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« GIEC et "débilité intellectuelle" »

Publié le 12 novembre 2009 par Raoul Sabas

Le 12 novembre 2009


Objet :

« GIEC et "débilité intellectuelle" »                                                                            

 Monsieur Nicolas Sarkozy

 Palais de l'Elysée

 55, rue du Faubourg Saint-Honoré

 75008 Paris


[A l'attention de François Fillon, Jean-Louis Borloo, Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet et Chantal Jouanno, respectivement ancienne et nouvelle Secrétaire à l’Ecologie]

Monsieur,

Le 18 septembre 2008, je vous ai adressé en envoi recommandé avec accusé de réception un courrier intitulé, « Philosophie, euthanasie et "débilité intellectuelle" », qui entendait dénoncer, arguments intellectuels et philosophiques à l’appui, la « Superstition », le penser superstitieux, dans ses divers modes d’expression [Religion, métaphysique (matérialisme et idéalisme), idéologie et moralisme], et en particulier le scientisme contemporain, ou métaphysique matérialiste, qui fait précisément l’objet de cette lettre, car il n’est rien d'autre que la forme dévoyée de la Science.

A ce courrier était joint le texte, Mensonges et lâcheté des élites, dans lequel je dénonce les mensonges et les « croyances au miracle » du monde, ainsi que ceux qui les colportent au quotidien - sciemment, désormais ! -, à savoir les faiseurs d’opinion de l’époque, tous milieux confondus [Médias, responsables politiques, intelligentsia (prétendus intellectuels, pseudo-philosophes) et associations moralisatrices ou écologistes], en raison de leur silence et de leur refus de débattre sur le fond depuis plus de douze ans, comme l’ensemble de ma correspondance en témoigne, preuves matérielles à l’appui.

Néanmoins, à ce jour, je suis bien obligé de constater que seul le récépissé officiel du Chef de Cabinet du Président de la République, en date du 13 novembre 2008, fait office d’argumentation contraire à ma lettre du 18 septembre 2008, puisque j’attends toujours la moindre objection de fond à ce courrier, en particulier sur la partie consacrée au « scientisme », à propos duquel j’avais écrit en substance :

« La « débilité intellectuelle » de l’époque se manifeste également dans ses « croyances au miracle » scientistes. Par « scientisme », j’entends la Science devenue superstitieuse, dès lors qu’elle absolutise fictivement le relatif, c’est-à-dire fait passer ses théories et ses hypothèses relatives pour absolues, pour réalité ou Vérité absolue, alors que la Science est à jamais relative – l’évolution de son savoir fluctuant constamment au fil du temps, y compris de façon contradictoire, suffit à l’attester !

Croire – encore et toujours « croire » ! – que notre penser relatif, ou penser du relatif, celui qui nous sert à vivre et à nous orienter dans notre monde des choses, serait en mesure de connaître et de comprendre absolument notre monde - a fortiori de le maîtriser « absolument » ! -, c’est l’une des récentes « croyances au miracle » de l’humanité, venant à la suite de son catéchisme des droits de l’Homme, toujours aussi impuissant à mettre au pas les humains, faute de jamais parvenir à concilier la théorie, LA Morale, et la pratique, la réalité quotidienne.

Sans entrer ici dans le débat de fond sur le réchauffement climatique, à propos duquel j’attends toujours les objections de Nicolas Hulot à ma lettre du 29 juin 2007, la « croyance au miracle » scientiste du jour se manifeste dans la prétention insensée des humains du XXIe siècle de croire pouvoir dominer à leur guise les forces éternelles de la Nature, afin d’établir sur la planète un « climat sur mesure » pour l’éternité – certes, DEMAIN, toujours DEMAIN, mais seulement DEMAIN, à la saint Glinglin, cette sempiternelle échéance du penser superstitieux sous toutes ses formes !

Comme ni vous ni moi (et bien peu des Terriens d’aujourd’hui) ne verrons le terme annoncé de cette nouvelle chimère, à savoir la fin du siècle, je me borne à fournir deux arguments non scientifiques pour la dénoncer, sans oublier pour autant les contrevérités et les lacunes de notre savoir scientifique actuel sur « tout un tas de choses » (selon l’expression de Claude Allègre), dont ne manqueront pas de sourire nos plus ou moins lointains descendants. Forcément, au fil des siècles et des millénaires, ils ne manqueront pas de constater notamment qu’il fait toujours sur Terre, tantôt plus chaud, tantôt plus froid, même si nos scientistes du jour se font prophètes sans preuves, alors que seule la démonstration poussée à son terme ultime, l’UN absolu, est légitime en matière de Vérité.

