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Le jour qui a mis les médias au pied du mur

Par Adel Miliani

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Le mur est tombé, l’image est restée. « Le soir même, nous étions une dizaine de reporters. Très vite, nous avons été des centaines », se souvient Bernard Volker. Le journaliste de TF1 a couvert l’événement, notamment à travers les « petites histoires personnelles », tel le premier voyage d’Allemands de l’Est à l’Ouest. A Berlin, il a aussi subi les aléas du direct. Le 10 novembre 1989 au soir, la spéciale en direct prévue par la chaîne s’est transformée en écran noir. Une histoire de faisceaux satellitaires, « réservés par les Américains ».

Malgré la forte présence médiatique sur place, « le choix des images est assez restreint, les plans vite identiques », affirme Claudia Klein, une des documentalistes d’Un mur à Berlin, film de Patrick Rotman. A l’époque, les reporters se rendaient aux points de passage, comme Checkpoint Charlie. « Les images ont été prises plus ou moins par hasard, explique-t-elle. Le caméraman filmait tout ce qu’il pouvait, sans faire un choix particulier » : scènes de joie, retrouvailles, plans sur des policiers dépassés.

Jim et Yana, de l’Est, ne croyaient pas, cet automne-là à une réunification. Ces deux jeunes voulaient juste passer à l’Ouest pour « voir après quoi courent tous ces gens ». Dans « Berlin, “24 heures”, 20 ans après », Canal+ les a retrouvés et nous a fait revivre ce moment avec le recul. Car, au-delà de la part spectaculaire, le 9 novembre a pris une dimension universelle. Pour le président de Radio France, Jean-Luc Hees, « on se repose les mêmes questions qu’avant 1989 : sur l’économie, le libéralisme, le capitalisme… ». Et les murs, de Gaza à la Corée, sont toujours d’actualité. W
Claire Hache 


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