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Braquo – Saison 1

Publié le 09 novembre 2009 par Mg

Ils sont forts chez Canal. La (pas si) petite chaîne cryptée commence à nous la jouer HBO (ce qu’ils cherchent depuis des années) avec un catalogue de séries intéressantes qui donnent bien envie de bosser dans la fiction française. Après l’excellente Engrenage, ils remettent le couvert avec Braquo. Série évènement à plus d’un titre, avec le seul tort d’en faire un peu trop de publicité, Braquo sort de l’imagination d’Olivier Marchal et comme tous ses films, on parlera de policiers. Avec pour cet auteur venu du cinéma (et ancien policier) un terrain de jeu illimité. C’est aussi la télé. Et c’est en France.

Braquo, c’est une brigade de police et d’un quatuor autonome de quatres flics d’élite, un groupe ultra-soudé aux méthodes peu orthodoxes, aux limites de la légalité mais au taux de réussite qui fait remonter la moyenne locale. Oui, ça rappelle furieusement Vic Mackey et sa Strike Team, et non ; ça n’est pas The Shield. La comparaison est facile, voir inévitable. On passe cependant des banlieues de Los Angeles à celle de Paris. A la tête du groupe, Eddy (formidable Jean-Hugues Anglades) qui tente de garder la tête hors de l’eau après la suicide de son meilleur pote et une bavure hors catégorie qui les entraîne lui et son équipe dans un puits sans fonds de sang et de violence. Jusqu’où iront ils pour se sauver, telle est la question. Marchal écrit bien. Dialogues ciselés, percutants. Il réalise bien aussi, la moitié des épisodes avec un as du policier, Frédéric Schoendoerffer (qui n’a pas été policier, lui, mais a réalisé Truands notamment). Marchal s’entoure bien aussi, que ce soit derrière ou devant la caméra. C’est tout bête, mais un casting bien choisi, même sans stars, ça marche.

Voilà ce qu’est Braquo, une belle réussite dans le genre, et un exploit de l’avoir fait en France. On copie peut être un peu certaines références actuelles, mais sans que cela dérange. Marchal et ses coscénaristes (dont quelques écrivains, et un nouvel épisode de la série devrait être publiée bientôt) savent faire jongler leurs intrigues, multipliant les niveaux d’action, n’oubliant pas les secondaires qui reviennent d’épisodes en épisodes. A la manière anglosaxonne, les personnages s’installent sans avoir à lourdement épeler leur nom. L’ambiance se crée rapidement, le spectateur fait le lien. Finalement rien de sorcier, mais beaucoup de travail derrière tout ça. On reconnaîtra un ton éminemment plus sombre que son homologue américaine (The Shield restant dramatiquement pessimiste, mais très lumineux finalement), très nocturne et les décors parfaitement glauques.

On l’aura eu notre série policière, dans la droite ligne d’Engrenage. Reste une fin de saison parfaitement maîtrisée, toutes les énigmes résolues à l’avant dernier épisode pour laisser le champ libre à un dénouement inévitable. Comme si l’épée de Damoclès était fatalement sur leur tête, Eddy et sa bande parviennent à repousser l’échéance.. Pour terminer sur un cliffangher horrible, qui va accompagner le spectateur jusqu’à la prochaine saison. Ce qui sera le seul aléa ; quand reviendra t-elle à l’antenne? A peine diffusée, la saison 2 vient d’entrer en écriture. Maintenant que la méthode est connue, on espère qu’ils ne tarderont pas à nous resservir du Braquo. En attendant ça, et la saison 3 d’Engrenage qui se tourne, vous avez Pigalle qui débute cette semaine sur Canal. A vous de voir.


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