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Christian BOBIN

Par Antwan
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Ma main, regarde, elle est sans peau, elle est sans os, elle continue à me fouiller, elle continue à te chercher, dans le sable qui est dans le sang, dans la nuit qui est dans la nuit, sous les ronces, les fers, les lames, les verres. Quand je te verrai, j’arrêterai de mourir comme on arrête de vivre. Mes membres seront noirs et blancs. Ils seront en repos sous le sol que tu foules, à l’envers des nuages. Tu me prêteras tes bras, tes jambes, tu m’emporteras là où je t’attends, là où je t’attends.
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Christian BOBIN

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A me mani, vidi, hè senza pedi, hè senz’ ossa, cuntinivighja à sbulicà mi drintu, cuntinivighja à circà ti, in a rena chì stà ‘n u sangu, in a notti chì stà ‘n a notti, sutt’à i lamaghji, i farra, i faii, i vetra. Quandì ghje ti vidaraghju, m’arristaraghju di mora com’e a parsona s’arresta di viva. I me membra sarani neri è bianchi. Sarani à u riposu sutt’à a tarra chì tu calcichi, à l’inversu ‘lli nivula. Mi pristarè i toia, mi pristarè i to braccia, i to ghjambi, mi purtarè culà indò chì ghje t’aspettu, culà indò chì ghje t’aspettu.
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in --- Lettre Pourpre et autres textes --- ed. Brandes ---
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trad. Stefanu Cesari ©.
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