Après le premier empire (1804-1814),
il semble que la France n'ait plus produit de couvre-chefs aussi extravagants qu'auparavant. Au début du XIXe siècle, en particulier sous Napoléon 1er, certains bicornes des hommes sont
particulièrement volumineux ; et les femmes peuvent porter des visières très longues. Ces deux genres de chapeaux proviennent du temps des
muscadins, des inconcevables, des incroyables et des
merveilleuses, à la fin du XVIIIe siècle. Les premières
photographies présentent des exemples du temps de la
carrière politique de Napoléon Bonaparte : la première datant de 1802 et la dernière de 1814. Après, le haut-de-forme devient de rigueur chez les hommes à la mode puis d'une certaine classe
sociale ; alors que chez les femmes les fantaisies s'avèrent beaucoup plus 'sages' que précédemment avec cependant quelques coiffes fantaisistes. Déjà au Moyen-âge, les élégantes rivalisent
entre elles à qui aura la plus haute composition avec le hennin, la coiffe à cornes (voir dernière photographie)
et bien d'autres modes ... Cette compétition des hauteurs continue jusqu'au XVIIIe siècle
avec les fabuleuses créations des maîtres coiffeurs qui ajoutent postiches (les postiches sont fréquentes déjà au Moyen-âge et sans doute avant) et autres accessoires, en passant par les hautes
tours (les fontanges) des dames de l'époque de Louis XIV. Les homme n'usent pas de coiffures aussi élaborées, car la mode commence généralement sa propagation chez
les aristocrates qui sont des gens de guerre pour qui de telles compositions ne peuvent convenir à leurs exercices. Souvent les coiffures et les perruques
même font office de protection, un peu comme des casques. C'est le cas des cadenettes dont j'ai déjà fait mention. Cependant une belle chevelure est un signe de beauté aussi chez les hommes ; et
des perruques parfois volumineuses la remplacent. Leurs chapeaux peuvent aussi être très impressionnants suivant les modes et pleins de fantaisies : très larges, hauts, à panache
…


Photographies 1 : Planche 19 de 1802 provenant du Journal des Dames et des Modes. Elle porte comme les autres estampes de ce périodique l’inscription 'Costume Parisien'. En dessous, un texte stipule qu’il s’agit d'un 'Costume de Bal'. La dame est en effet en train de danser. Le numéro de la planche indique qu'elle provient sans doute d'une édition spéciale ou étrangère. On remarque le haut bicorne typique de cette période.
Photographies 2 et 4 : Détail d'une gravure des toutes premières années du XIXème siècle intitulée 'La Parisienne à Londres ' dont il est question dans l'article sur La parisienne.
Photographie 3 : Moitié droite d'une gravure de Louis Darcis d'après Carle Vernet (1758-1836) datant de 1796 et intitulée 'Les Mérveilleuses [sic]'. Technique du pointillé. Dimensions : 25,3 x 14,4 cm.
Photographie 5 : Planche 1403 de 1814 provenant du Journal des Dames et des Modes fondé à Paris en 1797, et dont Pierre de La Mésangère est le directeur. 'Chapeau de gros de Naples, orné d'une aigrette de plumes de Coq.' Dimensions : 21 x 13 cm
Photographie 6 : Première page du chapitre intitulé : 'Hauteur des panaches' de Tableau de Paris de Louis-Sébastien Mercier (1740-1814).


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