Le Venezuela se prépare pour la guerre et la Colombie interpelle l’ONU

Pendant que nous célébrons l’anniversaire de la chute du mur de Berlin, au Venezuela, dans l’émission Alo Presidente[1], Hugo Chavez appelle le peuple « à se préparer à la guerre » alors que l’ensemble des pays de l’Amérique latine disent craindre pour leur souveraineté nationale et se sont élevés contre toute ingérence américaine. En réponse, la Colombie veut saisir l’ONU. De menaces en menaces, la tension monte en Amérique latine, mais jusqu’où?

La nationalisation au Venezuela

Réélu un 3 décembre avec 63% des voix et pour 6 ans au Venezuela, Hugo Chávez Frías se bat pour la « révolution bolivarienne ».

L’objectif annoncé est la ré-appropriation nationale des secteurs économiques stratégiques afin d’améliorer le sort du peuple vénézuélien qui s’était largement paupérisée au cours des dernières décennies.

La nationalisation du Venezuela est donc une étape clé de la politique d’Hugo Chavez.

Notons que:

• le pays est le troisième exportateur de pétrole et septième producteur mondial.
• en 2000 et selon le FMI (Fonds monétaire international):
  • près de 80% des Vénézuéliens étaient sous le seuil de pauvreté dont 40% dans la misère.
  • 20% détenaient 84% des revenus
• entre 1992 et 2002, le salaire réel moyen a perdu le tiers de sa valeur [2]

Chavez intensifie sa lutte avec la nationalisation de l’électricité et des télécommunications, ainsi que par un meilleur contrôle de la Banque  centrale et des ressources pétrolières.

La population vénézuelienne est la principale bénéficiaire de ces nationalisations, mais pas seulement:

« Depuis 2005, Hugo Chávez vient en aide aux pauvres des États-Unis, abandonnés par l’administration Bush, en leur vendant du combustible à bon marché. Joseph Kennedy, ancien congressiste pour le Parti Républicain, en a profité pour remercier ses « bons amis du Venezuela » pour leur solidarité. Répondant aux critiques du républicain de la Floride, Connie Mack, – qui souhaite éliminer ce programme qui plonge le gouvernement étasunien dans un profond embarras –, Kennedy a proposé à ce dernier de « promouvoir une interdiction à tout le pétrole vénézuelien et non pas la petite quantité [utilisée] pour aider les pauvres à chauffer leur logis ». (voltairenet.org)

Nous assistons aussi a un axe stratégique Russie – Venezuela – Iran – Chine (Opep du gaz, alliance militaire, à l’assaut des marchés pétroliers).

Autant d’initiatives qui ont de quoi en contrarier certains qui tentaient, entre autre, de contrôler les richesses du Venezuela. Les points sensibles sont touchés et « les États-Unis ne se trompe jamais d’ennemi »[3].

Le discours de Chavez: « préparez-vous à la guerre »

Chavez se prépare à la guerre
par Baptiste_L06

Accords commerciaux et militaire entre la Colombie et les États-Unis

La Colombie, à la frontière du Venezuela, a pour principal partenaire commercial les Etats-Unis. De plus:

« C’est ce vendredi que doit être signé l’accord militaire entre les États-Unis et la Colombie. Un accord qui permet à l’armée américaine d’utiliser sept bases militaires sur le sol colombien et d’y stationner 800 soldats et 600 civils. Mais sur le continent sud-américain, cet accord a provoqué un véritable tollé ».

Contrairement au Moyen-Orient, les pays latino-américains se sont élevés contre toute ingérence américaine et ont répondu d’une seule voix: Brésil et Chili inclus. Ils ont dit craindre pour leur souveraineté.

Le Venezuela sera-t-il prochainement en guerre?

Sur iTele, on se posait la question: « Faut-il croire au conflit? ». Vous noterez quelques points comme:

• la fameuse phrase « Ça Hugo il a pas du tout apprécié », en parlant des bases militaires américaines. Phrase que je qualifierais de douteuse par la légèreté en appelant le président étranger par son prénom et en ne citant que lui alors que l’ensemble des pays de l’Amérique latine n’a pas du tout apprécié.
• Les liens entre le Venezuela et les FARC: « Pour Interpol, Chavez finance bien les FARC ».
• « Agiter le nationalisme » car Hugo Chavez serait dans « un moment difficile », information qui mériterait quelques éléments complémentaires.

Chavez demande le divorce avec la Colombie
par Baptiste_L06 -

Des attentats à la frontière de l’Arabie Saoudite, des morts en Afghanistan, des attentats en Irak, toujours et encore le conflit en Palestine, des attentats au Pakistan, spéculation d’une attaque sur l’Iran,…autant d’agitation au Moyen-Orient qui focalise notre attention.

Et si finalement l’Amérique latine serait la proie des guerres aussi? Pensez vous qu’un conflit entre le Venezuela et la Colombie peut éclater? Pensez-vous que si tel est le cas, cela entrainera d’autres puissances dans le conflit?

La Colombie veut saisir l’ONU

« Face aux menaces de guerre proférées par le gouvernement du Venezuela, le gouvernement de Colombie se propose de faire appel à l’OEA et au Conseil de sécurité des Nations unies« .

« La Colombie n’a fait et ne fera aucun geste d’agression (…) et reste disposée à un dialogue franc ».

Comment l’ONU va-t-il réagir? Les tensions vont-elles s’apaiser? exploser? ou se transformer en « guerre froide »?

[1] Le rendez-vous hebdomadaire télévisé du dirigeant vénézuélien

[2] http://www.alternatives-economiques.fr/le-venezuela-victime-de-sa-richesse_fr_art_173_18897.html

[3] « Alors avec le 11 septembre, ils ont eu leur alibi, pour régler leur différends, partir en guerre, leur stratégie, mais attention, pas contre n’importe qui, les États-Unis ne se trompent jamais d’ennemi, malgré que l’Arabie Saoudite ait 19 terroristes sur les 22, c’est l’Irak qui récoltera la foudre de Dieu ». Démocratie Fasciste (Confessions d’un enfant du siècle vol.1), 2005