Magazine Culture

Le reggae, ça le fait

Publié le 05 novembre 2009 par Smaël Bouaici

paul56hope2.1257428345.jpgSurtout quand c’est chanté par le prof de Bob Marley. Voici la vidéo d’une perle, There’s a reward de Joe Higgs, décédé il y a quasiment dix ans jour pour jour. Son superbe album Life of Contradiction est ressorti l’année dernière, j’avais écrit cette petite chronique que vous pouvez lire en écoutant la musique.

Joe Higgs Life of Contradiction (Pressure Sounds)

« The father of reggae », dixit Jimmy Cliff. Mr Higgs, c’est l’homme qui a appris aux Wailers à chanter, et qui remplaçait parfois Bunny Wailer au sein du trio lorsque ce dernier ne voulait pas quitter son île, ou était tout simplement fâché. Décédé en 1999, Joe Higgs était l’auteur de plusieurs hits avec son compère Roy au sein du duo Higgs & Wilson, signé chez Studio One. C’est là qu’il rencontre trois jeunes du ghetto, Peter, Bob et Bunny, bien décidés à faire carrière dans le reggae. Joe Higgs leur apprend les rudiments du genre et les harmonies vocales, indispensable à la bonne tenue du trio.

Life of Contradiction, sorti chez Island et récupéré de haute lutte par Pressure Sounds (le label anglais de Peter Holdsworth, ex-acolyte de Adrian Sherwood), démontre tout le talent de Joe Higgs : dés les premières mesures, sa voix prend immédiatement au cœur et au corps, avec une facilité déconcertante pour les refrains qui tuent. C’est du reggae classique de la période 1975, avec tout de même une rareté, un solo de guitare acoustique dans un enregistrement jamaïcain (comme sur le très bluesy Hard don’t bother me) : il s’agit d’Eric Gale, le guitariste de jazz américain, qui fait une apparition comme session-man aux côtés des habitués des studios de Kingston que sont Earl Lindo, clavier des Wailers (qui, selon la légende, resta bloqué sous acide lors d’une tournée avec le bluesman américain Taj Mahal), le bassiste Val Douglas, ou Mikey Chung, futur guitariste de Black Uhuru.

Joe Higgs complète ce casting de luxe par des paroles inspirées. Il fut d’ailleurs l’un des pionniers de la protest-song jamaïcaine, écrivant des textes poignants. There’s a reward, qui arracherait une larme à n’importe quel rude-boy, place Joe Higgs aux côtés de Bob Andy comme l’un des song-writers les plus respectés de la Jamaïque, et cet album au Panthéon du reggae.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Smaël Bouaici 57 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines