Flavien Neuvy
Magazine Société
Les bonnes
nouvelles se succèdent depuis plusieurs semaines et les pays sortent un à un de
la récession violente qui a touché la planète. D’abord les USA : le pays
est enfin sorti de récession après plusieurs trimestres de croissance
négative. Au troisième trimestre 2009, les chiffres préliminaires de la
croissance sont ressortis à +3,5% en rythme annuel. C’est une très bonne
nouvelle compte tenu du poids des États-Unis dans l’économie mondiale. De son
côté la Chine a plutôt bien résisté et devrait afficher une croissance
supérieure à 8% pour 2009. Même si nous devons rester prudents sur ces chiffres
officiels qui manquent parfois de fiabilité, il est clair que les mesures de
soutien prises par les pouvoirs publics ont permis à la Chine de bien résister
à la crise, beaucoup mieux par exemple que la Russie dont l’économie est très (trop)
dépendante des matières premières (gaz et pétrole).En zone euro
les performances sont très variables d’un pays à l’autre. En queue de peloton
on trouve le Royaume-Uni et l’Espagne. Même si les choses vont moins mal, la
sortie de crise sera plus longue et plus difficile que pour la France et
l’Allemagne. L’Allemagne profite pleinement de la reprise de l’économie
mondiale grâce à ses PME qui exportent beaucoup. En France, les résultats sont
au dessus de la moyenne européenne. Rappelons que la France n’est plus en
récession depuis le deuxième trimestre 2009 puisque sur la période le PIB a
progressé de 0,3%. Depuis, les indicateurs positifs se sont multipliés :
indice PMI manufacturier au dessus de la barre des 50 (signe d’expansion de
l’activité), production industrielle en forte hausse au T3, production
manufacturière en forte hausse également, ISM des services à 53,2 en
septembre…Tous ces chiffres indiquent sans aucun doute que la croissance sera
positive au troisième en France, chiffre attendu vendredi matin. Mieux, la
banque de France vient de réviser à la hausse ses prévisions de croissance pour
le quatrième trimestre (+0,5%). Alors, pour autant, faut-il crier victoire et
penser que la crise est terminée ? Non car il reste un point noir :
le chômage. Les destructions d’emplois se poursuivent que ce soit en Europe ou
aux États-Unis. Le taux de chômage vient d’ailleurs de passer la barre symbolique
des 10% en octobre aux USA. Alors pourquoi, alors que l’économie mondiale se
redresse, les destructions d’emplois se poursuivent ? En réalité, le taux
de chômage est un indicateur retardé de la conjoncture. En période de reprise
économique, c’est toujours le taux de chômage qui est le dernier indicateur à s’améliorer.
Un chef d’entreprise ne va pas embaucher dès les premiers signes
d’amélioration. Il va attendre d’avoir assez de visibilité sur son carnet de
commandes avant d’embaucher. C’est en général l’intérim qui se redresse en
premier et c’est se qui se passe en ce moment aux USA. On pourra parler de fin
de crise dès lors que le taux de chômage sera orienté à la baisse, ce qui
devrait se produire début 2010 aux USA (au cours du premier trimestre) et courant
2010 en zone euro (deuxième ou troisième trimestre de l’année). La dernière
question qui divise les économistes est de savoir si la croissance sera une
croissance forte et durable.