Grand ou petit emprunt ?

Notre pays emprunte, en ce moment, près d’un milliard d’€ par jour, se construisant une dette qui devrait dépasser les 100% du PIB avant 2015, sans la possibilité de l’éponger avec de l’inflation du fait de l’Euro, de l’indépendance de la BCE et de l’opposition de l’Allemagne.

Constatant que ni vous ni moi ne vivons mieux depuis l’accélération sarkozienne de la dette et que les inégalités continuent d’exploser, à qui profite la dette ? D’autant plus que les clientèles sarkoziennes ont vu leurs impôts et taxes baisser et qu’ils en réclament encore plus pour rattraper leurs pertes dans les spéculations ayant mené à la crise financière.

Tous les partisans d’un petit ou grand emprunt devraient réfléchir au fait que c’est pour 2010, c’est à dire à deux ans des futures Présidentielles et législatives que notre Président, et sa majorité ont sorti ce lapin du chapeau, en profitant pour débaucher un M. Rocard ne se résolvant pas à une retraite bien méritée. Double coup politique donc: M. Rocard et le financement par la dette des campagnes électorales de l’UMP et du Président. Car ne nous y trompons pas, il ne s’agit que d’un emprunt destiné, les caisses de l’état ayant été vidées, à financer des dépenses électorales, permettant, avec l’aide supplémentaire du charcutagedes circonscriptions législatives, une réélection dans un fauteuil de N. Sarkozy et d’une majorité UMP au Parlement. Généreux, notre Président laissera aux socialistes des collectivités locales où les impôts augmenteront prodigieusement du fait des désengagements prévus de l’état.

C’est ainsi qu’il faut comprendre les réclamations des 63 députés UMP. Ils savent que 30 à 40 milliards sont nécessaires pour distribuer aux clientèles et préparer la Présidentielle de leur patron. Ils en veulent 50 de plus pour préparer les leurs car ils doutent que le bouclier électoral concocté par M. Marleix soit suffisant pour assurer leur réélection à tous, surtout, en cette période de remontée du chômage et de baisse du pouvoir d’achat. Notre Président a tranché, ce sera moins de 50 milliards, attendons-nous donc à de nouvelles frondes d’élus de l’UMP.

En ce qui me concerne, ce sera “Non à l’emprunt électoral”. Oui à la suppression des niches et du bouclier fiscaux, oui à un impôt supplémentaire sur les sur-profits des banques et oui à une taxation des opérations financières avec les paradis fiscaux, non à l’allègement de la fiscalité sur les plus-values. Ces quelques mesures, d’une part atténueront le développement des inégalités, de l’autre, rapporteront bien davantage que le “grand emprunt” sans devoir être remboursées et ce, non pas une seule fois, mais chaque année.

- “Pour juguler la crise financière, ce sont les profits des banques qu’il faut contrôler, pas les bonus”. Le Monde. “De fait, dès le début de la crise en août 2007, les banquiers ont cyniquement dit que la crise durerait jusqu’à ce que les Etats viennent les secourir. Le gouvernement américain a essayé de s’y refuser pendant plus d’un an, jusqu’à ce que l’effondrement de Lehman Brothers en septembre 2008 démontre la justesse du pari des banquiers : à eux les bénéfices, aux contribuables les pertes“.

- Déclassement social. Libération.

- “L’allégement de la fiscalité des plus-values a coûté 20,5 milliards d’euros à l’Etat”. Le Monde.

- Prison avec sursis pour l’épicière qui hébergeait un sans-papier. Le Monde. Cela rappelle de vieux et très mauvais souvenirs…

- PS 06: la rénovation en marche. Un blog parmi d’autres.

- “Après le Wonderbra de madame, le Black Addict de monsieur”. Le Monde. Enfin..!