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La soupe de courge safranée aux ris de veau croustillants et le masque d’Eric Besson

Par Estebe

Bonjour, les lutinettes enjouées


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Tiens, avant-hier, c’était Halloween. Ben oui, vous savez bien, la fête des morts américaine qui consiste à se grimer pour mendier des friandises au voisinage. Et comme il est hors de question de laisser à ces crapules de marmots le monopole de la déconnade morbide, on s’est dit qu’on pouvait, nous aussi, aller taquiner les gens de l’immeuble. Hi, hi, hi. Grosse rigolade en perspective.
Certes, il fallait commencer par dégotter un costume bien effrayant. Dans l’armoire aux panoplies, on a hésité entre Frankenstein, Bernadette Chirac, Dracula et Alien. Pour finalement jeter notre dévolu sur un costard gris anthracite et un masque d’Eric Besson, le ministre français de la désintégration et du charter réunis. Trop chouette.
Première étape, l’appart de la voisine de palier. Driling driling. Bruit de pas. On nous guigne derrière le judas. «Bonbons ou expulsion?», lance-t-on joyeusement. Cri étouffé derrière la porte. Puis plus rien. Bon, tant pis.
Cap sur l’étage du dessus. Toc, toc, toc. Un vieux monsieur ouvre la porte. «Kaboul ou boule de gomme?», qu’on lui glapit au nez. L’aïeul blêmit. Verdit. Noircit. Puis s’écroule sur le plancher. Il est toujours à l’hôpital, paraît-il. Les toubibs ne sont pas très optimistes.
Au 5e étage, un garçonnet, nous apercevant, chope une stupide crise de nerfs, avec pleurs et cris d’oiseau. L’étudiante du 6°, elle, tombe dans les pommes, sans même ôter la chaîne de sécurité.
Misère de misère.
Bref, on est rentré bredouille. Pas un seul bon bec en poche. Les gens ne sont vraiment pas drôles. Heureusement, notre soussoupe d’Halloween chantonnait sur le gaz.
Soupe de courge au safran et ris de veau croustillants: la tactique.


Pour quatre sorcières à table, il vous faut une belle pomme de ris de veau, du persil plat ou pas, 600 grammes d’une courge bien goûtue, une lichette de crème et un bon safran odoriférant.

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Rincez le ris de veau sou l’eau claire. Pochez deux minutes. Puis virez cette maudite membrane et ces divers filaments lovés autour de l’abat. Pas très fastoche. Emincez en mignonnes bouchées. Farinez pépère. Rôtissez à feu dru dans une noisette de beurre. Assaisonnez. Ajoutez une giclée de balsamique. Laissez caraméliser. Réservez au chaud.

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Pelez et détaillez la courge en cubes. Faites cuire à couvert dans une marmite avec trois ou quatre verres d’eau. Quand elle s’attendrit, expulsez une partie de la flotte, en veillant à garder une partie du liquide au fond du récipient. Mixez. Liez d’une cuillère à soupe de crème. Puis assaisonnez. Ajoutez une pincée d’ail et de gingembre en poudre, puis huit filaments de safran. Goûtez. Il faut que ça soit bon. C’est le but. Le seul. L’ultime.
Dans de très jolis bols en faïence mérovingienne, immergez enfin les ris dans la soupe, parsemez de persil émincé et dégustez sans faire de bruit avec votre bouche.


L’année prochaine, on se déguisera en Marine Le Pen. Na!
A plouche


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