1)Le contexte historique
Au milieu des années 1980, le nouveau dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev engage l’URSS sur la voie de la perestroïka, c’est-à-dire un ensemble de réformes économiques. Mais ces nombreuses mesures destinées à moderniser le communisme contraignent le pouvoir soviétique à limiter les dépenses militaires et donc son influence diplomatique.
A partir du printemps 1989, des événements majeurs se succèdent à une vitesse incroyable manifestant de
l’effondrement du système soviétique :
- Mai : Pour la première fois, des manifestations ont lieu en Allemagne de l’Est (RDA) pour protester contre la fraude électorale.
-Juin : Des élections parlementaires libres et pluralistes sont organisées en Pologne. Les communistes sont battus et Solidarnosc (ex-syndicat illégal transformé en parti politique
chrétien-démocrate) forme le nouveau gouvernement.
- Août : En Hongrie, le gouvernement décide d’ouvrir sa frontière avec l’Autriche. Des dizaines de milliers de personnes de toute l’Europe de l’Est passent en Occident(le mur de Berlin devient
donc inutile).
- Octobre : Alors que la RDA s’apprête à “fêter” le quarantième anniversaire du régime communiste, des manifestations de masse, fortes de centaines de milliers de participants, secouent le pays,
Lâché par les Soviétiques, Honecker, le dirigeant haï et corrompu de la RDA démissionne.
2) Le 9 novembre 1989, la chute du mur de Berlin
Le déclic est une conférence de presse de Günter Schabowski, responsable du parti communiste est-allemand, retransmise en direct par la télévision, à une heure de grande écoute. À 18 h 57, vers la fin de la conférence, Schabowski lit de manière plutôt détachée une décision du conseil des ministres sur une nouvelle réglementation des voyages autorisant la libre circulation entre la RDA et la RFA.
L’effet est immédiat : A Berlin-Est, des petits groupes se forment et passent le mur sous le regard perplexe mais placide des gardes-frontières. A 22 h 50, le journal du soir de la télévision ouest-allemande s'ouvre sur cette nouvelle, qui laisse le public bouche bée.
C'est alors que tout Berlin-Est s'allume et marche vers le mur : des milliers de piétons émus et incrédules franchissent alors cette ligne tant détestée.
Le 9 novembre 1989, les Berlinois entament la destruction du Mur par tous les moyens (pioche, marteau, etc.), « la plus grande fête de rue de l'histoire du monde »
3)Conséquences
-La réunification allemande :
Avec la chute du mur, s'achève un cycle de l'histoire de l'Allemagne et de l'Europe, cycle qui a commencé
1948-1949 avec la création de la RFA et de la RDA suite au blocus de la ville organisée par l’URSS.
Ensuite, il ne faudra pas plus d’une année pour officialiser la réunification allemande et mettre fin à la guerre froide.
-la télévision au centre de l’événement :
La chute du mur est un événement essentiel du XXème siècle car il eut un retentissement planétaire immédiat qui a permis d’accélérer son déroulement et de le rendre inéluctable. Et c’est la télévision qui joue ici le rôle central. C'est grâce à elle que les Allemands de l'Est ont su que la Hongrie avait ouvert sa frontière vers l'Autriche, et c’est par la télévision que l’annonce de la libre circulation entre RDA et RFA fut faite le 9 novembre 1989, entraînant un raz de marée humain contre le mur.
-La fin du communisme soviétique :
C'est enfin, sur le plus long terme, la séquence historique ouverte en 1917 avec la révolution d'Octobre en Russie qui se ferme le 9 novembre 1989. C'est à cet instant précis que le communisme soviétique est frappé à mort.
Pour aller plus loin, voir l'excellent film de Wolfgang Becker, Good bye Lenin , sorti en 2003