Mon premier argument se fonde, encore et toujours, sur l’impossibilité absolue d’introduire l’absolu dans le relatif, autrement dit de transposer l’Idéal dans le quotidien, qu’il s’agisse du devenir du monde en général ou de celui du climat en particulier. Il s’appuie, en outre, sur la constatation scientifique indiscutable suivante : notre monde est en constant mouvement, et donc en incessant changement, puisque celui-ci en découle ; il en résulte que la configuration de notre monde des choses est - à « TOUT » moment ! - différente de ce qu’elle était l’instant d’avant. Ceci devrait suffire à réduire à néant le « rêve fou » des humains d’aujourd’hui, devenu de facto sans intérêt puisque tout serait à recommencer sans cesse – sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, d’établir que les Terriens seraient en mesure d’arrêter, de « figer », le mouvement universel perpétuel ! Mais là, précisément, les humains apportent la preuve qu’ils ne doutent de rien, forts qu’ils sont de leur prétendue « libre volonté », capable de soulever des montagnes avec leur foi en elle - paraît-il !

Or, si cette fiction d’un illusoire « libre arbitre », en vertu duquel il suffirait de vouloir pour pouvoir, était une réalité de notre monde, c’est à se demander pourquoi les maux sempiternels de l’humanité perdurent depuis des millénaires, puisqu’il nous suffirait de vouloir pour pouvoir les éradiquer, voire instaurer sur la planète liberté idéale et égalité absolue, entre autres vœux pieux. Plus simplement, par ailleurs, pourquoi notre langage, et bien d’autres, auraient-ils besoin d’utiliser le conditionnel, SI TOUT  dépend exclusivement de notre libre volonté  excluant par avance tous les impondérables, lesquels, par définition, nous échappent ?

En réalité, TOUT ce qui se produit dans notre monde (phénomènes naturels, évènements historiques, actions collectives, actes individuels) dépend seulement de ce que Spinoza nomme la « nécessité », à savoir l’enchaînement infini de l’infinité des causes et des effets que nous sommes totalement incapables de maîtriser par notre libre arbitre, comme la seule situation économique mondiale d’aujourd’hui suffit à l’attester.  

Mon second argument contre la prétention obscurantiste scientiste du jour, qui vaut également pour invalider les « croyances au miracle » de la superstition idéologique, tient à la réalité de notre nature humaine. Celle-ci se caractérise par son égoïsme inné et effréné, auquel personne n’échappe : ni vous ni « moi », et pas davantage les six milliards d’humains d’aujourd’hui, voire les milliards supplémentaires de demain et d’après-demain - hypocrites et inconscients inclus ! 

Brièvement défini, notre égoïsme naturel n’est que le désir premier de chacun de vivre le plus longtemps et le mieux possible, en se gratifiant autant que faire se peut dans ses affaires d’amour, quel qu’en soit l’objet, d’argent, en tant qu’instrument de possession des biens les plus divers, voire de personnes, et de gloire ou honneur-vanité, d’ego tout simplement pour les plus modestes - s’il en existe !

Alors s’imaginer que les six milliards d’humains différemment concernés par l’inquiétude climatique actuelle, et par ailleurs légitimement soucieux de leurs intérêts égoïstes immédiats, individuels ou collectifs, vont se mettre à marcher comme un seul homme pour le bien de la planète, un hypothétique bien qu’ils ne verront même pas, cela fait partie de la « croyance au miracle » actuelle, orchestrée à l’unisson par les scientifiques du GIEC, les médias, les politiques et les intellectuels d’aujourd’hui, à l’exception de quelques rares contradicteurs, parmi lesquels Claude Allègre.


Les chances de réussite de cet improbable accord unanime sont d’autant moins assurées que l’Organisation des Nations Unies, représentative de tous les Etats de la planète, n’est pas parvenue, en plus de soixante ans, à faire vivre en paix deux Etats lilliputiens voisins, ou encore à en juger d’après les difficultés rencontrées aujourd’hui dans le Caucase pour résoudre un conflit concernant, en superficie et en population, l’équivalent de deux départements français, sans oublier d’innombrables exemples et la retenue à l’égard de la Russie pour des raisons fondamentalement égoïstes d’approvisionnement en énergie - mais il n’est pas interdit de rêver et la planète ne s’en prive pas, malgré des accords internationaux sempiternellement bafoués ! ! !


Compte tenu de l’impossibilité chronique de régler définitivement les problèmes terrestres liés à la multitude des intérêts égoïstes contradictoires à travers la planète, il faudrait peut-être commencer à réfléchir sur l’opportunité, ou non, de s’engager dans cette galère climatique par rapport à laquelle les douze travaux d'Hercule ne sont qu'une modeste illustration – ne serait ce que pour une banale question de financement des mesures envisagées, et pratiquement envisageables sans mettre en péril l’activité économique et financière mondiale.


Toutefois, je fais confiance à l’avenir plus ou moins lointain pour juger de la pertinence de mes propos d’aujourd’hui sur le climat et ses incessantes variations, dès lors qu’ils seront confrontés à la réalité observable du climat terrestre de demain, d’après-demain et ainsi jusqu’à la fin des temps. En effet, le Groenland nous a déjà fourni un exemple bien connu de très important réchauffement climatique, aux IXe et Xe siècles, sans souffrir pour autant de pollution industrielle ou inhérente aux moyens de transport, à une époque où l’hypocrite compassion publique ne s’attendrissait pas sur le devenir des ours blancs – et pour cause : le tambour médiatique n’était pas là pour colporter planétairement les mensonges et les « croyances au miracle » du penser superstitieux !


