retourne-il la caméra face à lui dévoilant son visage meurtri, chute consécutive à ses déambulations l’œil visé à son optique dans les couloirs du métro.
Irène porte en soi tout ce qui fait une œuvre romantique, un langage, un poème à la fois écrit, les carnets et plus éloquents encore la parole de l’image.
Cette multitude de lieux où l’esprit et la caméra de l’auteur en appelle, en rappelle un autre. Cette femme aimée, ce mystère pourtant qu’il n’aura pas eu le temps de percer, cette femme habitée par une réelle souffrance !
Amour, mystère et mort, autant d’éléments justifiant ce qualificatif, romantiquement douloureux !
Alain Cavalier livre un ouvrage si particulier, renonçant à recourir à une actrice il plonge au fond de lui-même, avec souffrance et en tire un film bouleversant et somptueux.
Je ne suis pas suffisamment cinéphile pour porter un jugement aussi catégorique..Mais puisque d’autres s’en chargent je ne puis qu’approuver : Chef-d’œuvre !
Excessif.Com "...Dans Irène, ouvrir sa boîte de Pandore lui permet (une dernière fois ?) de consigner des images subjectives, de multiplier les notations éparses, d'évoquer les affres de la maladie, de rassembler des pièces de son corps blessé comme les pièces d'un puzzle, de caresser son entourage, de convoquer des spectres d'une époque ancienne pleine de promesses et de filmer les fantômes comme personne. En somme, de partager un moment de vie qui s'éteint..."
CritiKat.Com "...Irène reprend le même dispositif et fait de la mini-DV un medium aux pouvoirs chamaniques dialoguant avec la mort. Une morte, une certaine Irène, compagne du cinéaste disparue en 1973 dans un accident de la route, pour laquelle Alain Cavalier cherche et trouve les moyens d’une incarnation puissante et bouleversante. Le mot est intimidant, mais il brûle tant les lèvres (les doigts en l’occurrence) qu’il doit être incontestablement lâché : chef d’œuvre..."
Le Monde.Fr - "Irène" : Cavalier, au nom de la femme aimée

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