Je dis « hypocrite », dans la mesure où une très large fraction de l’opinion compassionnelle d’aujourd’hui se préoccupe davantage du sort des animaux en général, et des ours blancs en particulier, que de celui de son prochain, comme suffisent à l’illustrer les luttes intestines entre camarades de gauche en général et entre camarades socialistes en particulier. C’est aussi l’une des caractéristiques des « vertueux » d’afficher leur amour universel, rappelé fort mal à propos par Ségolène Royal reprenant à son compte le mot du Christ : « Aimez-vous les uns, les autres », alors que les uns et les autres, précisément, s’entredéchirent à qui mieux-mieux pour de sombres questions d’intérêt – mais pas seulement à gauche, d’ailleurs, et pas seulement en politique ! l ! » [Fin de citation]


Pour en terminer avec le courrier évoqué, dont la copie est toujours à votre disposition, je tiens à souligner que j’ai également dénoncé le scientisme dans une lettre adressée le 20 décembre dernier à Nathalie Kosciusko-Morizet, alors Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, ainsi que dans celle expédiée en courrier recommandé avec accusé de réception à Jean-Louis Borloo, le 20 janvier 2009, mais dont j’attends encore à ce jour la réponse, puisque seul le récépissé postal tient également lieu d’argumentation contraire, et sans oublier mon courriel du 16 septembre dernier à Xavier Bertrand, Secrétaire national de l’UMP, également toujours sans réponse à ce jour.


Depuis lors, je n’ai eu de cesse de contacter les grands leaders d’opinion de l’hexagone (médias, politiques, intellectuels et associations écologistes), dont les noms et les preuves d’envoi de mon courrier sont à votre disposition, pour les mettre face à leurs mensonges et à leurs « croyances au miracle » sur la question climatique, en espérant obtenir des objections intellectuellement, voire scientifiquement, et philosophiquement étayées. Or, je n’ai pu constater jusqu’ici que leur silence et leur refus de débattre, et c’est pourquoi j’ai décidé de m’en prendre directement au GIEC en raison de son immense responsabilité de tam-tam médiatique sur fondement scientifique prétendument avéré, ce que j’attends toujours de vérifier en réponse à ma question précisée dans le courrier annexé.


Pour ce faire, le 2 septembre dernier, j’ai adressé un courriel à l’IPCC pour exposer un argument à validité éternelle, mais faute de réponse, je l’ai réexpédié le 6 et le 17. Toutefois, même si le denier envoi portait en objet : « GIEC : ÉCHEC ET MAT ? ! », je n’ai obtenu que silence et mépris en guise de réponse. Cette lâcheté intellectuelle m’a donc conduit à développer mon point de vue dans une lettre recommandée avec accusé de réception, en date du 2 novembre, ainsi qu’en témoigne le récépissé postal signé le 4, que je joins à cet envoi.


Le temps perdu jusqu’ici en raison du silence et du refus de débattre des soi-disant « élites », contactées sur le réchauffement climatique, ainsi que la proximité de la Conférence de Copenhague m’ont amené à faire part de mon combat contre la superstition scientiste, entre autre, à celui que l’humanité considère comme son nouveau messie « cosmo-planétaire », Barack Obama en l’occurrence. C’est pourquoi je vous invite ainsi que les membres du gouvernement, et notamment ceux mis en exergue ici, à prendre connaissance de ma lettre en anglais du 9 courant au Président américain, accompagnée du courrier adressé au GIEC dans sa version anglaise et française, ainsi que des documents témoignant officiellement de leur envoi.


Vous y trouverez l’essentiel de mes arguments dénonçant, sur le plan intellectuel et philosophique, la « croyance au miracle scientiste » du jour, mais j’y j’ajoute cette dernière question :


« A quel moment et à quels signes tangibles indiscutables, l’humanité reconnaîtra-t-elle que le climat de la planète a été définitivement maîtrisé, idéalement stabilisé ? »


Personnellement j’y ai déjà répondu, et la saint Glinglin fera donc l’affaire, sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire - mais la saint Glinglin n’est pas non plus pour demain en la matière ! Or, sans rigoureuse démonstration contraire sur des points très précis de désaccord, la superstition scientiste est en tout point comparable au catéchisme religieux ou droit-de-l’hommiste, dans la mesure où elle découle pareillement du penser superstitieux !


En conclusion, je pense avoir établi, dans l’ensemble des documents à votre disposition, ce que j’entends par « débilité intellectuelle » de l’époque, mais aussi de toutes les époques, telle qu’elle se manifeste lorsque la Foi, la croyance au miracle, prime sur la Raison, la démonstration.  C’est pourquoi je vous invite à soulever vos éventuelles objections sur des points très précis de désaccord sur le fond et à présenter vos arguments intellectuellement, voire scientifiquement, et philosophiquement étayés.


Dans cette éventualité, je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

Annexe : I - Lettre du 9 novembre 2009 à Barack Obama

              II – Lettre du 2 novembre 2009 au GIEC

              III – Texte, Mensonges et lâcheté des élites

              IV – Accusé de réception et fiche d’envoi d’un recommandé international


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